Chaos Littéraire en 2019 (annoté)

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[Décembre] Il m'est ardu de noter ce livre ; je la retirerais peut-être à l'avenir. Les deux nouvelles évoquent toutes les deux l'amour illégitime que porte deux hommes, différents par leur tempérament, à des jeunes garçons, à la limite de l'adolescence... Ici, le sujet n'est pas traité avec la pudeur de "Mort à Venise" (adaptation de Visconti) mais d'un point de vue a-moral. Les deux protagonistes n'hésitant pas à manipuler les garçons, à les effleurer là où le compositeur contemple le jeune adolescent. Il n'y a pas de jugement de la part de Pasolini sur ses protagonistes (il serait d'ailleurs mal placé), ce qui peut rendre la lecture de cet ouvrage quelque peu dérangeante. Mais Pasolini ne s'en cache pas, dans une préface, il est conscient d'avoir pris des risques en écrivant ceci.

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[Décembre] Constant émet ici une distinction entre "la liberté" chez les antiques (eleutheria) qui se focalise davantage sur la politique et celle des modernes concentrée sur les libertés individuelles (faire ce qu'on veut, se préoccuper peu de la sphère du politique etc).
Le point de vue de Constant est celui d'un libéral, il ne faut le perdre de vue. Il semble considérer le passage à la liberté moderne comme un progrès. Néanmoins, il met en garde contre les méfaits d'omettre la liberté politique au profit de la liberté individuelle puisque ainsi, on risque de perdre les deux. Encore une fois, difficile de ne pas songer à la situation actuelle avec un welfare state de plus en plus envahissant.

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[Décembre] Un ouvrage concis, que je pense judicieux à mettre en parallèle avec "Le Prince" de Machiavel.
La Boétie tente de comprendre pourquoi l'homme renonce à sa liberté au profit d'une servitude envers un tyran. Pourquoi ne se révolte-t-il pas alors que lui et ses congénères sont plus nombreux que le tyran et ses sbires ? Sbires, d'ailleurs, tout aussi asservis qu'eux dans un sens. Les causes de la servitude sont multiples : la méconnaissance même de la liberté pour certains, les mythes qui entourent le tyran qui le déifient, les tactiques pour abrutir le peuple par le tyran avec des jeux, des casinos... Boétie s'appuie à de nombreuses reprises à des exemples historiques, notamment de la grèce et rome antique. Je lui reprocherais d'être un peu léger quant à ses présupposés sur une éventuelle nature humaine, mais là n'était pas tout à fait le propos de l'ouvrage. Quant il conclut son ouvrage à propos du peuple qui se révolte envers les petits chefs qui le gouvernent au lieu de viser le tyran, difficile de ne pas faire un parallèle avec la situation actuelle où les membres du gouvernement sont perçus comme à abattre alors qu'ils ne sont que des symptômes du capitalisme...

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[Novembre] Le téléphone sonne. Guy Debord est mort. La réaction de Guégan ? "Et alors ?!". Dans ce court ouvrage, Guégan va s'atteler à détruire le mythe Debord. Plus que l'inconséquence de la pensée de Debord vers la fin de sa vie (constable), il fustige les vautours qui pillent son cadavre de manière spectaculaire. Guégan a une plume acérée ; celle-ci rappelle d'ailleurs celle de certains tracts situationnistes notables par leur verve ! Outre l'aspect polémique de l'ouvrage, il n'y a que peu de choses à en tirer. Je soupçonne Guégan avoir une défiance envers Debord en partie à cause de l'affaire Lebovici puisque Guégan travaillait auparavant à Champs Libres. Guégan met en parallèle son attaque envers Debord et des références à la guérilla, au Ché. Bref, c'est toujours captivant les guerres de chapelles.

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[Novembre] Une Brigade Rouge revient sur son passé, sans la moindre once de remords. Portrait détonnant.

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[Novembre] Depuis près d'un an, je voulais le lire. Je ne suis pas déçue. Le "Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations" est un livre auquel je pense me référer souvent. Peut-être un "livre de chevet", comme diraient d'autres. J'ai lu la première partie de l'ouvrage "la perspective du pouvoir" de manière assez évaporée ; c'est un constat implacable de l'aliénation que suscite la "société du spectacle", et je dois avouer que j'en ai lu un certain nombre, bien que Vaneigem se distingue par sa plume et nourrit son propos de certains exemples, là où certains ont tendance à demeurer dans le vague, dans un perchoir théorique.
C'est la seconde partie, "Le renversement de perspective" qui m'a touchée. Tout d'abord, Vaneigem justifie la radicalité subjective de l'IS. Je trouve important de le souligner car on serait tenter de penser que les schismes au sein de l'IS et les nombreuses exclusions n'étaient que des guerres de chapelles, mais il s'agit aussi d'une volonté de garder une certaine rigueur théorique nécessaire si on se pense comme une forme d'avant garde. Ca peut être contesté, bien entendu.
Ce qui m'intéresse, que ce soit dans chez les situs ou certains autonomes, c'est l'idée de récupérer son quotidien, de connaître une unité d'espace-temps. Vraiment, ces passages font vraiment écho en moi, lorsque Vaneigem évoque l'intermonde ou aussi la passion amoureuse. Ses mots sont justes, pertinents. Il assume sa volonté qui frôle l'hédonisme, sa volonté de quitter l'Ancien Monde pour L'Intermonde et sa nouvelle innocence.
Je recommande vraiment ce livre. Je m'étonne d'ailleurs qu'aujourd'hui, on se tourne davantage vers "La société du Spectacle" qui est plus aride que celui-ci. Les deux, par ailleurs, anticipent à merveille les dégâts que suscite un capitalisme de l'excès. Je pense notamment au texte de Vaneigem quand il évoque le vieillissement précoce de l'enfant ; cela n'a jamais été plus vrai à notre époque, où l'innocence se perd vite, où la temporalité devient plus tôt calculée.

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[Novembre]

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[Novembre] J'ai vraiment eu du mal avec cette pièce. J'ai du relire certaines pages plusieurs fois, le temps de comprendre qui est qui, les enjeux de la pièce... La temporalité et l'espace sont disloqués dans "le procès ivre". Je n'ai pas compris l'intérêt de la pièce si ce n'est de montrer la déchéance d'une famille avec l'alcool, sous un angle aussi festif que misérable.

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[Octobre] Relu après plusieurs années. "Roberto Zucco" demeure ma pièce de théâtre préférée.

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[Octobre] Un regard sévère que Bergman porte à sa vie. Rien ne nous est épargné, de ses lubies d'enfant, de ses tromperies, de la précarité de ses débuts dans le théâtre... Le pire comme le meilleur est raconté, toujours avec humilité quand il s'agit de ses succès et toujours critique quand il s'agit de ses déboires : Bergman assume avoir été un père absent, un homme instable avec les jeunes femmes. Il ne cherche pas la compassion. Aussi, ce livre permet de mieux comprendre certains de ses films, à quel point certains s'inspirent de sa vie, des personnes qu'il a côtoyé.
Par contre, si vous voulez lire cet ouvrage pour avoir des anecdotes de tournage, il y en a assez peu, il se focalise surtout sur ses péripéties dans le monde du théâtre.

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[Octobre] Il est question d'une bourgeoise, mère de famille, dont l'adultère est découvert par une femme qui l'a fait chanter. Elle risque de tout perdre : l'honneur, son mari... Elle devient alors faible, cherche des sommes exorbitantes, souffre de ne pas pouvoir se confier à son mari... L'histoire est banale. Cependant, la chute est atroce. En fait, c'est son mari qui a engagé la maître chanteuse. Il a donc bien attendu que sa femme soit dans un état avancé de vulnérabilité pour le lui dire. Et comment cette nouvelle se termine ? Par un viol conjugal. J'appelle ça comme ça, il profite d'elle alors qu'elle s'est évanouie. L'auteur décrit ceci avec une telle volupté que cela en est écoeurant.
Je suis très partagée sur la notation car si je n'ai pas aimé cette nouvelle, c'est surtout d'un point de vue moral. Puis le rythme était long, aussi.

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[Octobre] L'édition que j'avais de cette nouvelle s'intitulait "Les joueurs d'échecs" par souci de traduction. Mh. Bref. La lecture de cette nouvelle fut plaisante, un souffle de vent frais, car cela faisait depuis un moment que je n'avais pas lu de fiction, de nouvelles. Le suspens de cet ouvrage, les personnages brossés chacun de manière aigue.
Un professeur m'avait conseillé cet ouvrage en le mettant en parallèle avec la première thèse de "Sur le concept d'Histoire" de Benjamin.

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[Octobre] Je l'ai lu car je voulais cerner davantage Castoriadis, et étudier son utilisation du concept d'autonomie. Bon. J'ai l'impression que Prat confronte Castoriadis à d'autres auteurs plutôt que d'introduire à sa pensée. Donc, c'est peut-être un bon ouvrage du point de vue de l'histoire de la philosophie, mais pour ce qui est d'introduire à des concepts chez cet auteur... Pas terrible.

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[Septembre] Un livre ardu. Je me suis cassée les dents dessus. Ce livre offre un panorama de réflexions sur la notion de sujet/objet, de l'aliénation et du capitalisme, tout en discutant la subjectivation chez les postmodernistes. A relire et étudier.

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[Septembre] Je dois avouer que malgré la plume d'Artaud, j'ai assez méprisé sa lecture de Marx, sa vision de la révolution comme négation de la technique, volonté de revenir à l'état avant le capitalisme, privilégier la tradition à tout prix. Néanmoins, ce livre témoigne d'un amour envers le Mexique assez fulgurant.

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[Septembre] Met en scène l'effondrement de l'american dream.

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[Août] Perle déniché à la librairie/café de Huelgoat. Les cinquante premières pages furent rudes. Vaneigem manie certes bien la plume, mais semble surtout s'écouter écrire et apporter un point de vue banal et aigri sur notre monde consumé : "crétinisation de la société" et j'en passe. Cependant, il va plus loin. Il évoque le rôle des situationnistes pendant Mai 68 et les dérives de ce mouvement (à trop considérer les ennemis à l'intérieur de l'IS, s'auto détruire, être dans une pureté intellectuelle...), en quoi la possibilité de consommer à foison a anéanti toute envie de révolution pour sombrer dans une forme de nihilisme "après moi le déluge". Ce livre est aussi une réflexion personnelle sur l'alcool et la place prépondérante qu'elle occupe dans la vie de Vaneigem ainsi que du mouvement situ. "Entre le deuil du monde et la joie de livre" est un beau livre. Je le répète, Vaneigem sait maîtriser l'art de l'écriture. En revanche, s'il a de magnifiques réflexions sur le monde, sa destruction pour un autre pour vivre et non survivre, je lui trouve bien quelques côtés prétentieux et son essentialisation de la femme me paraît peu pertinente, relevant plutôt du fantasme, du fétiche.

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[Août] Je ne sais que penser de cet ouvrage. Je l'ai trouvé prenant comme crasseux, vulgaire à la Apollinaire. C'est un livre cruel.

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[Août] "Nous voulons tout" narre les mouvements de révolte à la fiat sous le point de vue d'un ouvrier. Au début, le livre est prenant, il explique la dichotomie entre le nord et le sud, le système foireux du lycée professionnel, les conditions de travail de l'époque... Le héros est au départ dépolitisé, il ne veut juste que s'amuser et finit par mépriser le travail. Il ne travaille que par survie, il ne comprend les membres du PCI qui érige le travail comme une sorte de fierté. Cherchant du travail, on lui vente la fiat comme une eldorado, mais en vérité, là-bas, les payes de base sont dérisoires ; une grande partie du salaire est versée selon la production de l'ouvrier, ce qui crée des divisions entre les ouvriers eux-mêmes, déjà placés en différentes catégories et moins rémunérés que les employés. La deuxième partie de l'ouvrage est trop factuelle, trop calquée sur les événements historiques. J'ai eu du mal à accrocher, cette partie était trop aride, ce qui est dommage pour une fiction qui avait si bien commencé.

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[Août] J'ai déniché ce livre dans une boîte à livres. Je ne l'aurais sans doute jamais lu, sinon. Après avoir lambiné pendant X temps avec l'ouvrage "La garde rouge raconte", j'avais besoin de lire de la fiction.
Autant vous dire que la lecture de "L'exorciste" m'a permis de constater à quel point le film était une bonne adaptation qui avait su capter le meilleur de l'ouvrage. Car oui, le livre "l'exorciste" traîne souvent en longueur, est écrit de manière assez maladroite (je pense que cela ait du à la traduction, ceci dit), le personnage de Regan est mièvre, trop niais pour une fille de 11/12 ans. Le livre traîne pour savoir si Regan est possédée ou juste malade. Vraiment, ça lambine alors que c'est évident. Mention à l'inspecteur, une sorte de Columbo qui m'a fait sourire plus d'une fois.

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[Août] Je lis comme un escargot, c'est navrant. Il me manque un peu de rigueur, cet été. Enfin. Ce livre a surtout été ardu à lire. Les sigles ne sont pas définis, le livre est très fdctuel et s'adresse plutôt à des férus de l'histoire de l'autonomie ouvrière italienne qu'à des novices comme moi. Là est son grand tort. Néanmoins, ce livre permet d'analyser le fonctionnement d'une usine de cette époque, les différentes actions, mouvements et surtout les rapports pour le moins ambigus entre les syndicats et le patronat...

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[Juillet] Ce livre est passionnant. Je ne connais que peu l'histoire de l'autonomie ouvrière italienne, il m'a donc semblé pertinent de commencer par un témoignage. Un témoignage authentique, sincère. "Années de rêves et de plomb" permet de voir à quel point le mouvement autonome était imbriqué dans une révolution culturelle (musicale, notamment) et sexuelle. A quel point il remettait en question les notions de propriété, de couple. Enfin, ce témoignage m'a ému. J'ai vraiment eu la sensation qu'en 1977, un nouveau champ des possibles pouvait s'ouvrir en Italie. Hélas, la répression fut plus forte. Les militants obligés de se tapir pour échapper à la prison.
Je recommande vraiment cet ouvrage, bien narré mais surtout clair pour celles et ceux qui, comme moi, sont loin de maîtriser le contexte social et politique de l'Italie à cette époque.
Je tente de retenir de ce livre une note d'espoir, la possibilité d'un nouveau monde plutôt qu'un énième échec si on peut le qualifier ainsi.

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[Juillet] : J'ai lu le tome 1. Une introduction à la révolution russe concise, avec une écriture pince sans rire qui fait mouche. On y découvre les péripéties de Gapone ou l'existence du premier Soviet. Il me tarde de lire les deux autres tomes.

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[Juin] Petit coup de coeur surtout pour les photos de Man Ray. J'aime tellement ce photographe. Passons.
J'ai eu la même sensation en le lisant qu'avec "Le paysan à Paris" d'Aragon. De l'ennui, parfois un nuage d'exaltation, de contemplation. L'impression de planer, de survoler. Le texte est parfois pédant au possible, avec des réflexions sur des oeuvres qui sont inutiles à mon sens ou une scène où Breton toise la foule en se disant "ils ne sont pas prêts pour la révolution, ceux-là". Le portrait de Nadja est insaisissable, vaporeux. Je pense que je ne retiendrais rien de ce livre, si ce n'est qu'une impression de volupté.

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[Juin] Et je suis gentille avec ce quatre.
Je pourrais résumer l'ouvrage en "Ouin, ouin, Isou et moi, on est trop forts, on a découvert les premiers les dadas et on ne parle pas de nous".
Je ne caricature même pas. J'espère que c'était du second degré, de la provocation. Lemaître parle même de lui à la troisième personne parfois.
Si j'ai mis quatre, c'est parce que les tournures de phrases sont assez épiques.
Il compare les situationnistes à des pseudos marxistes troglodytes, par exemple...

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[Juin] (ajouté sur SC)
Je le conseille vraiment à toutes les personnes qui s'intéressent au lettrisme. L'ouvrage introduit sans entrer dans la vulgarisation creuse. On comprend pourquoi le lettrisme n'est ni de la poésie ou de la musique et en quoi ces derniers seraient morts, on voit comment le lettrisme utilise les lettres pour ne point en faire des phrases, qu'est-ce qu'est le cinéma ciselé...
Se focalise surtout sur la branche du lettrisme d'Isou (le fondateur). Par la suite, le lettrisme connaîtra un schisme entre les proches d'Isou et ceux de Debord (voir l'Internationale Situationniste des éditions découvertes Gallimard)

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[Juin] Hésitation entre le 6 et le 7. Le dénouement est très attendu, le rythme de la pièce est lent. Étouffant. J'imaginais une atmosphère à la Juste la fin du monde de Nolan, je ne sais pourquoi. Mine de rien, on s'attache à ces femmes prisonnières, qui tuent pour une tranquillité qu'elles n'auront jamais.
Elles tuent leur temps.

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[Juin] Relecture qui est d'autant plus appréciable après avoir lu le mythe de Sisyphe. On comprend d'autant mieux Caligula, qui, face à l'absurde de la vie tente de la dépasser à travers sa position d'empereur. Il tente de rendre possible l'impossible, de devenir aux dessus des dieux. L'hubris à cause de l'absurde. Magnifiquement écrit. On rit parfois jaune.

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[Mai] Je voulais le lire depuis longtemps. Je le redoutais. Après tout, ce livre aborde un questionnement épineux, celui du suicide. Ici, il ne s'agit pas d'analyser la question d'un point de vue éthique, mais de comprendre le pourquoi. Cela passe par un passage difficile, celui de lever le voile sur l'absurdité de la vie, des habitudes qu'on se donne pour donner un semblant de sens à notre existence. Vivre en dépit de l'absence de sens ou plutôt, vivre avec, vivre grâce à cet absence de sens.
Ce livre, en plus d'être magnifiquement écrit, est introductif : il ouvre à la démarche phénoménologique, pousse à s'interroger sur le rapport entre des personnages mythiques comme Don Juan et le concept d'absurde.

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[Mai] Encore un Electre ! Le premier ouvrage que je lis de Giraudoux, je crois.
Bon. Je pense qu'il faut avoir lu l'Electre d'Euripide pour saisir l'ouvrage, la réflexion portée sur les femmes. Mais à la fois, il faut savoir s'extirper des versions antiques d'Electre pour apprécier l'ouvrage, ce que je n'ai pas su faire. Pour moi, il y a trop d'enjeux dans l'ouvrage, notamment politique que j'ai eu du mal à comprendre. Le style est parfois pompeux. Cependant, j'ai adoré le personnage du mendiant, son humour décalé, son aptitude à voir au delà des mots. Car c'est peut-être ça dont il est question. L'au delà du mot, de la promesse de la parole.