Pictures (2017)
2016 (170) : http://www.senscritique.com/liste/Pictures_2016/1148846
2015 (142) : http://www.senscritique.com/liste/Pictures_2015/735353
2014 (132) : http://www.senscritique.com/liste/Pictures_2014/362497
En couverture : Les Demoiselles de Rochefort, Jacques Demy.
141 films
créée il y a presque 8 ans · modifiée il y a presque 7 ansExtrêmement fort et incroyablement près (2011)
Extremely Loud and Incredibly Close
2 h 09 min. Sortie : 29 février 2012 (France). Drame
Film de Stephen Daldry
Paul_ a mis 3/10.
Annotation :
1er janvier
Extrêmement long et incroyablement chiant. Ce n'est pas que le film soit particulièrement mauvais – si l'on oublie un instant l'existence du livre, il est même plutôt original dans la façon intransigeante et jusqu'au-boutiste qu'il a de traiter d'un thème lourd et plombant, le deuil –, c'est juste qu'à aucun moment je n'y ai trouvé mon compte. Qu'on veuille nous faire pleurer toutes les larmes de notre corps à chaque scène n'a pas beaucoup aidé non plus.
Mean Streets (1973)
1 h 52 min. Sortie : 12 mai 1976 (France). Policier, Drame
Film de Martin Scorsese
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
2 janvier
Jamais été un grand fan de Scorsese et celui-ci ne fait pas exception, même si je peux comprendre ce que cette fougueuse œuvre de jeunesse a d'attachant. Les scènes de dialogue m'ennuient voire m'exaspèrent toujours autant – parler pour ne rien dire au cinéma peut me plaire, mais pas ici –, malgré tout il y a des choses intéressantes, notamment sur le plan formel où l'on devine un hommage à la Nouvelle Vague. Et le réalisateur qui tue lui-même son acteur pour mettre fin au film, c'est quand même beau.
Paterson (2016)
1 h 58 min. Sortie : 21 décembre 2016 (France). Comédie dramatique
Film de Jim Jarmusch
Paul_ a mis 8/10.
Annotation :
3 janvier
Au cinéma.
Jarmusch l'a fait, son film "about a guy walking his dog". Et c'est un vrai plaisir de le voir s'immiscer dans ce monde routinier qu'il avait jusque-là effleuré sans véritablement y plonger, lui préférant l'errance et ses lendemains inconnus. Alors, si le film s'avère peut-être plus sage et moins fou que ses aînés – et encore, rien n'est moins sûr –, ce délicat poème visuel fait des petits riens de la vie n'en demeure pas moins précieux. Et puis l'on sait combien Jim aime faire dialoguer ses films entre eux, et je trouve que l'association de Only Lovers Left Alive avec Paterson forme un diptyque étrange et fascinant, à se demander si c'est bien le même cerveau derrière ces deux portraits de couple.
Sinon, au rayon gimmicks : un peu de name-dropping, le motif des jumeaux (après Coffee and Cigarettes) qui participe à la dimension tautologique du film, un bel hommage à Moonrise Kingdom et un nouvel aperçu d'Infinite Jest, que Jim a l'air d'apprécier beaucoup.
Youth (2015)
La Giovinezza
2 h 04 min. Sortie : 9 septembre 2015 (France). Drame
Film de Paolo Sorrentino
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
4 janvier
Typiquement le genre de film devant lequel on passe un moment agréable, mais dont on ne gardera que très peu de souvenirs. J'ai aimé cette liberté dans le ton et la cinématographie et j'ai presque adhéré à tout mais justement, c'était un peu trop coulant, trop facile. Il manque une part d'irrésolu et de mystère, qui nous interpelle et qui nous prenne aux tripes. Youth est à l'image des nombreux aphorismes qui le traversent : un feu sans flamme, comme dirait Cioran. On n'a effectivement pas très envie de s'y réchauffer.
Et puis, rien que pour avoir tronqué Storm...
La Mémoire dans la peau (2002)
The Bourne Identity
1 h 59 min. Sortie : 25 septembre 2002 (France). Action, Thriller
Film de Doug Liman
Paul_ a mis 5/10.
Annotation :
5 janvier
Un film hélas rattrapé par sa condition : divertissement honnête, c'est plutôt bien rythmé, la mise en scène est sobre et efficace, ça se déroule à Paris mais on y parle français et on nous épargne au maximum des plans "carte postale". Par contre et presque inévitablement, le genre fait qu'il y a moult invraisemblances et Matt Damon paraît totalement invincible. J'aurais aimé que le film joue davantage sur l'amnésie de Bourne aussi, mais j'imagine qu'il fallait laisser un peu de matière pour les films suivants.
Basic Instinct (1992)
2 h 07 min. Sortie : 8 mai 1992 (France). Drame, Thriller, Érotique
Film de Paul Verhoeven
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
9 janvier
Verhoeven en fait trop – à l'image de ce renvoi incessant à Vertigo, tellement partout qu'on en a vite plein l'estomac – mais il y a comme une mythologie Basic Instinct et le film marque à défaut d'emporter l'assentiment. Sharon Stone, mémorable en femme fatale, y est pour quelque chose.
Manchester by the Sea (2016)
2 h 17 min. Sortie : 14 décembre 2016 (France). Drame
Film de Kenneth Lonergan
Paul_ a mis 7/10.
Annotation :
18 janvier
Au cinéma.
Sublime Casey Affleck, incroyablement juste. Le montage est parfait et tellement plus intéressant que le schéma auquel on nous habitue bien trop souvent – ici on ne s'amuse pas à brouiller la chronologie du personnage uniquement pour combler le vide du film, au contraire, le personnage se construit, s'étoffe sous nos yeux en même temps que le film. On regrettera juste la musique trop présente et les plans de paysage un peu artificiels pour faire transition entre les scènes.
Café Society (2016)
1 h 36 min. Sortie : 11 mai 2016. Comédie, Drame, Romance
Film de Woody Allen
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
20 janvier
Au cinéma – revu.
Léger, avec de beaux acteurs et des bulles de champagne qui papillonnent. On n'en demande pas plus à un Woody proche de la fin ; même, on le remercie presque de ne pas sombrer à nouveau dans son cynisme habituel, dernièrement assez lourdaud. Café Society n'apporte donc rien de neuf mais fait les choses avec simplicité, et un certain soin.
Midnight Special (2016)
1 h 51 min. Sortie : 16 mars 2016 (France). Drame, Science-fiction
Film de Jeff Nichols
Paul_ a mis 5/10.
Annotation :
20 janvier
Au cinéma.
"Irréprochable jusqu'à l'étouffement", comme le dira bien mieux que moi Multipla_Zürn. Et presque l'anti-film de SF par excellence, finalement : il m'a toujours semblé que les mauvais films du genre avaient en commun un trop-plein, des yeux plus gros que le ventre, une ambition un peu vaine à traiter de questions trop grandes pour eux. Or ici le film pèche à mes yeux par une autre sorte de vanité : l'approche est originale mais ce qu'on nous propose sous couvert d'hermétisme en matière de réflexion est proche du néant. Et le rythme est beaucoup trop mou du genou pour susciter un quelconque enthousiasme par ailleurs. Sans parler de la fin qui n'est juste pas possible.
Assaut (1976)
Assault on Precinct 13
1 h 31 min. Sortie : 5 juillet 1978 (France). Action, Policier, Thriller
Film de John Carpenter
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
21 janvier
À la Cinémathèque de Toulouse – séance présentée par Bertrand Bonello.
Le cinéma artisanal dans toute sa splendeur : quatre hommes dans une voiture, de la musique du futur de 1976 et le tour est joué. Nocturama n'est est que plus beau rétrospectivement. Bonello dit avoir été marqué étant jeune par la scène du glacier, on le comprend. Le film s'effondre assez logiquement vers la moitié mais ce n'est pas le plus important.
Aquarius (2016)
2 h 22 min. Sortie : 28 septembre 2016 (France). Drame
Film de Kleber Mendonça Filho
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
22 janvier
Au cinéma.
Aquarius grouille de partout, fourmille littéralement et je crois que je n'étais pas préparé à un tel foisonnement. Sans doute l'un des plus beaux films de voyage temporel, on serait presque tenté de dire, à tel point Kleber Mendonça Filho brasse tout sur le passage de Clara, souvenirs mais aussi désirs, histoires de famille, histoires d'immeuble. Les quelques longueurs autour de cette dernière intrigue m'ont fait lâcher pied mais cela n'enlève rien à la grâce et à l'audace du film.
Premier Contact (2016)
Arrival
1 h 56 min. Sortie : 7 décembre 2016 (France). Science-fiction, Drame, Thriller
Film de Denis Villeneuve
Paul_ a mis 5/10.
Annotation :
22 janvier
Au cinéma.
Le parti pris de s'intéresser au seul aspect linguistique d'une rencontre avec les extraterrestres est louable, mais encore faut-il le faire de façon sérieuse. Entre autres : aucune idée de mise en scène, un personnage unique qui semble plus intelligent que toute l'humanité réunie, des considérations géopolitiques sans intérêt et le coup habituel du twist final spectaculaire qui ne colle pas du tout avec la sobriété affichée jusque-là par le film. Ça fait beaucoup de défauts, et toujours les mêmes, pour un film qui se veut novateur dans son genre.
Elle (2016)
2 h 10 min. Sortie : 25 mai 2016. Drame, Thriller
Film de Paul Verhoeven
Paul_ a mis 5/10.
Annotation :
23 janvier
Au cinéma.
La mécanique est achevée, l'art du fameux montage invisible consommé par un Verhoeven toujours aussi caustique. Mais justement, tout cela me paraît bien trop propre et facile – trop bêtement noir aussi : la violence, si je peux la trouver jouissive ailleurs, m'a seulement donné l'impression d'être gratuite et répétitive ici. Bon, il faut dire aussi que les thrillers psychologiques, c'est pas ma came.
Un homme d'exception (2001)
A Beautiful Mind
2 h 15 min. Sortie : 13 février 2002 (France). Biopic, Drame
Film de Ron Howard
Paul_ a mis 4/10.
Annotation :
24 janvier
J'ai mal pour Nash. La photo est hideuse – comme à l'accoutumée il semblerait dans ces films à Oscars des années 1990/2000 – au contraire de Jennifer. Le film arrive bien à toucher deux-trois questions intéressantes dans sa seconde partie mais cela à grand renfort de pathos et au terme de longueurs parfaitement impossibles.
À bord du Darjeeling Limited (2007)
The Darjeeling Limited
1 h 31 min. Sortie : 19 mars 2008 (France). Comédie dramatique, Road movie
Film de Wes Anderson
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
25 janvier
Toujours le même constat avec Wes : je n'aime pas son cinéma, j'aime l'idée que je m'en fais. Le perpétuel effort d'abstraction que me demandent ses films devient frustrant, à force.
L'Impossible Monsieur Bébé (1938)
Bringing Up Baby
1 h 42 min. Sortie : 18 mars 1938 (France). Comédie, Romance
Film de Howard Hawks
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
26 janvier
Au cinéma.
Le film à ne pas montrer à tout le monde, par peur de dégoûter à jamais des "vieux" films. Et pourtant, malgré une séance souvent éprouvante pour les yeux et les oreilles – notamment la scène finale cacophonique au possible – je garderai un souvenir amusé de ce Monsieur Bébé. Allez savoir.
Dodes'kaden (1970)
Dodesukaden
2 h 20 min. Sortie : 6 novembre 1974 (France). Drame
Film de Akira Kurosawa
Paul_ a mis 8/10.
Annotation :
29 janvier
À la Cinémathèque de Toulouse.
La scène d'ouverture est déjà une merveille sans nom et annonce la couleur, que dis-je !, les couleurs – flamboyantes – du film. Les différents portraits de vie qui s'ensuivent sont plus ou moins touchants mais trouvent chacun une grâce à leur façon. On n'en reviendra jamais de cette impression que tout paraît toujours si simple chez Kurosawa.
Harmonium (2016)
Fuchi ni tatsu
1 h 55 min. Sortie : 11 janvier 2017 (France). Drame
Film de Kōji Fukada
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
1er février
Au cinéma.
C'est sans doute raté – au moins dans cette deuxième partie en tout cas, péniblement didactique – mais il y a une poignée d'idées et images qui marquent et qui me suffisent. Harmonium me fait un peu l'effet d'un objet plutôt banal et fragile mais précieux tout de même.
Une femme est une femme (1961)
1 h 25 min. Sortie : 6 septembre 1961. Comédie dramatique, Romance
Film de Jean-Luc Godard
Paul_ a mis 8/10.
Annotation :
4 février
Faire son lit comme Anna, organiser des battles de livres, continuer tranquillement la superbe entreprise de dynamitage du cinéma... Godard, quoi.
Body Double (1984)
1 h 54 min. Sortie : 20 février 1985 (France). Thriller, Film noir
Film de Brian De Palma
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
5 février
Déception. L'art de la référence pour la référence, pas aussi bien exploitée à mon goût qu'elle ne l'était dans Blow Out par exemple. Brian coche sa liste de citations hitchcockiennes à placer mais ne propose pas grand-chose de plus. Pourtant ce n'est pas le kitsch ou le grotesque qui me dérange, je suis moins réticent sur la forme – qui a son charme – que sur le fond, que je trouve peu inspiré.
Nausicaä de la vallée du vent (1984)
Kaze no tani no Naushika
1 h 57 min. Sortie : 23 août 2006 (France). Animation, Science-fiction, Aventure
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Paul_ a mis 7/10.
Annotation :
6 février
C'est beau, comme souvent chez Miyazaki, mais ses films ont le don de m'assoupir beaucoup trop facilement. Et je regrette toujours ces fins un peu trop "over the top" à mon goût.
La La Land (2016)
2 h 08 min. Sortie : 25 janvier 2017 (France). Comédie musicale, Comédie dramatique, Romance
Film de Damien Chazelle
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
7 février
Au cinéma.
L'hideuse scène d'ouverture laissait présager le pire mais le film se relève plutôt bien dans sa seconde partie, quand Chazelle se décide enfin à arrêter de faire joujou avec ses caméras pour se concentrer sur ses personnages. Car malgré ce que ce La La Land a de conventionnel et de consommable, il n'est pas dénué d'une certaine fraîcheur que l'on doit en grande partie à un duo d'acteurs forcément bankable mais il faut le reconnaître, assez talentueux.
La Jeune Fille au carton à chapeau (1927)
Devushka s korobkoy
1 h. Sortie : 19 avril 1927 (Union Soviétique). Comédie dramatique, Muet
Film de Boris Barnet
Paul_ a mis 8/10.
Annotation :
13 février
Au cinéma.
Montage parallèle, jeu sur les vides et les pleins, les mains et les pieds... Barnet nous dévoile toute l'étendue de sa palette technique pour servir des gags qui ne se valent pas tous mais dont les meilleurs suffisent à rendre son film attachant. Le comique de situation poussé à son paroxysme n'est pas sans rappeler Lubitsch notamment.
Jackie (2016)
1 h 40 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Biopic, Drame, Historique
Film de Pablo Larraín
Paul_ a mis 7/10.
Annotation :
17 février
Au cinéma.
Film de commande mais pas de doute, l'identité visuelle et la narration superbement éclatée font qu'on a affaire à une vraie proposition de cinéma : du biopic, Jackie n'en garde que l'affiche. Alors certes, difficile d'investir l'émotion dans ce film froid et que l'on traverse comme un vague cauchemar mais il faut souligner l'audace de Larraín qui a au moins le mérite d'avoir des idées à revendre.
Description d'un combat (1961)
1 h. Sortie : 7 avril 1961 (France).
Documentaire de Chris Marker
Paul_ a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
21 février
Au cinéma – avant-première de sa version restaurée.
Pour mon mémoire : http://www.senscritique.com/liste/Quand_tu_fais_ton_memoire_sur_Chris_Marker/1477298
On cherche des signes, des regards. On promène la caméra comme un miroir le long du chemin, au fin fond d'un désert, en plein milieu d'un marché. Aucun doute, on est bien chez Marker. Un Marker mineur et sans grand intérêt diront certains, trop empêtré dans une Histoire encore en train de se faire, que son auteur sera d'ailleurs amené à désavouer quelques années plus tard, ses rêves d'utopie brisés. Mais un film qui vaut au moins pour cette si bien nommée "description d'un combat" : pas le combat d'un jeune État aux prises avec des réalités matérialistes bien loin des promesses de fidélité qu'il s'était jurées, oh non, plutôt le combat, comme toujours chez Marker, de l'image et du son. D'un commentaire qui semble à chaque instant vouloir dicter sa volonté à l'image, d'une image qui paraît bien plier au début mais pour mieux s'émanciper et finalement n'en faire qu'à sa tête. Et pour mieux agacer, inspirer le commentaire en retour. Cette tension incessante, ce montage latéral tel qu'il sera joliment consacré par André Bazin, c'est là l'innovation majeure de Marker.
Mais je me perds et j'en oublie l'essentiel : la photo du film est à tomber par terre. Ce grain, ces couleurs ! On aimerait les avoir pour nos films rêvés.
Primer (2004)
1 h 17 min. Sortie : 21 février 2007 (France). Drame, Science-fiction, Thriller
Film de Shane Carruth
Paul_ a mis 5/10.
Annotation :
27 février
Je n'ai naturellement rien compris et ai d'ailleurs bien vite compris que je ne comprendrais rien mais il y a un charme inexplicable à cette économie de moyens et à ce montage halluciné qui impose le respect. Même, et même surtout, lorsqu'on n'y comprend rien.
L'Extravagant Mr Deeds (1936)
Mr. Deeds Goes to Town
1 h 55 min. Sortie : 18 juin 1936 (France). Comédie, Drame, Romance
Film de Frank Capra
Paul_ a mis 8/10.
Annotation :
10 mars
Au cinéma.
Encore un Capra tout craché : le jeune countryman qui débarque en ville, une belle dose de naïveté, des bons sentiments de partout, mais servis avec un enthousiasme tellement communicatif que l'on est obligé de tomber sous le charme. Le petit miracle du film réside dans ce pari de livrer une histoire excessivement simple et attendue, sans piège et comme sans pudeur, pour instaurer une sorte de complicité ravie avec le spectateur. On sait toujours où l'on va, mais on y va les yeux fermés et avec (grand) plaisir.
La Sixième Face du Pentagone (1968)
The Sixth Face of the Pentagon
26 min. Sortie : 1968 (France). Historique
Documentaire de Chris Marker et Francois Reichenbach
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
12 mars
Pour mon mémoire.
Documentaire décrivant la marche d'étudiants américains sur le Pentagone en octobre 1967 en opposition à la guerre du Vietnam. Marker en profite pour élargir la perspective en montrant l'évolution globale dans les pratiques de protestation, évolution d'ailleurs reflétée dans la structure du film : de l'attitude on passe au geste politique, et si l'action reste pacifiste, elle devient plus engagée – interdiction d'accès aux campus pour les recruteurs de l'armée, aide à ceux qui refusent de s'engager, etc.
Le film est forcément un peu fleur bleue – de celles que l'on oppose aux fusils (http://betterphotography.in/wp-content/uploads/2012/07/Anti-Vietnam-Protest.jpg) – mais je trouverais plutôt à redire dans le fait que Marker soit toujours un peu la tête dans le guidon, au plus près des manifestants mais sans grand recul ni réflexivité, qualités qui font d'habitude tout l'intérêt de ses documentaires. M'enfin, je chipote, le film ne se veut pas autre chose qu'un geste politique précisément, et ne constitue sûrement pas l'endroit idéal pour se livrer aux traditionnelles élaborations théoriques markeriennes.
L'Ambassade (1973)
20 min. Sortie : décembre 1973 (France). Drame, Expérimental
Documentaire de Chris Marker
Paul_ a mis 7/10.
Annotation :
12 mars
Pour mon mémoire.
Où Marker se fait espiègle : si la jaquette du DVD met déjà la puce à l'oreille en créditant le film d'anonyme, un carton annonce clairement la couleur dès les premières secondes en présentant "un film super-8mm trouvé dans une ambassade". S'ensuivent vingt minutes d'images granuleuses nous plongeant dans cette ambassade-aquarium à la localisation indéterminée, en compagnie d'une dizaine de réfugiés politiques comme in limbo, ayant pour seules paroles celles prononcées par la voix-off. On pense bien évidemment au coup d'État de Pinochet, surtout lorsque nous sont montrés les désaccords entre les dissidents, comme pour suggérer l'incapacité d'une gauche fractionnée à prévenir la montée des droites militaristes. Mais c'est sans compter sur le dernier plan, superbe pied-de-nez à l'éventuel spectateur trop convaincu de ce qu'il croit voir – un énième jeu du réalisateur sur la manipulation des images – qui fait basculer l'œuvre dans la fiction et résonne comme une mise en garde (ô combien actuelle !) à l'attention de toutes les démocraties. Encore un de ces "essais cinématographiques" déroutants, à défaut d'autres mots, comme seul Marker semble pouvoir les faire.
Predator (1987)
1 h 47 min. Sortie : 19 août 1987 (France). Action, Aventure, Science-fiction
Film de John McTiernan
Paul_ a mis 6/10.
Annotation :
18 mars
Au cinéma.
Une fois passé outre l'emballage du film d'action virile, de jolies choses se jouent dans cette jungle quasi-ubiquitaire et formidablement mise en scène : feu dans l'eau, sang vert sur les feuilles, brume lunaire et presque tout du long cette présence invisible qui m'a inlassablement ramené au souvenir de l'oncle Boonmee. Ça c'est pour le côté esthétique. Pour le reste, ce "What the hell are you ?" final renvoyé en écho à la gueule de Schwarzenegger met clairement des mots sur la question écologique – osons le mot – jusque-là présente en filigrane. Entre la bête et l'homme, qui est vraiment le prédateur, dans tout ça ?