Journal de bord - Cinéma (2018)
2017 : https://www.senscritique.com/liste/Films_re_vus_en_2017/1556166
2016 : https://www.senscritique.com/liste/Films_re_vus_en_2016/1144452
En couverture, ma plus belle découverte de l'année : Seven Women de John Ford
Mes 10 plus belles découvertes de l'année ...
172 films
créée il y a presque 7 ans · modifiée il y a 7 joursWest Side Story (1961)
2 h 33 min. Sortie : 3 mars 1962 (France). Comédie musicale, Drame, Romance
Film de Robert Wise et Jerome Robbins
Alifib a mis 5/10.
Annotation :
01/01 - Vu
Je suis rempli d'ambivalences vis à vis de ce classique de la comédie musicale, à la fois charmé par les compositions de Bernstein mais irrité par les chants et les paroles de la plupart des morceaux. Impressionné par les chorégraphies, mais frustré par l'inégalité de la mise en scène qui est par moment d'une précision et d'un dynamisme sublimant les scènes musicales, mais à d'autres moments bien trop statique et un frein au superbe ballet de mouvements et de couleurs qui devrait éclater. Ce côté statique se retrouve aussi dans l'adaptation de Roméo et Juliette qui est bien trop balisée et académique, et ce malgré la volonté d'y incorporer des thématiques contemporaines. Il y a un côté trop gentillet et scolaire qui fait perdre au tragique de cette histoire, la faute aussi à un duo d'acteurs fades quand il n'est pas ridicule (il faut dire aussi que se trimballer la tronche de benêt de Richard Beymer rend difficilement quoi que ce soit crédible et émouvant) et à une mièvrerie difficilement compréhensible. Il y a bien quelques éclats notamment dans l'utilisation des couleurs dans les scènes dans la chambre de Natalie Wood qui dégage un certain lyrisme et une fièvre qui donnent envie de croire à cette relation, ou bien encore dans le final mais c'est bien peu pour emporter plus que ma sympathie, qui reste somme toute sincère.
Un monde parfait (1993)
A Perfect World
2 h 18 min. Sortie : 15 décembre 1993 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Clint Eastwood
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
02/02 - Vu
C'est un film sur lequel on porte deux regards. Le premier à travers un oeil idéaliste, désirant voir ce monde parfait à travers la relation entre Robert et Philipp - rebaptisés Butch et Buzz comme si le passé devait ne plus être un obstacle -. La relation évadé/otage se substitue à une relation père/fils, les vols à des jeux enfantins, la conscience de l'impossible, de la fin à une envie de croire en ses rêves et désirs (la carte postale, la liste d'envies) et toute la violence est montrée hors du champ de Philipp. Eastwood porte un regard simple, sincère, plein d'une émotion feutrée qui émane à travers des petits riens, des regards, un raccord, comme chez tous les grands cinéastes classiques. Ce second regard arrive tard dans le film, lorsque Robert dans un excès de violence fait ressurgir le passé en ligotant et menaçant ses hôtes. A ce moment, l'illusion n'existe plus et toute la réalité ressort . Le présent ne peut échappé au passé, ne peut le fuir (on peut éventuellement y voir la volonté d'Eastwood de se débarrasser de l'image qu'il a véhiculé en tant qu'acteur jusque là d'ailleurs). C'est tout le film qui donne à être revu après cette séquence. Cette duplicité du regard est d'ailleurs magnifiquement représenté à travers la scène d'ouverture et la scène de fermeture, merveilleuse représentation du dormeur du val où un simple cadrage, un simple contre-champ donne lieu deux visions de cette même scène.
Au travers des oliviers (1994)
Zire darakhatan zeyton
1 h 43 min. Sortie : 25 janvier 1995 (France). Comédie dramatique
Film de Abbas Kiarostami
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
05/01 - Vu
On reste dans la continuité thématique des deux précédents opus de la trilogie de Koker (Où est la Maison de Mon Ami ?, Et la Vie Continue), Kiarostami y approfondit sa réflexion théorique sur le rapport du cinéma au réel et sur la frontière entre fiction et réalité. De façon plus explicite, plus bavarde il y évoque la frontière entre le réel et sa représentation et la part de mensonge, de triche qu'implique cette dernière. Non pas dans une volonté de duper le spectateur, car le cinéaste y expose frontalement son dispositif, et de ce fait montre que le cinéma ne filme peut-être pas le réel mais capte seulement une remise en scène de celui-ci, mais une remise en scène qui a pour but d'atteindre la ou une vérité. On peut également y voir une déclaration d'amour au pouvoir du cinéma, car cette remise en scène est plus grande voire meilleure que le vie, quand bien même celle-ci y refera irrémédiablement surface lors du tournage.
Sur la route de Madison (1995)
The Bridges of Madison County
2 h 15 min. Sortie : 6 septembre 1995 (France). Drame, Romance
Film de Clint Eastwood
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
07/01 - Revu
Le passé joue un rôle important dans le cinéma d'Eastwood, mais là où dans la plupart de ses films il est un poids, une chose à laquelle on doit échapper, ici, par la transmission, il devient une force, un moyen de palier à ses remords et regrets, à l'impossibilité d'une autre vie. Ce passé est matérialisé par le livre d'une mère, contant l'histoire de quatre jours d'une passion amoureuse, intense mais malheureusement impossible à vivre. S'il restait à prouver toute l'humanité d'Eastwood, il faudrait revoir ce film, toute la grâce et la simplicité du regard du cinéaste y transparaissent, dans un regard, un sourire, un simple geste. Ce qu'il y a de plus beau dans ce film c'est que jamais Eastwood ne juge ses personnages, tous ont droit à sa compassion, à être compris, la mère ne sera jamais jugée pour son choix, le mari jamais rabaissé. C'est toute la beauté du mélodrame classique hollywoodien porté par la pudeur, et l'humanisme d'un cinéaste. Magnifique.
Les Hommes du président (1976)
All the President's Men
2 h 18 min. Sortie : 22 septembre 1976 (France). Thriller, Historique
Film de Alan J. Pakula
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
08/01 - Vu
Au-delà d'être un film narrant minutieusement l'enquête des deux journalistes ayant dévoilé l'affaire du Watergate, c'est pour moi un film sur la mort de la croyance en l'image. Dans le nouvel hollywood, on prend conscience que les images ne sont pas transparentes, qu'elles peuvent mentir, servir ou dissimuler quelque chose. Pakula en 3 plans ou plutôt 3 motifs semble renoncer aux images. Le premier arrive dès le début du film, ce sont les archives diffusées qui prennent tout le plan, seul contact avec la politique. Le second c'est ce motif qui revient à plusieurs reprises et qui est encore plus incisif à la fin du film : celui où cohabite dans la même image, la diffusion télé d'archives sur Nixon et les recherches, le travail des deux journalistes. Petit à petit le travail journalistique, et en un sens la fiction semble écraser l'image d'archive, dévoiler son mensonge. Le troisième motif est celui qui clôt le film, il signe la mort de cette croyance, l'histoire et la vérité ne peuvent plus être racontées par les images, c'est le texte qui l'écrit. A recouper avec d'autres de ces films paranoïaque, Blow-Out en tête, où l'on renonce à croire que le cinéma peut dévoiler la vérité.
Une autre femme (1988)
Another Woman
1 h 21 min. Sortie : 1 mars 1989 (France). Drame
Film de Woody Allen
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
12/01 - Vu
Assez déçu, je comptais sur la période bergmanienne d'Allen pour changer d'avis sur son cinéma, mais ça ne sera visiblement pas le cas. Pourtant le thème me passionne et me touche particulièrement, mais je trouve la construction du film trop verrouillé, il y a un côté systémique dans le déroulement de cette prise de conscience, on sent qu'Allen tente de faire évoluer son personnage subtilement, qu'il se projette et a pleinement conscience de là où il part et de où il veut aller. C'est très malin, oui, mais chez moi ça provoque l'effet inverse que celui escompté, à vouloir faire quelque chose de trop propret j'y ai vu un processus assez grossier et visible qui a freiné toute émotion et empathie. Ceci-dit les scènes de rêve sont très belles.
Seule sur la plage la nuit (2017)
Bamui haebyun-eoseo honja
1 h 41 min. Sortie : 10 janvier 2018 (France). Drame
Film de Hong Sang-Soo
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
13/01 - Vu au cinéma (Le Concorde)
Les plus belles scènes du film sont probablement celles où Kim Min-Hee est seule, que ce soit à l'écran ou avec elle même. Lors d'une prière sur un pont, une chanson, une séance de cinéma, un rêve sur la plage, et surtout lorsque de sa solitude naît un conflit, à ce titre la scène où Kim Min-hee hurle à ses amis qu'ils ne sont pas qualifiés pour l'amour est peut-être la plus touchante du film (voire de son cinéma, du moins de ce que j'en connais). C'est qu'une mélancolie émane de ces scènes, que HSS arrive à être juste, à toucher à quelque chose d'intime, là où dans le reste du film le jeu sur les codes son cinéma et les renvois à sa vie privée (déjà présents dans son précédent film) ont tendance à m'agacer, j'aimerais y voir transparaître sa sensibilité mais je ne peux m'empêcher d'y voir quelque chose peut-être trop théorique qui épuise l'émotion du film. Peut-être un de ses films les plus réussis tout de même, mais je vois toujours un HSS avec la sensation de vouloir aimer son cinéma plus que je ne l'aime vraiment.
Mémoires de nos pères (2006)
Flags of Our Fathers
2 h 12 min. Sortie : 25 octobre 2006 (France). Drame, Historique, Guerre
Film de Clint Eastwood
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
14/01 - Vu
Toujours sur le rôle du passé chez Eastwood : le film est doublement intéressant parce que le passé ressurgit à deux époques différentes et surtout de deux manières différentes. Ce passé, c'est la guerre bien entendu, avec tout le poids et tous les traumatismes qu'elle représente. Ce passé sera nié, malmené, par les institutions qui s'en serviront pour la fabrication de héros nationaux (autre grand thème Eastwoodien), éternel "Print the legend" fordien. Mais Eastwood donne à voir derrière ce "Print the legend", sans le nier pour autant car il en mesure l'importance autant que l'hypocrisie, il aime et tient à la force d'un peuple mais méprise les institutions. Je m'égare, mais pour en revenir au passé donc, cette fabrication de héros ne fera que réveiller les traumatismes, imprègnera le film de ses images atroces, obligeant ces hommes à porter un poids les empêchant de vivre. Et là où ça devient intéressant, c'est qu'on retrouve l'idée de la transmission familiale que j'évoquais pour "Sur la Route de Madison", c'est grâce à cette transmission que la vérité surgira, que le visage humain de tout cela surgira, et surtout c'est grâce à cette transmission que les images terribles de la guerre, laisseront la place à ces dernières images d'hommes sur la plage, tentant de vivre, rejetant toute l'absurdité de ce qui les entoure.
Le Charme discret de la bourgeoisie (1972)
1 h 42 min. Sortie : 15 septembre 1972. Comédie
Film de Luis Buñuel
Alifib a mis 9/10.
Annotation :
15/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)
Je n'imaginais pas le cinéma de Buñuel aussi ludique, son héritage surréaliste et ses expérimentations passées sont visibles mais digérés d'une telle façon que toute l'austérité qui pourrait s'en dégager est effacé au profit d'un jeu d'imbrications de réalités, de rêves, de répétitions absurdes, d'un décalage entre les personnages et les situations qui est juste... jubilatoire. C'est un véhicule créatif qui fonce à tout allure, et qui constamment arrive à surprendre avec une inventivité sans cesse renouvelée, qui par je ne sais quel miracle, ne perd jamais le spectateur, et qui surtout ne ne tombe jamais dans la posture. En fait, il y a une phrase d'Hitchcock qui me vient à la vision de ce film : "Un film n'est pas une tranche de vie, c'est une tranche de gâteau", ça résume parfaitement mon ressenti vis à vis de film, on pourrait très bien l'analyser mais pour le moment j'ai seulement envie de savourer goulûment cette part de gâteau.
La Ronde (1950)
1 h 33 min. Sortie : 27 septembre 1950. Drame, Romance, Sketches
Film de Max Ophüls
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
20/01 - Vu au cinéma (Le Cinematographe)
Il faut souligner l'élégance de la mise en scène d'Ophuls, une profusion de travellings, de panoramiques (parfois à 360 degrés ou presque) et de plans séquences qui parviennent à ne jamais se faire voir, ça tient parfois du miracle. J'avais déjà remarqué cela dans Lettre d'une Inconnue où chaque mouvement de caméra était vecteur des émotions des personnages. Il y a comme une peur d'être statique chez Ophuls, et dans le cas de ce film peut-être une impossibilité de l'être. La caméra virevolte, oui, mais les scènes aussi, à toute allure comme si aucune de ces relations amoureuses ne pouvaient être stables, ne pouvaient s'épanouir, comme si on était tous coincé dans cette ronde de l'amour. Dans cette opposition au statique, il y a peut-être aussi une volonté d'Ophuls d'effacer son passé théâtrale, ou du moins s'en éloigner en exploitant les outils du cinéma, Anton Walbrook est le metteur en scène et c'est lui qui est "maitre de l'image", lui qui dirige les scènes, le récit et qui de façon très amusante, brise le quatrième mur, en découpant les scènes d'amour pour la censure.
Vers la lumière (2017)
Hikari
1 h 41 min. Sortie : 10 janvier 2018 (France). Drame, Romance
Film de Naomi Kawase
Alifib a mis 1/10.
Annotation :
22/01 - Vu au cinéma (Katorza)
Le film nous gave jusqu'à l’écœurement. La mièvrerie, la mise en abyme de son art et de ses questionnements, les gros plans, les lens-flare. Ca sonne faux, Kawase pense tout haut des choses pourtant bien basses, et nous on se prend à rêver de ce qu'aurait pu donner un tel sujet chez un grand cinéaste. Je ne m'étends pas plus, j'ai assez donné durant ces 2h.
Pentagon Papers (2017)
The Post
1 h 56 min. Sortie : 24 janvier 2018 (France). Biopic, Drame, Historique
Film de Steven Spielberg
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
24/01 - Vu au cinéma (Katorza)
Il faudrait revoir le film sans le son pour se rendre parfaitement compte de l'évidence de la mise en scène de Spielberg. C'est d'une rare complexité et virtuosité, mais pourtant tout est limpide. Par ses mouvements de caméra, et surtout par la composition de ses cadres il parvient à rendre compte des rôles, des conflits et des interrogations de chacun des protagonistes,. A ce titre il faudrait voir et revoir la séquence précédent l'autorisation de Meryl Streep de publier le journal, tout se passe par téléphone mais pourtant, tout est dans l'image, le montage (il y a notamment ce raccord entre deux gros plans sur le visage de Meryl Streep avec un changement d'axe qui est fabuleux). Ça me tue, parce que ça donne une dimension supplémentaire aux dialogues, ça leur donne toute leur force politique, les fait entrer dans l'histoire. Ah, et surtout, comment nier que Spielberg est le plus grand conteur d'histoires du cinéma ?
Les bourreaux meurent aussi (1943)
Hangmen Also Die
2 h 14 min. Sortie : 27 août 1947 (France). Drame, Thriller
Film de Fritz Lang
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
26/01 - Vu au cinéma (Le Cinematographe)
C'est bien entendu ouvertement propagandiste, et que la cause soit juste ou non, ça a tendance à me poser problème, mais le film me parait vraiment implacable dans sa mécanique. Tout le suspens, tout l'intérêt du film se place dans la dualité, le dilemme moral qui pèse sur Svoboda (et sur la résistance de manière plus générale), et de ce "simple" postulat plein de choses remontent : l'éthique d'une résistance, la peur et l'aliénation d'un peuple, le sentiment de culpabilité. C'est d'autant plus formidable que toutes ces questions, tous ces thèmes seront balayés par la force du peuple, du collectif contre qui rien ne peut-être opposé.
J'en profite pour citer un passage de Vie et Destin de Grossman que je lis en ce moment, et qui décrit bien mon sentiment à la fin du film :
"L’aspiration de la nature humaine vers la liberté est invincible, elle peut être écrasée mais elle ne peut être anéantie. Le totalitarisme ne peut renoncer à la violence. S’il y renonce, il périt. La contrainte et la violence continuelles, directes ou masquées, sont le fondement du totalitarisme. L’homme ne renonce pas de son plein gré à la liberté. Cette conclusion est la lumière de notre temps, la lumière de l’avenir"
Mystic River (2003)
2 h 18 min. Sortie : 15 octobre 2003 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Clint Eastwood
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
28/01 - Vu
Décidément je vais pouvoir faire tout Eastwood sur le passé et la transmission, pratique ! Surtout qu'ici le passé fait ressurgir tout ce qu'il y a de plus noir dans cette Americana (et dans l'Amérique tout court...) : la culpabilité, les traumatismes, la vengeance et j'en passe. Dans Un Monde Parfait le passé ressurgissait dans un excès de violence qui ne laissait aucune place à un retour en arrière, mais ici du fait que le passé reste enfoui dans des secrets, des hommes ou des rivières, cette violence, cette noirceur se fait plus insidieuse. Le passé est comme un fantôme qui plane sur la ville, qui du fait de n'être jamais transmis, de rester caché ne causera que des drames. La fin est la plus pessimiste d'Eastwood d'ailleurs, puisque le cercle vicieux se fait encore plus venimeux, et les fantômes de plus en plus nombreux. Le symbole d'une Amérique qui a peur de se regarder en face.
Les Nibelungen (1924)
Die Nibelungen
4 h 53 min. Sortie : 14 février 1924 (Allemagne). Drame, Aventure, Muet
Film de Fritz Lang
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
30/01 et 31/01 - Vu
C'est évidemment une œuvre immense, d'une inspiration romantique et gothique qui donne toute sa force au tragique de la légende originel, par la richesse de ses symboles et de son lyrisme. On peut peut-être y voir une métaphore de l’Allemagne de l'époque, et de ce qui l'attend. La passion, la haine et les mensonges d'un peuple présenté comme civilisé n'entraînera que chaos, vengeance, et destruction.
Médée (1969)
Medea
1 h 49 min. Sortie : 28 janvier 1970 (France). Drame, Péplum
Film de Pier Paolo Pasolini
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
02/02 - Vu au cinéma (Le Cinematographe)
C'est un film presque désincarné, rempli d'ellipses où tous les évènements essentiels, les drames sont survolés ou sont hors-film. Une construction nébuleuse accentuée par la distance qu'opère Pasolini dans sa mise en scène et sa direction d'acteurs. Si il y a tragédie dans ce film, ce n'est pas dans le mythe d'origine qu'on la trouve, mais dans la perte du sacré, de la spiritualité, de la communion entre l'homme et la terre que Pasolini semble déplorer à travers les yeux d'une Médée qui souffrira de sa confrontation avec le monde moderne. A revoir, ma fatigue ce jour là ne m'a pas aidé à entrer pleinement dans l’œuvre qui est déjà très hermétique à la base.
3 Billboards - Les Panneaux de la vengeance (2017)
Three Billboards Outside Ebbing, Missouri
1 h 56 min. Sortie : 17 janvier 2018 (France). Comédie, Policier, Drame
Film de Martin McDonagh
Alifib a mis 3/10.
Annotation :
03/02 - Vu au cinéma (Katorza)
Martin McDonagh est un petit malin, il tente de jouer habilement de jouer avec le drame et la comédie, de faire dialoguer les deux registres dans la même scène voire le même plan mais tout ceci me parait bien vain. Disons qu'on le sent réciter sa formule inlassablement à longueur de scène dans le seul but d'impressionner, de choquer, d'essayer de toucher quelque chose de viscéral en nous ; seulement ça s'émousse assez vite, pire ça devient parfois extrêmement gênant quand il se laisse aller à son délire dans des scènes assez déplacées qui trouvent difficilement leur place dans l'ensemble (je pense au fameux plan-séquence...). Aussi divertissant que superficiel pour résumé brièvement, avec le recul la seule chose qui me plait réellement - en dehors des acteurs - c'est que je n'ai jamais senti de mépris pour les personnages, il leur donne tous une chance, même aux plus pathétiques d'entre eux.
L'enfer est à lui (1949)
White Heat
1 h 54 min. Sortie : 3 septembre 1949 (États-Unis). Gangster, Film noir
Film de Raoul Walsh
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
06/02 - Vu
Il y a une énergie chez Walsh, dans le rythme, le mouvement, le découpage qui fait entrer le film dans une frénésie qui le rend presque instable. A l'image de James Cagney - qui campe un des plus grands gangsters du cinéma - véritable psychopathe imprévisible, le film surprend toujours dans sa façon qu'il a de jamais s'arrêter et de s'enfuir à chaque fois vers différents genres. On passe du film de gangster, au film noir, puis au film de prison et au polar sans que jamais la cohérence de l'ensemble se voit être perturbée, mieux encore on atteint des cimes rarement égalées chez les représentants des différents genres. Il y a cette violence prête à naître à chaque instant, et qui finira par exploser à la toute fin, au "top of the world" en laissant derrière des images difficilement oubliables.
La Femme de l'aviateur (1981)
1 h 46 min. Sortie : 4 mars 1981 (France). Comédie dramatique, Romance
Film de Éric Rohmer
Alifib a mis 9/10.
Annotation :
08/02 - Vu
François est un homme étrange, il est constamment motivé par la jalousie, par l'envie de romancer voire de dramatiser sa vie, c'est ce qui le pousse à suivre l'homme qui sort de chez Marie Rivière, et à la fin du film une fois « l'affaire » résolue c'est ce qui va le pousser à suivre le petit ami de Lucie. C'est comme si il se fabriquait des fictions voire des émotions pour continuer à vivre. De cette fiction imaginée, naîtra ce qui reste pour moi la plus belle séquence du cinéma de Rohmer : l'escapade aux Buttes-Chaumont. Pour la beauté du lieu déjà, mais surtout pour la charmante et pétillante Lucie, les discussions innocentes et toujours aussi littéraire, ce suspens timide que les deux protagonistes se créent. On est dans le jeu, le ludisme, dans l'envie de rentre mystérieux, vivifiant les petits riens du quotidien, c'est très beau. Et puis il y a Anne, qui reste triste et fragile, peut-être car elle ne peut vivre ou se créer cette fiction, qu'elle est dans l'attente que le réel la satisfasse. On sort de ce jeu en la revoyant à la fin du film, elle s'en veut d'être trop gentille, de ne pouvoir vivre pour elle, elle a comme l'impression de n'être qu'un "instrument" pour les désirs et illusions des autres ; elle me rappelle un peu Delphine dans Le Rayon Vert, dans sa façon de nous toucher par sa fragilité mais aussi pour sa sincérité, sa bonté.
Le 15h17 pour Paris (2018)
The 15:17 to Paris
1 h 34 min. Sortie : 7 février 2018 (France). Drame, Thriller, Biopic
Film de Clint Eastwood
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
10/02 - Vu au cinéma (Gaumont Nantes)
Il faudrait que je revoie les deux précédents films d'Eastwood pour y voir un peu plus clair, une trilogie se dessine très nettement sur le héros américain et notamment sur le rapport avec le "Print the Legend" fordien. Mais il y a un rapport très ambigu avec Ford, et encore plus dans celui-ci puisque il ne s'agit plus d'imprimer la légende, mais de montrer la réalité, brut, sans enjeux particuliers ni élans romanesque. Il filme cette bande d'amis avec un regard simple et humain, et même l'attaque déjouée n'est pas montré héroïquement, on y voit tout le hasard et toute la part de chance qu'il y a derrière. Sans pour autant le nier ou le rejeter, il y a presque une démythification du héros américain, puisque même dans les archives à la fin du film, - mêlés de façon très intéressante aux images de cinéma - il ne s'agit plus d'offrir la légende en effaçant toute l’ambiguïté du réel, mais d'ancrer ces images dans le réel, elles sont la conséquence direct de ce qui s'est passé avant, avec toute la banalité que cela comporte. Très beau film en tout cas, et qui sera je n'en doute pas bien plus intéressant avec les deux films précédents en tête.
Le Crime de Monsieur Lange (1936)
1 h 20 min. Sortie : 24 janvier 1936. Comédie dramatique, Policier
Film de Jean Renoir
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
11/02 - Vu
On pourrait analyser des heures durant ce fameux panoramique final tant il surprend : Après un premier panoramique suivant Lange parcourir tout le bâtiment jusqu'à sa sortie, Renoir au lieu de continuer à suivre Lange, l'abandonne et continue son panoramique pour filmer toute la cour puis revient sur Batala avant le retour dans le champ de monsieur Lange. Au-delà de l'aspect purement technique, et anormal de ce mouvement on est en droit de s'interroger sur sa signification profonde, car à mon sens il est plus que vecteur de suspens. C'est sans doute maladroit, mais j'en tire personnellement des sens différents, une analyse. Il me semble que Renoir était proche du partie communiste, et en tout cas dans ce film il y a une certaine glorification de la coopérative, et un refus net de l'individualisme incarné par Batala ; et ce panoramique en contre-sens qui abandonne monsieur Lange est peut-être un refus de cet individualisme, il refuse d'en faire le seul protagoniste cette affaire, et filme la cour car elle est le lieu de vie de la coopérative, ouvriers, qui sont tout autant une force que Lange. Ou alors ce mouvement a un sens, disons plus violent, la caméra l'abandonne car Lang et Batala qui incarnent deux positions radicalement opposés ne peuvent pas exister dans le même cadre, dans cet axe (car oui ce changement de direction procède aussi a un changement d'axe), la caméra les reprend seulement au moment de l'assassinat, de l'élimination de Batala. Un peu confus tout ça (et ça fait 2 jours que je pense et revoie cette fin....) mais très grand film.
Contes cruels de la jeunesse (1960)
Seishun Zankoku Monogatari
1 h 36 min. Sortie : 3 juin 1960 (Japon). Drame, Thriller
Film de Nagisa Ōshima
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
13/02 - Vu au cinéma (Le Cinematographe)
Couple né sur des bases malsaines, êtres oubliés des évolutions économiques et sociétales, qui désespérés et ne trouvant pas leur place entre la tradition et l'américanisation naissante se vautrerons dans une sorte de nihilisme des plus destructeurs. Suite à un moment de tendresse entre les deux amants, alors que le moteur des motos commencent à vrombir à l'extérieur, la caméra quitte les amants pour se poser sur le lit, symbole d'une certaine stabilité qui sera vite effacé en un raccord ramenant le couple à leur vie d'escrocs. Oshima se fait le peintre d'une jeunesse qui ne trouve pas sa place, et qui ne peut envisager de construire quelque chose, il y a une agitation constante dans la mise en scène, une caméra tremblante témoignant de cette impossibilité de construire un cadre serein. Le seul moment où l'on croit réellement en ce couple, en leur amour, c'est à la fin, où les raccords sonores sur des râles de douleurs lient Makoto et Kiyoshi, triste métaphore de toute une jeunesse.
Les Fiancées en folie (1925)
Seven Chances
56 min. Sortie : 15 mars 1925 (États-Unis). Comédie, Muet
Film de Buster Keaton
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
19/02 - Vu au cinéma (Le Cinematographe)
Il faut du temps pour retrouver Keaton, durant la première partie on enchaine les comiques de situation peu inventifs, et peu engageant d'un point de vue formel. Puis vient la scène de l'église, et Keaton est envahi par l'absurdité de la situation de départ, gags et cascades s'enchaînent en effet boule de neige, la course ahurissante des travellings peine à suivre Keaton comme si il était complètement dépassé par l'assemblement de tous les évènements survenus dans la première partie, et enfin on le retrouve notre homme qui ne souriait jamais.
The Master (2012)
2 h 18 min. Sortie : 9 janvier 2013 (France). Drame
Film de Paul Thomas Anderson
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
20/02 - Revu
Le film me parait complexe, pas seulement à cause de sa structure nébuleuse et elliptique mais parce que j'ai du mal à cerner complètement ses thèmes, à voir ce qui anime vraiment PTA dans ses films, il m'obsède mais en même temps, je redoute le fait que cette « grande forme », cette virtuosité formelle ne soit qu'illusion. J'évoque ça ici mais ça s'applique surtout au reste de sa filmographie, The Master me parait tout de même être l’œuvre la plus stimulante de PTA bien que je sois toujours frustré de ne pas réussir à cerner pleinement son auteur. C'est son œuvre la plus stimulante car la relation Dominant/Dominé, Maître/Esclave qu'il met en scène depuis There Will Be Blood me paraît enfin réellement pertinente et développé (Elle l'est aussi en quelque sorte dans Phantom Thread mais elle fonctionne plus sur le plan émotionnel). On en revient toujours à ce jeu entre le vrai dominant et le vrai dominé, la relation d'interdépendance qu'elle entraîne mais ici PTA porte ce conflit à un rang philosophique, a une relation entre le-dit maître mystique Lancaster et le-dit dominé matérialiste Freddie. Tout le long Lancaster tente de faire sortir Freddie de sa vision matérialiste pour à la fois convaincre de la pertinence de « la cause » à ses partisans mais aussi pour se convaincre lui-même, il se soumet, dépend de Freddie car il ne peut le faire changer de chemin, la formulation la plus explicite de cela reste la scène ou Freddie navigue entre le mur et la fenêtre, et ne se soumet pas à voir autre chose que l'existence matérielle de ce mur et cette fenêtre. Ce qui me trouble aussi, c'est que malgré de refus (impossibilité ? ) de soumission à ce mysticisme à la fin du film Freddie est tout de même changé par sa relation avec Lancaster, on voit ça à son calme lorsque qu'il revoit la mère de Debbie et c'est plus explicite encore à la toute fin, où il reprend le rituel de Lancaster, c'est le point qui me paraît – pour le moment – le plus fou dans le film, et c'est d'autant plus intéressant que c'est le seul moment du film qu'il parvient à assouvir son obsession sexuelle.
Phantom Thread (2017)
2 h 10 min. Sortie : 14 février 2018 (France). Drame
Film de Paul Thomas Anderson
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
21/02 - Vu au cinéma (Katorza)
Je ne sais toujours pas où me situer, si je laisse parler mon cœur, le film m'a conquis, mais les quelques jours de recul me laissent aujourd'hui avec une certaine frustration. Tout du long, j'étais drapé dans le film, envoûté par son émotion diffuse, intime, charmé par l'aspect à la fois complexe et évident de ces personnages solitaires que l'amour va faire vibrer, par ses petits détails, regards, rougeurs, gestes. Une émotion qui m'est très précieuse au cinéma et qui trouvait son acmé lors d'une scène qui restera gravé en moi : la fête de la Saint-Sylvestre, la beauté du contraste qui se retrouve jusque dans la musique. Enfin PTA se laisse aller à l'émotion, enfin sa mise en scène - bien qu'on puisse la trouver guindée - se fait plus subtil, et mieux encore, vecteur de l'émotion du film. C'est peut-être trop maniérée, oui, mais j'ai vu un cœur battre dessous. Puis est arrivée la fin, qui certes donne le film à être revu, mais qui - sur le coup - de part sa rupture de ton, a brisée quelque chose dans la relation que j'entretenais avec le film. Toute l'émotion feutrée tombait dans le vulgaire, tous les non-dits dans le racoleur, dans l'envie de faire une fin qui claque et ça m'a sorti du film. A ce moment, j'ai commencé à remettre tout le film en question, à l'observer d'un œil plus analytique pour y voir peut-être ce que je redoute en revoyant à la filmographie de PTA : la vacuité. Cette impression que la virtuosité du film, sa tendance à la grande forme, force le spectateur a essayer d'y déceler une certaine complexité, mais rien y fait plus je gratte, plus ce que le film cache sous ses attraits charmeurs me parait mince, creux, et paradoxalement c'est peut-être cette forme très contrôlée qui étouffe toute tentative d'y déceler autre chose que ce qui est donné à voir. Non pas qu'il n'y ait rien, il y a ce jeu dominant/dominé, qui pourrait être vu comme une conflit entre l'ordre/rigidité et le désordre/frivolité (et ce sera magnifiquement explicité à l'image lors de la scène de la Saint Sylvestre) et on peut bien sûr y voir un lecture méta, PTA sous les traits de DDL, mais j'ai cette vague impression de superficialité, d'un fond qui n'arrive pas à atteindre ce que la forme lui offre comme prétentions. Mais au même titre que PTA/DDL qui cède à la fin du film (Du coup la lecture méta justifie cette rupture de ton/formelle), je craque également avec l'impression de me faire avoir par une illusion, mais merde tu m'as eu.
There Will Be Blood (2007)
2 h 38 min. Sortie : 27 février 2008 (France). Drame
Film de Paul Thomas Anderson
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
23/02 - Revu
Je reprends ce que j'ai dit de Phantom Thread : « un fond qui n'arrive pas à atteindre ce que la forme lui offre comme prétentions » je crois que s'applique bien plus ici. D'autant plus que formellement le film agace à s'auto-proclamer «chef-d’œuvre », à prétendre être LA fresque sur les racines d'une Amérique capitaliste et individualiste. Un écrin aussi techniquement impressionnant que creux qui cache quelque chose d'épuisant, sardonique et caricaturale, préoccupé par l'envie de marquer le spectateur au fer rouge pour ne pas que l'illusion s'effondre. La comparaison est peu foireuse mais j'ai eu l'impression de voir la subtilité d'un Tarantino emballé dans la rigueur kubrickienne, forcément la dissonance est frappante. Mon inclinaison aux tragédies et aux élans baroques fait que le film m'attrape à certains moments, mais je tiens à ne pas (à ne plus en l’occurrence) être dupe face à ce cinéma.
Jusqu'à la garde (2018)
1 h 33 min. Sortie : 7 février 2018. Drame
Film de Xavier Legrand
Alifib a mis 4/10.
Annotation :
24/02 - Vu au cinéma (Katorza)
Il me semble que beaucoup rapproche ce film d'un Haneke ou d'un Ostlund, je ne souscris pas totalement à la comparaison car je n'ai pas senti chez Legrand cette façon de juger, d'enfermer les personnages. Il y a certes une vision assez froide et clinique mais j'ai tout de même perçu une certaine empathie à l'égard de la mère et du fils. Là où le film me pose un peu plus problème par contre – et où le rapprochement avec les deux cinéastes fait sens -, c'est dans sa mécanique générale, implacable, programmatique, pour mieux nous asséner des coups jusqu'au final. Legrand joue assez malhonnêtement avec le père pour que ça fonctionne, en faisant le yo-yo entre empathie et répulsion, et en jouant en permanence la corde de la tension en dépit de la justesse de l'ensemble qui hésite constamment entre social et thriller. Malgré ça, j'ai quand même senti une certaine humanité derrière qui fait que par intermittence, le film fonctionne.
Bad Lieutenant (1992)
1 h 36 min. Sortie : 10 mars 1993 (France). Policier, Film noir
Film de Abel Ferrara
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
27/02 - Vu
On salue souvent - a raison - la prestation d'Harvey Keitel, figure christique démentiel, fiévreuse, pathétique. Mais on est pas dans la vulgaire performance (que je hais ce mot...), Ferrara suit Keitel tout du long sans jamais le lâcher, et toute l'imagerie, la mise en scène du film se retrouve infectée par tout ce que le personne incarne de tragique. Ça en devient presque difficilement soutenable, la rédemption du héros devant plonger très loin dans la descente aux enfers, jusqu'à faire de Keitel un martyr qui ne trouvera la véritable rédemption qu'à travers la mort.
La Forme de l'eau (2017)
The Shape of Water
2 h 03 min. Sortie : 21 février 2018 (France). Drame, Fantastique, Romance
Film de Guillermo del Toro
Alifib a mis 2/10.
Annotation :
02/03 - Vu au cinéma (Katorza)
On en vient à se demander où se situe vraiment le sujet du film tant on croit difficilement à cette histoire d'amour, qui en plus de naître de façon maladroite avec une exposition tentant de la justifier en un éclair, donne l'impression de n'être qu'à sens unique. C'est que Del Toro, bien qu'il tente de montrer frontalement de la nudité pour nous tromper, me semble bien timide et bien mal à l'aise dans sa façon de mettre en scène cette relation, il n'ose faire durer les choses, leur donner de la vie, de la chair et nous laisse qu'avec une vague impression de superficialité et de poésie forcée, accentuée par l'esthétique en toc de l'ensemble. Non, vraiment ,je ne comprends pas comment cette histoire est censée émouvoir. Pour moi le vrai sujet du film de situerait plus dans la façon dont Del Toro revisite le récit classique hollywoodien en déclarant son amour, et son empathie pour les marginaux, les minorités, les rejetés en donnant cette fois-ci aux héros les traits de ceux qui jadis étaient invisibles, ou pointés comme ennemis dans ce cinéma. Mais là encore l'entreprise est bien balourde, handicapée, noire, homosexuel, monstre, russe tous très très gentils se liguent contre l’infâme et très très méchant homme blanc hétéro américain Michael Shannon trimballant sa matraque phallique. Pitié... on est dans un cinéma d'archétypes certes, mais ça ne justifie pas cette surabondance de clichés et de niaiseries.
Les Garçons sauvages (2017)
1 h 50 min. Sortie : 28 février 2018. Aventure, Drame, Fantastique
Film de Bertrand Mandico
Alifib a mis 2/10.
Annotation :
03/03 - Vu au cinéma (Le Concorde)
Je suis las de cinéma arty à concept, qui a défaut d'avoir quoi que ce soit à raconter, se fatigue à créer des images vides de sens – ou trop pleines de symboles ce qui revient au même - pour leur plasticité seule, et qui pire se vautre dans une posture transgressive où le sexe serait censé avoir une quelconque valeur subversive. Soit, la réussite esthétique est là, mais elle se retrouve verrouillé par un manque de respiration, des symboles balancés puérilement, et de la provocation de bas-étage, ce qui – chez moi - ôte au film toute émotion, tout enchantement et surtout tout intérêt.