Mélomanie obsessionnelle — 2021

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►Janvier◄

[ (via Robin) ]

Histoire de continuer dans la lancée des bizarreries EBM de 2020... De la
Neue Deutsche Welle à tendance Post-Punk bien noire. Autant dire qu'il est bien difficile de les ranger dans une case prédéfinie : du punk, du noise, du gothique, de l'industrial. Un son très 80s, aussi, qui irrigue un album assez hétérogène, avec de grands hauts et de profonds bas. L'ambiance sur des morceaux comme Tod (Death) est totalement folle là où elle est insupportable sur Mensch (Man).

Leidenschaft https://www.youtube.com/watch?v=GUxMAE1OB54

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Changement brutal de style — en l'espace de 10 ans, toutefois. Exit la nouvelle vague allemande, place à de la Darkwave souvent très Pop. Forcément, c'est beaucoup moins ma came. Quelques bizarreries sont à noter, comme une reprise de Dylan pour un "Lay Lady Lay" très étrange. Pas vraiment engageant.

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J'ai découvert ce groupe de Post-Punk russe à travers le biopic de Kirill Serebrennikov en 2018, "Leto". Tendance Coldwave, très clairement. Un monument de la musique nationale en Russie semble-t-il, mais ce n'est pas un genre qui me passionne ni un album qui déborde d'originalité (en l'absence de compréhension du texte bien entendu). Le chanteur Viktor Tsoi dégage tout de même un truc.

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On dégringole dans les sous-genres de la New Wave pour atterrir dans une forme de Disco qui me laisse franchement sans voix. Quel est donc cette chose tout droit sortie d'un téléfilm des années 80... Le fait qu'il s'agisse d'un incontournable en Russie est une expérience radicale de l'altérité.

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[ Schlesinger ]

Beaucoup plus mélodique que les précédents albums, mais cette facilité d'écoute ne s'accompagne pas d'un intérêt hors du commun malheureusement. Le style, la popularité, le texte : tout cela restera un mystère pour moi — et pour longtemps je pense.

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[ Lilange ]

Je ne suis plus amateur de Power Pop depuis longtemps, et je me demande même si je l'ai déjà été stricto sensu. En tous cas ici l'ambiance ressemble à un mélange bizarre entre Pop et Punk et New Wave, avec la voix de Peter Perrett pas toujours très agréable (mais ce n'est pas quelque chose qu'on reproche usuellement dans ce registre, il faut l'avouer, et on pourra toujours comparer favorablement au chanteur de Dead Moon). Beaucoup de guitare pour le genre, même si les démonstrations techniques n'ont jamais été ma tasse de thé. Un ou deux morceaux potables, mais l'ensemble sonne très basique à mes oreilles de mécréant.

Et puis j'ai bloqué sur le pompage opéré par "Another Girl, Another Planet" sur "Whips & Furs" des Vibrators — bon j'exagère un peu, c'est un riff et une rythmique classique en Punk Rock, mais quand même.

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Un album un peu plus Punk Rock peut-être, tout en restant dans un style un peu indéfini entre New Wave et Power Pop. Plus agréable à écouter que le premier car plus homogène, au risque également d'être plus plat. Certains morceaux rappellent Television.

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Le désintérêt impassible me guette : il est temps de clore ce chapitre.

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[ Émilie ]

Un florilège de musiques éthiopiennes anciennes et nouvelles, mélangeant des airs traditionnels dans une production moderne. Une légère sensibilité Jazz se fait sentir par moments. La voix de la chanteuse (Ejigayehu Shibabaw surnommée Gigi) est délicieuse et structure un très bel album de compositions métissées.

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Pas grand fan de Popol Vuh en dehors de l'habillage sonore des films de Herzog, mais c'est surtout pour ça : https://www.youtube.com/watch?v=5wJnC5CX-IM
Hypnotisant quand on a les images des femmes africaines qui dansent et chantent autour de Kinski.

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Globalement Medeski Martin & Wood me fait penser à une version contemporaine de "Booker T. & The M.G.'s", en lien avec l'utilisation de l'orgue so 60s, un groupe essentiellement instrumental (avec quelques écarts comme Your Name Is Snake Anthony, un peu en roue libre, d'un intérêt pas substantiel). Du Jazz qualifié de Fusion par les autorités compétentes mais que je situerais plutôt du côté de la Soul et (surtout) du Hip Hop étrangement. Il suffit d'écouter le canevas basse / batterie sur nombre de morceaux pour ressentir. Le morceau-titre en intro est un bon exemble de ce Jazz groovy et pas chiant. Il y a même des percus originales et un petit motif afro à la guitare sur "Retirement Song". Même un petit côté Trip Hop à la Portishead pour Nocturnal Transmission. La fin de l'album vire à quelque chose de plus expérimental, mais c'est un agréable finish.

Uninvisible https://www.youtube.com/watch?v=Oj68KYYpmHE
Retirement Song https://www.youtube.com/watch?v=wiawko4Eqa4
Nocturnal Transmission https://www.youtube.com/watch?v=HEDmqqv0NmI

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[ Pierre ]

Plus homogène, plus lounge, moins surprenant, moins engageant. Je n'y ai pas ressenti la vitalité de "Uninvisible", bien que la base rythmique soit tout aussi solide. À laisser infuser tranquillement dans un coin.

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Cet album antérieurs aux autres est pour le coup bien plus ancré dans le registre du Jazz Fusion, et à ce titre m'intéresse beaucoup moins. Un peu trop démonstratif, trop conceptuel, et paradoxalement un peu trop en retrait.

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[ Lilange ]

Folk japonaise 70s à tendance Pop, et à ce titre un peu exotique. N'étant pas un gros aficionado du genre, en l’absence d'intérêt transcendant pour la musique, je me heurte au mur d'une certaine incompréhension (n'étant pas particulièrement doué en japonais). La face A est à ce titre un peu plate et pénible, mais la face B amène des choses intéressantes, avec des consonances Soul en langue anglaise, et avec des chanteurs afro-américains en renfort.

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[ Émilie ]

Au-delà d'un premier contact agréable (sans doute mon tropisme pour ces percussions arabes, les qraqeb — aussi appelé qraqesh, krakeb, karkabous, qarqabous ou karkabat, difficile de se souvenir de la bonne dénomination), pas franchement emballé par l'album dans son ensemble, très monotone. Ceci dit j'aime bien l'ambiance musicale très plurielle, le Gnawa, bien que je ne ressente que la partie émergée de l'iceberg de sonorités nord-africaines que semble manipuler ce groupe marocain.

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Je découvre grosso modo le genre Darkwave ou Coldwave avec cette bizarrerie islandaise qui ressemble à une sorte de Post-Punk gothique étrange. Étrange par cette façon de chanter, souvent un peu monocorde, et agrémentée de cris réguliers — le second titre Myrkrið kallar donne une très bonne idée des excès auxquels le trio féminin peut s'adonner. C'est une zone d'inconnu pour moi, j'ai parfois l'impression d'être au milieu d'une foire, mais la parenté dans le style avec les Cure voire même New Order aide à stabiliser l'expérience. Un OVNI composé de morceaux atmosphériques, clairement, franchement lugubres, quoiqu'un peu répétitifs.

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Et forcément, une fois l'originalité dissipée, il en reste plus grand-chose quand on n'accroche pas des masses au genre. Je trouve que l'album se répète et ressasse la même chose sur 10 morceaux. Mais sans doute que c'est lié au fait que je ne comprends pas l'islandais... Les cris finissent par un peu taper sur le système.

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[ Lilange ]

Une production beaucoup plus poussée qui lisse toutes les aspérités et qui accouche d'un album beaucoup trop travaillé à mes oreilles — sans parler du registre, moins barré que les deux autres albums que j'ai écoutés, mais qui développe une ambiance Techno / Synthpop (au sein de la Darkwave) avec laquelle j'ai beaucoup de mal.

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[ Robin ]

EBM jusqu'à la moelle, la définition du genre à l'état pur. Tout est dans le rythme monotone et effréné, avec des mélodies typiques de la musique industrielle. Très répétitif, brutal, violent, troublant. En provenance du Royaume-Uni, étonnamment, et non d'Allemagne.

Violent Playground https://www.youtube.com/watch?v=FbFLDxe4clo
Murderous https://www.youtube.com/watch?v=cmouRAg1OXA
Let Beauty Loose https://www.youtube.com/watch?v=nb6elpHk9-o

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Je suis en train de développer une passion pour l'EBM, c'est presque inquiétant... Très inattendu en tous cas (@ubrukelig). Du son hypnotique, de la Industrial Dance britannique en quelque sorte, avec une rythmique très basique. Une forme de minimalisme brut et brutal, comme un Depeche Mode un peu plus violent et avec un chant beaucoup plus rugueux.

Control I'm Here https://www.youtube.com/watch?v=7-vkKPvSl9I
Blood Money https://www.youtube.com/watch?v=_NiZQcPtQDM

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J'arrête ici l'exploration de NItzer Ebb car la lassitude pointe le bout de son nez, et je ne voudrais pas passer à côté de bons albums à cause de mon opiniâtreté obtuse. Un album que je perçois un peu moins rugueux et crado que les autres, mais travaillant une autre voie musicale, c'est à saluer je pense. Comme si les années 90 ne réussissaient pas tout à fait au registre EBM.

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Ce mélange de Indie Rock FM et de Dance pseudo Punk m'est particulièrement incommodant. Y'a de l'énergie, c'est sûr. Mais y'a aussi de quoi me conforter dans mes présélections qui évitent en général ces régions-là.

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Brrrr. L'étalonnage FM à son maximum. L'écart en français sur un morceau est très représentatif de la qualité des textes et du son. Il n'y a même plus d'énergie.

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No comment. Next.

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Cypress Hill a tellement marqué l'arrière-plan de mon adolescence que j'ai l'impression de connaître cet album et leur univers sans jamais l'avoir écouté sérieusement. Drôle de sensation. Tellement représentatif d'une époque, d'un état d'esprit... Ce n'est pas une passion pour le West Coast Hip Hop ou le Gangsta Rap, mais ça fait son petit effet.

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Malgré la monotonie de l'album et la tendance à la caricature, difficile de ne pas être sensible à ce que Cypress Hill dégage, ce soupçon d'ambiance latino dans un registre où on ne l'attend pas, faisant de leur univers musical quelque chose de très particulier. Bon, les thématiques ne varient pas des masses : "I Wanna Get High", "Legalize It", "Hits From The Bong... Au sujet de ce dernier titre, le sampling sur Dusty Springfield (Son Of A Preacher Man) est assez inattendu, mais au fond pas autant que cette voix nasillarde. Et puis "Insane in the Brain" aura tellement marqué le Hip Hop qu'il est bien difficile de ne pas adhérer un minimum.

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Trilogie intéressante à laquelle je m'arrête, pour l'instant. La monotonie du genre alliée à l'inconfort relatif dans cet univers auraient vite fait de me lasser. Un album plus sobre me semble-t-il, mais toujours aussi particulier, représentatif d'une époque, d'un état d'esprit.

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Medeski Scofield Martin & Wood, c'est la base Medeski, Martin & Wood (claviers percus basse) avec l'ajout de Scofield à la guitare. Franchement pas convaincant, la faute à un sous-registre du Jazz Fusion, avec des sonorités latinos, qui ne me plaît pas du tout. Les reprises / variations des Doors (Light My Fire) et de Cream (Sunchine Of Your Love) sont pas loin du catastrophique.

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[ Pierre ]

Décidément la formation Medeski Scofield Martin & Wood produit de la musique très ennuyante à mes oreilles, à des années-lumières de Medeski Martin & Wood . Quelques passages sympas avec du groove original à la frontière entre Jazz Fusion, Jazz-Funk et Jazz-Rock, mais dans l'ensemble c'est une forme de virtuosité et de démonstration technique qui ne se transforme à aucun moment en une matière agréable à écouter.

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Dans le genre de l'Electro House qui m'est aussi étranger que les langues sémitiques du quatrième millénaire avant JC, Justice a tout pour me hérisser le poil. Une production tape-à-l'œil, des morceaux d'Electro de boîte ou de supermarché, de la musique de pub (D.A.N.C.E.), des violons parfois grossiers (Phantom Pt. II), des chants insupportables (The Party). Et pourtant, petite surprise à l'égard d'un album que j'avais écouté au moment de sa sortie d'une oreille plus que distraite avant de l'écarter sans sommation, il y a quelques pistes qui fonctionnent. Le duo Genesis / Let There Be Light en entrée, déjà, annonce une forme d'électronique aggressif intéressant, assez sobre au regard du reste. Valentine et Stress (on dirait la BO d'un film de Gaspar Noé), chacun dans leur registre, aussi. Et enfin le final sur le duo Waters Of Nazareth / One Minute To Midnight fait son petit effet. En bon béotien du genre, j'ai du mal à distinguer l'originalité de la norme convenue, mais il y a une part de Noise et d'Industrial qui n'est pas tout à fait pour me déplaire.