Lectures dans la brume : ᴤⱺ2¤

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28 janvier

'' Le jeu de Robin et Marion '', pièce considérée comme une des plus importantes du Moyen-Âge par le milieu universitaire français, fait partie de ce corpus d’œuvres historiquement importantes mais presque anachroniques à lire aujourd'hui.

Le texte se dote d'un vrai travail dans la traduction française ( dans mon cas; celle de Brasseur-Pery ) qui tente de rendre ludique un écrit qui continue d'exister uniquement par sa position d'oeuvre patrimoniale plus que par ses qualités littéraires propres.

► Cela se voit encore : regardez, je pense qu'il m'a mordue au visage ◄

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3 février

►Regardez le ciel. Demandez-vous : le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur? Et vous verrez comme tout change ◄

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12 février

Je sais pas trop pourquoi je m'acharne à essayer de lire toutes les œuvres de Pommerat.
Ce ne sont pas des textes.
Ce sont des spectacles retranscrits à l'écrit.
C'est toujours le même fonctionnement; des tableaux qui racontent différentes histoires froides et mordantes sur notre société, une écriture qui peine vraiment à décoller, un besoin de la scène qui se fait ressentir pour recevoir l'ampleur voire ici le message de la pièce qui est noyé dans une construction confuse.
C'est clairement pas la pire mais c'est pas la meilleure non plus.


► un jeu qui s'appelle le jeu ... de ?
... l'Infini !...
Oui de l'Infini ... ◄

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19 février

Il est compliqué de juger de la qualité d'une œuvre dramatique de Rodrigo Garcia juste par le texte littéraire tant son travail s'articule autour de
'' l'écriture de plateau ''; une forme où parole et mise en scène sont un tout quasiment indissociable ( d'ailleurs, la préface nous prévient directement du caractère épars de ce texte ).
Lorsque l'auteur ne se contente pas uniquement d'un cynisme facile et d'une simple critique du capitalisme mais préfère plutôt explorer son être avec poésie, le texte atteint des vrais moments de sublimes.
Un certain attachement se développe même pour l'auteur, certes un peu freinée par cette attitude " vieux con " insupportable qu'il peut prendre mais bien rattrapé par l'honnêteté, l'humour et la sensibilité dont Rodrigo Garcia fait preuve quand il écrit vraiment, sans tomber dans une auto-parodie d'auteur contemporain.
Une découverte qui me donne envie de lire un peu plus de ses œuvres et surtout de voir une de ses mises en scènes.

► Faire et se taire. Et avoir de la patience. Moi je ne peux pas.◄

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24 février

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2 mars

Dans " Maquiller les ténèbres", les réponses de Thomas Jolly ont le mérite d'éclairer clairement ses intentions théâtrales; la transmission à tout pris du texte vers le public. Passé cela, l'entretien est plutôt banale et n'a véritablement de sens que si l'on a vu sa mise en scène de " Thyeste".
Un écrit qui a plus une valeur historique ( figé dans le temps un entretien oral ) plutôt que théorique.

►La vraie violence de la tragédie, c’est qu’on reste dans les ténèbres, tous◄

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4 mars

Comme quoi, à force d'acharnement, je trouve enfin un texte de Pommerat qui mérite vraiment d'être lu et non juste vu/entendu ! Quel joie !
Ici, on est enfin face à une réelle narration et surtout à des vrais personnages, loin des fantômes creux et archétypaux qu'a l'habitude de mettre en place Pommerat dans son théâtre.
Dans " Au monde", ce dernier n'utilise pas le texte comme simple outil scénographique mais le charge de poésie, de violence, de beauté qu'il n'atteint rarement avec sa forme actuelle, devenu presque embarrassante, que sont ces scénettes séparés par un "noir plateau" fainéant.
Certes, cette histoire de Diable qui s'infiltre dans une famille bourgeoise n'est pas orignal mais malgré tout il s'échappe de cette oeuvre une douce mélancolie, un cri de souffrance caché par un drapé qui me touche particulièrement. Etant une de ces premières pièces, on ressent tout le bouillonnement d'un Pommerat jeune, qui veut changer le monde et qui ne tombe jamais dans la caricature ou dans le pathos.

► - Le sang coule par terre, jamais on ne pourra nettoyer tout ce sang sur le sol.
- Ça ne fait rien, on le changera, on changera le sol [...] on changera tout."◄

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5 mars

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8 mars

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14 mars

C'est ainsi que s'achève l'oeuvre de Kane et ma découverte de cette formidable autrice; avec 4.48 Psychose.
Ce qui est fascinant dans cette pièce, c'est qu'elle est une poignante fin de carrière mais aussi une porte ouverte vers un renouveau de l'écriture théâtrale, recherchant davantage la phrase qui tranchera net la langue des acteurs.
Il ne faut pas voir ce texte comme le testament d'une suicidaire mais un discours amoureux,apaisé qui débouche sur une impasse.
Toujours teinté d'une beauté macabre, 4.48 Psychose est un grand texte qui fait ressortir à la fois la peur mais aussi la poésie contenu en chacun soi.

►S'il vous plaît, ouvrez les rideaux◄

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19 mars

►◄

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19 mars

Pas grand chose à dire ...
C'est pas bien.
La seul scène qui sort du lot et qui est intéressante est grandement inspiré d'une scène déjà existante d'Edward Bond. Le reste est banal, vide et se donne des airs d'être intelligent.
Vraiment, je pense que cela s'explique par le contexte extérieur de la création ( texte de commande tiré de rencontres ) mais c'est sans doute la pire production de Pommerat.

►Je suis tellement heureuse c'est horrible d'être heureuse à ce point◄

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20 mars

Excellente surprise.
Je trouve l'utilisation de l'incorporation d'une écriture basé pour la majorité sur des extraits tiré d'Internet vraiment brillante. De plus,la métaphore autour de l'ordinateur comme projection de la conscience est vraiment très juste et maîtrisé. Je suis toujours admiratif des œuvres littéraires qui m'angoissent et ''Ctlr-X'' en fait partie avec la tension proposé par la situation d'une personne seule devant son ordinateur et d'une possible présence cachée dans la pièce.
Une très chouette pièce, qui donne envie de la mettre en jeu et qui distille avec maîtrise et justesse des thèmes déjà vus au théâtre mais qui prennent une dimension nouvelle avec cette forme de méta-écriture
( encore plus méta quand on lit la pièce sur son ordi comme je l'ai fait )

►Ida allume une cigarette, l’écrase.◄

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21 mars

J'étais déjà conquis par la première pièce du célèbre dramaturge anglais Dennis Kelly, ayant assisté à une mise en scène incroyable par le collectif Corpus Urbain au Festival d'Avignon 2019.
Le choc ressenti est moins fort à l'écrit mais il reste quand même des sacrés fragments de la force et de la rage qu'a mis l'auteur dans cette première pièce qui nous heurte par ces mots.
Malgré son coté un peu anachronique de pamphlet d'une société très ancré dans le début des années 2000 ( la télévision de masse, la perte d'espoir des jeunes, le renouveau du fanatisme religieux ... ), ''Débris'' reste encore aujourd'hui une critique intéressante d'un système plus global.
Une sacré première pièce, restant subtile tout en étant acerbe, naviguant ainsi dans l'imaginaire, la fiction et le réel sans décider auquel des trois elle appartient.

►mon âme se glace, hurle, comme du mercure solidifié qui se brise en milliers de petits morceaux acérés, des petits morceaux qui envahissent ma tête◄

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25 mars

Encore presque une semaine après la lecture de cette pièce, j'ai encore beaucoup de mal à savoir pourquoi j'ai continué à lire ce périple dans l'Enfer, celui des villes où se côtoient immolation, inceste, viol et toutes les pires atrocités.
Peut être pour la beauté de l'écrit de Kroetz, pour la poésie tapie dans l'ombre qui attend un moment inattention pour nous sauter à la gorge et nous trancher la langue avec sa douceur.
Un casse tête à monter sur scène mais une pièce qui impose à mon esprit Franz Xavier Kroetz comme un grand dramaturge jusqu'au bouti et injustement méconnu.

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28 mars

Après avoir essayé d'écrire quelque chose sur cette pièce depuis 30 mn sans parvenir à un résumé convenable, permettez moi de faire une analogie faible et très peu intéressante :
C'est du Pommerat avec les qualités ( atmosphère, ambiances ...) mais surtout les défauts ( fond faible, forme pas mieux, personnages archétypaux, tombe dans un cliché affligeant dans sa fin ).

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Succès populaire à sa sortie, En attendant Bojangles commence très bien pour finir en s'encastrant dans une conclusion absurde et désagréable.
En voulant aborder le thème de la folie, l'auteur se prend les pieds dans son histoire et semble la glorifier dans un geste littéraire peu originale et presque navrant.
La folie peut être belle mais n'est pas une acmé poétique de la vie.

►Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel ◄

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C'est fantastique.

►Vais je renoncer à jouer le jeu, simplement parce qu'il est vain ?◄
►Même la joie que procure la présence de l'aimé, il faut être seul pour l'éprouver dans sa plénitude◄
►C'est justement dans cette absence de raison que se trouve ce fragment de liberté qui nous est accordé◄

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Un roman sympathique, reprenant le topoï du combat entre l'homme et l'animal. L'écriture y est fluide, ça se lit très bien et le héros à un coté beckettien qui me touche.
En période de confinement, ça fait du bien une description de l'Amazonie et un court récit bien écrit.

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Classique parmi les classiques, Des Souris et des hommes possède une forme simplifiée au maximum pour créer une véritable bombe d'émotion. Le côté théâtral me touche particulièrement dans son abattage direct de l'action sans psychologisation .
Cependant, je vois peu d’intérêt à mettre en scène ces dialogues tant l'attachement progressive à cette galerie de personnage perdus et à la recherche d'un Paradis perdu est personnelle.

►Les livres, c'est bon à rien. Ce qu'il faut à un homme, c'est quelqu'un... quelqu'un près de lui.◄

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J'ai pas pu finir la dernière nouvelle tellement je trouvais le bouquin banal et inintéressant.
Soit les nouvelles se finissent trop vite et par des retournements de situations risibles, soit elles sont si courtes qu'on les parcourent avec une profonde indifférence.

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L'écriture est intéressante mais ne fait que survoler des thématiques sans s'y attarder. La lecture est alors plaisante mais le tout est fade, tente d'être un récit philosophique et échoue par son absence de parti-pris. En restant évasif, Gide donne vie à une oeuvre surement porteuse d'un fond tentaculaire mais qui peine cruellement à nous parvenir
( et puis cette fascination pour les enfants est quand même sacrément dérangeante ).

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Une pièce héritée de la farce italienne, sans autre volonté dramaturgique de la part de Molière que de faire rire par les situations un public qu'il commençait à perdre.
Sans surprise, lire à notre époque ''les Fourberies de Scapin'' relève d'une lecture patrimoniale tant l'oeuvre paraît seul sans le jeu des acteurs et leurs mimiques qui accompagne habituellement cette histoire bourgeoise quelconque.
Je continue de penser que monter Molière de nos jours tient plus de la balle dans le pied que de l'acte théâtral censé.

►Que diable allait-il faire dans cette galère ? ◄

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Pour mon premier essai économique/sociologique, je suis agréablement surpris !
Louis Chauvel rend son écriture plaisante sans pour autant appauvrir son discours. Un ouvrage réellement didactique qui cherche à convaincre et non à persuader sur un sujet, qui certes mériterait une réactualisation ( l'ouvrage date de quand même plus de 14 ans ) mais qui est fondamental dans une lecture cohérente de notre société française actuelle.

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Un peu moins emballé qu'après ma lecture de ''Terres Mortes'', ''Pulsion'' mérite quand même d'être découverte. Avec toujours ce style ultra naturaliste qui, sans que l'on explique vraiment, décolle le récit du réel pour le transposer en pleine scène de théâtre.
Les pièces de Kroetz puent la scène, le jeu, la chaire et le public.
On en ressort toujours avec un goût amer :
-celui que laisse ses personnages perdus et en souffrance
-celui de l'amertume de ne pas voir des pièces aussi pertinentes montées en France, au profit d’œuvres qui se disent irrévérencieuses mais qui ne sont qu'un produit du politiquement correct.