Inversement : Films vus en 2020

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Je trouve qu'il y a une amélioration nette dans le rendu numérique (les yeux, les textures), je trouve certains plans d'une beauté saisissante. L'humour m'amuse davantage que dans le 1er, même si je trouve que ça reste du ricanement irritant. Les persos m'agacent toujours dans la plupart de leurs attitudes. Je n'apprécie pas les interactions sociales, je trouve que la dynamique de groupe manque de spontanéité. Et je trouve la narration toujours aussi poseuse et inintéressante, avec la même mollesse que le 1er volet, avec des séquences s'étirant en longueur (cette intro de quidditch dragon...) sans approfondir les thématiques pourtant au potentiel riche (encore les mêmes) ou les persos, je trouve que ça reste simpliste, superficiel et inconséquent, ça me semble complaisant et pompeux. Bref, je trouve le développement de cet "univers" toujours bête, mais charmant cette fois, ça met du temps à décoller, mais ça devient spectaculaire, surtout, il me semble, à partir du combat des 2 titans "alphas", où il se déploie dans une ampleur que je trouve exaltante.

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Ce qui me frappe en premier lieu, c'est le visuel, rendu 3D et mise en scène : je suis assez impressionné par l'ampleur et la relative gravité que la saga accepte enfin d'assumer. Mais si, dans le 2, certains plans m'impressionnent aussi par des idées de mise en scène comme le rapport d'échelle, ici ça se contente, je trouve, de faire le beau. Côté scénar, aussi, j'arrive cette fois à ignorer l'humour couche-culotte pour apprécier le potentiel des enjeux. J'aime beaucoup le travail sur les couleurs et la gestion des lumières. Ça manque un poil de signifiant à mon goût, ça reste normatif et consensuel, mais tout de même appréciable.

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Dans le même esprit que Tatami Galaxy, j'apprécie grandement le point de vue narratif et esthétique sur les thématiques abordées, ça fourmille d'idées, je trouve ça intelligent et exaltant. L'humour, la musique, les répliques... tout me parle à fond.

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J'adhère peu au récit, malgré quelques thématiques qui pourraient m'intéresser si elles n'étaient pas traitées aussi superficiellement au profit d'un "fun" que je trouve stérile. Je reconnais la maîtrise de la mise en scène et du montage, dans une dynamique sympathique et plutôt inhabituelle, mais je trouve que la narration est rendue inutilement confuse par un délitement de signifiant. Je ne comprends pas en quoi ce bouillonnement esthétique répond au récit et à sa poétique négative, qui me parle peu. Ça me sort de sa potentielle émotion. Je trouve que ça se résume rapidement à une esbroufe et, sur la longueur, je trouve ça complaisant et interminable, ça me gonfle lourdement.

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Je trouve l'animation splendide, y a un travail de cadrage et de dessin qui rend certains plans sublimes. Mais j'ai du mal à m'attacher aux persos, je trouve les enjeux survolés.

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Je trouve les acteurs très bien dirigés, dans une évolution sensible des persos. J'apprécie beaucoup le travail d'écriture, dans une nuance délicate autour du thème complexe du jeu de rôles social. Je trouve qu'il en aborde les facettes avec un point de vue juste et intéressant.

Je trouve la mise en scène discrète mais forte dans sa manière d'accompagner le sujet et les persos.

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Le scénar me paraît plus intelligible que le 1er, l'animation plus en retenue mais tout de même belle et efficace. Il me reste un léger problème avec le traitement des tensions dramatiques, que je trouve toujours assez mou du genou, j'ai beaucoup de mal à m'en faire pour les persos, tant ça me semble survolé, à la fois en termes de rythme et d'indice cognitif - la musique, par exemple, peine à provoquer la tension, je trouve. L'aspect géopolitique me plait mais ne me transcende pas. Je prends tout de même un bon petit plaisir à suivre ce récit.

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Le charme de cette saga d'adaptations animées me plaît pas mal. Malgré des enchaînements de séquences qui me semble toujours étrangement précipité, tronquant les enjeux. Dans celui-ci, j'apprécie bien le récit, que je trouve + fluide, et les persos, que j'ai mieux compris. Je trouve qu'il va à un essentiel bénéfique, laissant du coup à l'animation et au montage son ambiance prendre un peu d'ampleur.

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Comme les précédentes adaptations, je trouve l'animation charmante (ça me rappelle un peu la série animée Tintin) et le montage sympathique. Je trouve le côté film de guerre intéressant, surtout dans ce que la posture "indépendant neutre" du personnage lui donne ici au final une personnalité d'imbécile inconséquent, que j'aurais bien vu davantage exploitée. Quoiqu'il dise, il prend parti. Mais les enjeux défilent trop vite dans la narration, et, surtout, ce fantastique qui débarque de nulle part, et uniquement en Irlande... Je trouve ça embarrassant, autant en terme d'écriture qu'intellectuellement.

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Je trouve que, au fil de ces 5 adaptations animées, la narration se fait de + en + "pop", simple mais fluide, je trouve efficace. Je prends un vrai petit plaisir à suivre le récit, la géopolitique me paraît traitée avec légèreté mais j'aime bien, les persos sont plutôt archétypaux mais fonctionnels, la dynamique sociale fonctionne bien.
Je trouve que l'animation perd ici en audace, mais reste attirante, avec une mise en scène sobre mais pertinente et efficace.

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De manière globale, je trouve que y a un problème de rythme au montage, notamment dans les associations de cadrages, proposant des enchaînements d'angles de prises de vues et de valeurs de plans qui n'aident pas à l'immersion. Les cuts sont très rapprochés, avec des séquences plutôt sommaires : elles vont à l'essentiel, certes (mais peut-on rendre compte d'un trauma en allant à l'essentiel ? en le légitimant par des données quantifiables, d'un rationalisme imbécile ?), mais simplifient les enjeux dans un extrême que je qualifierais d'abrutissant, et m'empêchent d'atteindre l'empathie pour les persos - le gars a été détenu dans un camp de concentration, ça passe en 2 secondes. Et, pour moi, il y a un manque assez grave de cohésion - ces ralentis qui surgissent d'un coup d'un seul. Les séquences décisives sur le plan dramatique deviennent, par ce rythme de pas de course, froides et caricaturales. Sempiternelle ficelle hollywoodienne : pour palier à cette incapacité à rendre compte par le film des enjeux, la musique surligne le pathos avec outrance, devenant, je trouve, franchement ridicule. Avec, en plus, un onirisme de pacotille. Ça se vautre dans un symphonisme extrêmement stéréotypé (ce cliché exotisant de la musique asiatique, c'est à 2 doigts du racisme primaire).

Les cadrages guident le regard du spectateur à l'extrême, dans un didactisme que je trouve emmerdant au possible. Je trouve que ça donne une expérience de visionnage désagréable, voire franchement médiocre. Pour moi, tout ça défile sans émotion humaine, comme si tout était évident alors que, au fond, rien ne l'est.

Je trouve que ce rythme du montage rentre aussi en conflit avec la direction des acteurs, pourtant intéressante, dans un burlesque malheureusement coupé systématiquement dans son élan, donc totalement dysfonctionnel.

Côté narration, je trouve qu'il se perd dès qu'il éclate le point de vue : dès l'introduction, quand on quitte le cocon familial pour voir les nazis, je perds le fil. J'ai l'impression qu'il veut avoir un point de vue externe ce qui, pour cette histoire en particulier, ne me convient pas.

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Comme à chaque fois chez Todd Haynes, je trouve qu'il y a à la fois une ambition sophistiquée atypique, et une émotion directe. Je trouve la mise en scène et le montage brillants, jusque dans ses détails les plus minimes. Certains plans me marquent dans ce qu'ils racontent de l'émotion, l'abstraction du réel. J'apprécie cette histoire, avec cette complexité cachée derrière la simplicité apparente de l'anecdote. Je trouve les acteurs bien dirigés, Julianne Moore me bouleverse encore une fois.

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Esthétiquement, je trouve ça plutôt joli, maîtrisé, mais chiant, aussi à cause du rapport au récit. Intellectuellement, je trouve cette mise en fiction du réel inconséquente, voire irresponsable. Pour résumer, je trouve qu'il manipule, par son point de vue forcé, vers une bienpensance vaniteuse, qui semble prétendre se suffire à elle-même, sans arguments. Je trouve sa vision, autant artistique que politique, extrêmement simpliste.

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Je trouve que y a un problème d'écriture (les enjeux sont forcés avec un simplisme aplanissant), de dynamique narrative (structurellement laborieuse), de filmage (je ne comprends pas certains choix de cadrages), et d'effets spéciaux (les séquences de futur me semblent d'une laideur illégitime). Tout ça me paraît d'une lourdeur quasi totale.

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Je trouve le travail de composition des cadres assez remarquable, de même que la narration qui distille, dans cette enquête un peu simple, divers éléments d'un discours articulé. J'apprécie beaucoup la douceur avec laquelle Kore-eda allie rigueur formelle et émotion.

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La formule de Kore-eda est simple mais toujours efficace, j'apprécie grandement sa sensibilité, sur la nature végétale et la nature humaine. Je trouve qu'il parvient à insuffler des émotions touchantes dans sa narration et dans sa mise en scène. Ici, j'aime bien sa dynamique un peu + "pop" par la BO et le rythme du montage, et le rapport qu'il expérimente à la narration, un sentiment d'avancée permanente, comme inéluctable.

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Spielberg maîtrise à la perfection sa poésie symboliste (ce plan de la balle ramassée juste avant d'être touchée par une mare de sang), par une mise en scène signifiante. Il l'exprime par l'ensemble cadrages / mouvements de caméra, et par la dynamique du montage. Une beauté philosophisante que j'apprécie grandement.

Je trouve le travail sur les décors remarquable. Et le casting est fou, de bout en bout.

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Je trouve surprenant le virage surréaliste que prend Demme, mais aussi bouleversant. Sur des sujets bien graves, il provoque et assume une artificialité symbolique déconcertante, avec un montage au rythme tout aussi fantaisiste. Il construit son onirisme entre lyrisme et chamanisme, avec une outrance que je trouve bienvenue, et un point de vue fascinant.

La direction des acteurs, en contrepoint, provoque une immersion quasi immédiate. Et les cadrages et les éclairages / lumières travaillent tout autant ce tiraillement entre réel et imaginaire.

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J'admire comme, sous son apparente simplicité narrative et émotionnelle, qui ne va pas sans facilités, notamment la BO qui surligne l'affectif, il parvient à développer un point de vue sur des thématiques graves, notamment le deuil et la difficulté sociale, avec une mise en scène somptueuse - je trouve certains plans incroyablement remarquables (les 4 sœurs sur-cadrées à un rebord de fenêtre, un bateau qui se découpe sur un océan la nuit, etc. Il me bouleverse, un peu dans la même veine que La Colline aux coquelicots.

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La musique souligne le pathos, mais ça ne m'empêche pas de me sentir profondément touché par ce récit. Il part de situations face auxquelles il peut paraître évident de prendre parti, d'adopter un point de vue moraliste, mais le développement du récit déroule les nuances, les aspérités des persos. Quand il crée des scènes d'intimité, en saisissant des petits gestes ordinaires, surtout avec les enfants, ça me bouleverse. Surtout que, dans ce film, je trouve qu'il filme des objets, décors et actions d'une froideur qui me glace - j'aime beaucoup son traitement des lumières et couleurs. Il maîtrise sa mise en scène - cadrages et montage - avec une sensibilité et une intelligence que je trouve remarquables.

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J'admire férocement la narration de ce film, il y a une complexité discrète qui me fait frissonner, il enrichit son récit et ses persos par une toile de fond foisonnante (le fil rouge du volcan, 2 persos qui disent par hasard une même phrase, etc.). Je trouve cette richesse d'écriture merveilleuse. Je trouve aussi les acteurs extrêmement bien dirigés, avec une énergie que je trouve réjouissante (Kirin Kiki m'éblouit), c'est, de mon point de vue, un des tours de force du style de Kore-eda.

Par contre, dans ce film-ci, je trouve la photo assez laide, la lumière naturelle ne rend pas toujours service à l'ensemble. Heureusement, les cadrages sont sublimes (j'admire aussi comme il rend vivant son univers, en dynamisant le volume des cadres - des amorces, des arrière plans, des bord-cadres, etc.). J'aime comme il parvient à sublimer le quotidien, à rendre émouvants des détails. Et la musique, pour moi, est un autre des petits points faibles de son cinéma.

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Dès l'introduction, ce film m'émerveille avec son onirisme en-dehors du réel (la voix-off), un style visuel qui me rappelle les outrances orgiaques de Lee Chang-dong - notamment ces appels au hors-champ. Ce qu'il dit de l'humanité me bouleverse. J'admire aussi comme il parle, à travers des éléments de décor, d'une condition sociale de son époque. Dans son esthétique comme dans sa narration, je trouve ce film magistral, il me charme sans condition.

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Au début, j'ai du mal à trouver un intérêt à ce film, je ne me retrouve pas dans l'évidence du pathos du récit ni dans la simplicité de la mise en scène. Puis, au fil des séquences, certaines idées dans la linéarité narrative et dans l'espèce de pointillisme du filmage me rappellent aux souvenirs qu'il me reste du Free Cinema : la manière d'inscrire les corps et les objets, totalement ou partiellement, dans un temps et dans un espace, derrière une apparente simplicité. Et c'est l'association qui me permet d'apprécier le film. Pour moi, c'est un film néoréaliste.

Le casting est fou, je trouve que Kore-eda dirige ses acteurs enfants avec une sensibilité saisissante et une pertinence fascinante. J'aime l'écriture des persos, et, à travers eux, sa manière de parler d'un système, d'une culture, d'une époque.

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J'ai un peu de mal à m'investir dans ce film à dispositif, surtout par la présence si importante, en quantité comme en qualité, du dialogue. Je trouve les acteurs excellents, c'est aussi un film à performances, mais je trouve que cette théâtralité du concept bride la mise en scène, qui s'évite toute outrance aussi par respect et confiance au dispositif. Le hors-cadre n'existe pas, malgré quelques événements dans la bande-son. Le hors-champ naît quais exclusivement dans la parole, renvoie au pur imaginaire du spectateur. Dans l'absolu, je trouve l'idée fascinante, puissante, mais, dans l'exécution, j'ai un peu de mal à m'accrocher. Même lorsqu'il met en scène des moments tendres, j'ai du mal à me laisser attendrir, car la rigueur austère du dispositif me laisse froid, et me bloque l'émotion.

J'aime beaucoup les décors, intérieurs comme extérieurs, ça me rappelle presque paradoxalement mes années d'aspirant réalisateur. J'aime bien aussi la narration, mais je trouve la dynamique que force le montage assez superficielle, et son artifice me paraît trop évident.

Toutefois, il aborde des thématiques qui me passionnent, sur le temps, la mémoire, le conflit individualité / collectif, etc.

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Visuellement, je trouve ce film absolument somptueux, parmi les plus beaux, à mon goût, dans la filmographie de Kore-eda (il m'en reste 2 à voir, et je n'ai aucun souvenir de 'Still Walking', mais je pense que je peux malgré tout me lancer dans ce type de généralité) : les décors, notamment, me procurent un sentiment d'exotisme perturbant. J'aime comment il filme ses décors et leurs objets, toujours dans une sensibilité "Free Cinema". Ses cadrages (y a un rapport à l'espace, par exemple à travers les symétries et asymétries, qui me rappelle les compositions de 'Heat' de Michael Mann), ses mouvements de caméra, sa photo, son montage... C'est d'une austérité bien différente de la générosité romantique qu'il développera par la suite (mais on retrouve des motifs qui deviendront familiers), mais je reste conquis et ému par son point de vue narratif et esthétique, malgré de légères facilités et incohérences. Et, comme d'habitude chez Kore-eda, je trouve la direction des acteurs et l'écriture des persos radicalement somptueuses.

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Je trouve l'intro / exposition assez désastreuse dans le rythme de son montage et de sa narration, elle ne fonctionne pas sur moi, je trouve qu'elle ne repose que sur des facilités très clichées.

Dès que le récit démarre sur le perso d'Abra, je me laisse progressivement captiver, je me laisse divertir. Globalement, j'aime bien les persos, je trouve les acteurs bien dirigés. J'aime aussi les cadrages et les mouvements de caméra, ainsi que certains effets de post-prod, plutôt hypnotisants à défaut d'être intellectuellement stimulants. La séquence de voyage astral de Rose, par exemple, est très belle visuellement.

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Je trouve le scénario sympathique, mais un peu trop évident dans sa narration, ses effets et ses ficelles. Je trouve qu'il n'a pas grand chose de novateur à apporter aux sujets pourtant importants qu'il aborde. Et je trouve que l'esthétique (montage et mise en scène), aussi pertinente et sensible soit-elle, se contente d'illustrer le scénar. Au montage, y a des effets mystiques oniriques sympa, mais je trouve la mise en scène globalement assez didactique. Du coup, je trouve ce film maîtrisé, intelligent, mais mou, sans grosse surprise ou originalité ni dynamique forte. Reste un casting bien dirigé.

Annotation :

C'est maîtrisé, mais dans quel objectif, et dans quelles conditions. Il fait vivre sa profondeur de champ et son hors-champ avec une vigueur saisissante (l'ouverture au monde du 1er plan est magistrale) mais, globalement, je trouve sa mise en scène, notamment les cadrages et les mouvements de caméra, bêtes, parce que guindés. Je trouve qu'il applique son système esthétique (une pauvre ritournelle de travellings et de panoramiques) en dépit du récit, engoncé dans ce qui m'apparaît être un carcan simili-conservateur de certitudes étouffantes. Et je trouve que le systématisme élude la question du point de vue et empêche l'émotion, et est globalement impersonnel, surtout quand il est aussi pauvre en quantité. Parce que je trouve ça assez horrible de filmer ces scènes aussi froidement. Niveau scénar, il parle accidentellement du monde, mais reste évasif. Tout ça en devient poseur, pompeux, et presque ridicule à mon goût. Aussi avec ces motifs assez tape-à-l'œil.

J'aime malgré tout ces films qui donnent à voir des gestes anodins du quotidien pour caractériser des persos.

Annotation :

Comme d'hab chez Demme, je trouve, la mise en scène revêt des airs globalement académiques, mais assène, au détour d'un mouvement de caméra, ou d'un motif au montage, une sensibilité extrêmement intelligente. Côté scénar, sous cet énième récit "à la Bonnie & Clyde" (Tak Fujimoto le chef op a aussi bossé sur La Balade sauvage de Malick), je trouve que Demme parvient à parler de son époque, et de ses fossés socio-culturels, et du coup même si l'histoire "principale" me divertit sans me passionner (mais bon sang, ce casting est fou : Liotta est sublimissime), j'apprécie surtout ce qu'il raconte de son époque.

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En terme d'adaptation, je trouve certaines ficelles maladroites, et assez rebutantes, notamment cette voix-off explicative, didactique, soulignée par une intro théâtrale que je trouve assez laide. Le séquençage, aussi, me semble laborieux, toutes les transitions ne sont pas des plus agréables. Ai pas aimé l'histoire, je trouve que c'est le genre qui complique inutilement la compréhension, mais n'a fondamentalement pas grand chose d'intéressant à dire.

Pour le reste, c'est du David Lynch, il y a donc beaucoup de trouvailles visuelles intéressantes, et belles, notamment en post-prod. Et je trouve le casting globalement bien dirigé, même si beaucoup sont sous-exploités.

J'apprécie aussi le travail sur les décors et les maquillages.