Cover L'Infotainment à l'Heure du Post Punk : The Clash (& More)

L'Infotainment à l'Heure du Post Punk : The Clash (& More)

Si il existe bien un groupe qui fait bien souvent l'unanimité chez les fans de rock en tout genres, c'est bien le Clash. Celui de Joe Strummer, Mick Jones, Paul Simonon et Topper Headon dans son "classic line-up". En 1976, à la suite de l'explosion en plein vol du groupe proto punk "London SS", Jones ...

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10 albums

créée il y a plus de 4 ans · modifiée il y a 10 mois
Sandinista!
7.2
1.

Sandinista! (1980)

Sortie : 12 décembre 1980 (France). Rock, Dub, Reggae

Album de The Clash

Blank_Frank a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Cela pourrait choquer certains de voir "Sandinista!" devant "London Calling", mais j'estime qu'avec ce disque, le Clash a donné le meilleur de lui-même afin de pondre le "magnum opus" de leur carrière. Avec des sonorités déjà esquissées dans l'album précédent, Strummer, Jones, Simonon et Headon font avec ce triple album un melting pot(es) de toutes leurs influences et de tous leurs goûts musicaux. On y retrouve du punk pur et dur ("Police On My Back", "Somebody Got Murdered"), du hip-hop/funk ("The Magnificent Seven", "Lightning Strikes"), du reggae ("Junco Partner", "One More Time"), du disco/soul ("Ivan Meets G.I Joe", "Version City"), du calypso ("Let's Go Crazy"), du jazz ("Look Here") et grosso modo, un son new wave qui domine nettement sur le reste des disques ("The Call Up", "Washington Bullets", "Charlie Don't Surf").

Les critiques et beaucoup de fans jugent justement "Sandinista" pour son côté fourre-tout. Il est vrai que certains morceaux sont clairement dispensables (je pense à la version chorale de "Career Opportunities"). Pourtant, c'est également un disque qui annonce une décennie forte en expérimentations et en découvertes sonores. Le Clash, avec "Sandinista", rejoint un peu le courant de gens comme Brian Eno ou Talking Heads en défrichant ce qu'on nommera bientôt comme de la world music. Même si en effet le résultat n'est pas aussi percutant qu'avec un "London Calling", il n'empêche que l'intention est bien là.

Peut-être qu'en omettant les pistes superflues le Clash aurait pu garder de quoi faire un nouveau double album qui lui aurait permis de récolter davantage de louanges et de permettre à "Sandinista" de connaître le succès qu'il aurait dû selon moi connaître. Malheureusement, l'histoire en a voulu autrement. Il s'agit peut-être également du dernier témoignage du Clash en tant que groupe uni, en cherchant justement à faire plaisir à tout le monde. Cela étant dit, comme le dit l'adage, "qui peut le plus peut le moins", et Mick Jones le comprendra bien vite lors des sessions d'enregistrement de l'album suivant...

London Calling
7.9
2.

London Calling (1979)

Sortie : 14 décembre 1979 (France). Rock, Punk

Album de The Clash

Blank_Frank a mis 9/10.

Combat Rock
7.1
3.

Combat Rock (1982)

Sortie : 14 mai 1982 (France). Alternative Rock, Indie Rock, Rock

Album de The Clash

Blank_Frank a mis 9/10.

Annotation :

"Combat Rock" est l'un de ces disques qui n'aurait jamais dû voir le jour dans la version dans laquelle ils sont sortis. Envisagé par Mick Jones (et dans une moindre mesure Topper Headon avant qu'il se fasse virer) comme un double album, "Combat Rock" aurait dû se nommer "Rat Patrol From Fort Bragg", comporter davantage de titres et des morceaux d'une durée étendue. Une fois de plus, le sort en a décidé autrement : Strummer, Simonon et Bernie Rhodes, le manager du groupe voteront contre le mix de Jones et remixeront le projet pour n'en tirer qu'un album simple, privilégiant les titres les plus représentatifs selon eux du Clash.

Malgré tout, "Combat Rock" fait partie des maillons forts de la discographie du groupe, comprenant pas moins que deux tubes interplanétaires : "Rock The Casbah", titre composé quasi intégralement par le trop rare Topper Headon, avant son éviction du groupe, qui mélange funk et rock, et bien sûr "Should I Stay Or Should I Go", une comptine punk signée Mick Jones qui d'ailleurs prendra un certain temps avant de devenir un vrai hit (le morceau passe N°1 des charts au début des années 1990 alors que le morceau est utilisé dans une publicité). En dehors de ces deux tubes, "Combat Rock" fait également étalage de titres plus ou moins connus du groupe, tels que le très punk "Know Your Rights", l'hypnotisant "Straight To Hell", le reggae de "Ghetto Defendant", la new wave funky à la Talking Heads dans "Overpowered By Funk" et même le rock progressif sur "Sean Flynn".

"Combat Rock" reste l'album le plus accessible du groupe à mon sens, celui qui permet à un auditeur un peu perdu dans la légende du Clash à mieux comprendre ce qui à fait son succès, et ce qui l'a également pousser à se saborder. C'est vraiment avec ce disque qu'on note le séparatisme des "musiciens" (Jones et Headon) face aux punks durs (Strummer et Simonon).

The Clash
7.6
4.

The Clash (1977)

Sortie : 8 avril 1977 (France). Rock, Punk

Album de The Clash

Blank_Frank a mis 8/10.

This Is Big Audio Dynamite
6.3
5.

This Is Big Audio Dynamite (1985)

Sortie : 1985 (France). Electronic, Leftfield, Rock

Album de Big Audio Dynamite

Blank_Frank a mis 7/10.

Annotation :

Quand Mick Jones se fait jeter de son propre groupe à l'été 1983, il réagit aussitôt en fondant un nouveau groupe, Top Risk Action Company qui inclut Topper Headon. Malheureusement, ce groupe s'effondre assez vite et à l'hiver 1983/84, Jones engage l'ami du Clash, le cinéaste Don Letts, pour fonder Big Audio Dynamite. Les premières compos de BAD reposent sur des maquettes que Jones voulait enregistrer avec le Clash, mais que Strummer trouvait bien trop électroniques (rira bien qui rira le dernier, le Clash Mk.2 sortira plus tard "Cut The Crap" qui sera rempli de synthés et de boites à rythmes). Parmi ces démos, une première ébauche du premier tube de BAD, "The Bottom Line". Avec ce morceau sous le coude et tout un groupe avec lui, Jones enregistre rapidement le premier album de BAD, "This Is Big Audio Dynamite" qui comprends huit titres.

Musicalement, on est dans le prolongement des chansons pop signées par Jones au sein du Clash, et de ses expérimentations rap/rock sur "Sandinista!". Sur les huit chansons qui composent le premier album de BAD, trois, voire quatre des titres auraient très bien pu figurer sur un éventuel sixième album du Clash : "The Bottom Line" bien sûr, mais également "E=MC²", "Medicine Show" (qui aura droit à un clip génial dans lequel apparaissent Strummer, Simonon mais également Johnny Rotten et Neneh Cherry) et "B.A.D", une espèce de morceau de rap mutant situé quelque part entre le Clash, Grandmaster Flash et New Order.

Clairement, le cap de Mick Jones avec son nouveau groupe est d'assumer pleinement son goût pour les chansons pop, l'électro et le hip-hop sans négliger la dimension DIY chère à son esprit punk. Par bien des égards, c'est avec un album comme celui-ci qu'on peut dire de Jones qu'il est un véritable précurseur dans l'expansion et la popularisation des musiques électroniques qui domineront majoritairement les décennies suivantes.

Give ’Em Enough Rope
7.2
6.

Give ’Em Enough Rope (1978)

Sortie : 10 novembre 1978 (France). Rock, Punk

Album de The Clash

Blank_Frank a mis 7/10.

No. 10, Upping St.
6.4
7.

No. 10, Upping St. (1986)

Sortie : 1986 (France). Breaks, Rock, New Wave

Album de Big Audio Dynamite

Blank_Frank a mis 7/10.

Annotation :

La suite logique pour Mick Jones, une fois le succès d'estime de son premier opus avec Big Audio Dynamite publié, c'est de revenir au Clash. Ou Plutôt de renouer avec Joe Strummer afin de collaborer à nouveau sur de la musique. Strummer étant désormais libéré des contraintes avec la disparition du Clash pendant l'hiver 1985/86, il rejoint Jones dans son appartement afin de, dans un premier temps, revenir sur leur amitié dans une ambiance saine (comprendre en partageant plusieurs spliffs). Bien évidemment, les deux compères ne peuvent s'empêcher de réécrire de la musique ensemble, et même si Strummer ne peut pas officiellement rejoindre B.A.D à cause de son contrat et sa maison de disques, rien ne l'empêche de participer aux sessions de compositions et d'enregistrements du nouvel opus du groupe de Mick Jones et Don Letts.

"No. 10, Upping St" comprends 10 titres. Strummer en cosigne 5 en tant qu'auteur et joue de la guitare sur d'autres. Parmi les franches réussites de ce disque, on compte "V. Thirteen", "Cmon Every Beatbox", "Sightsee MC" des titres rock et rap qui laissent rêveur quand on aurait pu les imaginer joués et enregistrés par le Clash, mais également "Ticket" et "Hollywood Bvrd" qui préfigurent déjà l'acid house et la techno. Faute de mieux, B.A.D les enregistre et fait tout de même figurer Strummer dans les crédits, ce qui fera couler beaucoup d'encre. Malheureusement les retrouvailles sont de courte durée, et Strummer retourne à ses affaires en solo pendant que Jones continue l'aventure BAD jusqu'au milieu des années 90.

Joe Strummer 001
7.2
8.

Joe Strummer 001 (2018)

Sortie : 28 septembre 2018 (France).

Compilation de Joe Strummer

Blank_Frank a mis 7/10.

Annotation :

Compilation comprenant une trentaine de titres, elle retrace la carrière de Joe Strummer en dehors du Clash : des débuts avec les 101ers jusqu'à la fin avec son groupe The Mescaleros. Ce qui est vraiment intéressant avec cette compil, c'est de constater que malgré un album solo un peu raté sorti à la fin des années 1980 ("Earthquake Weather", mal produit et assez indigne de son auteur), la carrière solo de Strummer regorge de petites pépites cachées ou oubliées. Entre deux chansons composées pour des bandes sons de films ("Love Kills" pour "Sid & Nancy", une vraie réussite) ou des titres un peu perdus enregistrés avec son éphémère groupe de la fin des années 80 ("Trash City" avec The Latino Rockabilly War), on compte également quelques démos de l'époque du Clash (notamment quelques titres esquissés avant l'enregistrement de "Cut The Crap") ou les dernières collaborations avec Mick Jones ("North & South" qui préfigure le travail que les deux amis réaliseront sur "N°10, Upping St" de BAD, quelques années auparavant).

Grosso modo, sans être absolument indispensable, cette sympathique compilation comprends trop de pépites pour être laissée de côté. C'est également un très bon bilan de la carrière "solo" de Strummer qui cachait bien souvent ses meilleurs travaux hors Clash dans d'obscures B.O ou compilations... Mais plus maintenant.

Rock Art and the X-Ray Style
7.2
9.

Rock Art and the X-Ray Style (1999)

Sortie : 18 octobre 1999 (France). Indie Rock, Rock

Album de Joe Strummer & the Mescaleros

Blank_Frank a mis 7/10.

Cut the Crap
4.7
10.

Cut the Crap (1985)

Sortie : 4 novembre 1985 (France). Rock, New Wave

Album de The Clash

Blank_Frank a mis 6/10.

Annotation :

Topper Headon viré, Mick Jones dégagé, Joe Strummer et Paul Simonon se retrouvent avec leur manager Bernie Rhodes qui pousse le chanteur et le bassiste à se trouver de nouveaux membres pour poursuivre l'aventure du Clash. Strummer et Simonon s'appuient alors sur Pete Howard à la batterie ainsi que Nick Sheppard et Vince White aux guitares. Si Jones est viré, c'est parce qu'il s'attarde de plus en plus sur les sonorités électroniques et rap, ce qui déplaît fortement à Strummer et au manager Bernie Rhodes, qui eux prônent un retour au punk trash des débuts, engagé et bien "couillu".

Alors que le Clash "Mark 2" prépare un disque aux guitares bien en avant (déjà titré "Out Of Control" - les démos sont dispos sur le web), Bernie Rhodes ne l'entends pas de cette oreille et prends les rênes de la production pendant les sessions. Désormais, la batterie et les guitares sont mises au second plan, quand elle ne sont pas tout simplement remplacées par synthés et boites à rythme. Le rendu final est un peu étrange, sonnant comme un album de démos punk chantées par un Joe Strummer un peu moins inspiré qu'à l'accoutumée. Cependant, cette nouvelle orientation, qu'elle soit voulue ou non, reste particulièrement unique. Pour beaucoup, ce disque ne mérite même pas d'exister. Pourtant, il s'agit bien d'un disque sur lequel apparait au moins Strummer, débutant sa période de "traversée du désert" (qui ne prendra fin qu'avec la création du groupe The Mescaleros vers 1998). Pas de chance pour le Clash, Mick Jones triomphe avec le premier album de Big Audio Dynamite la même année, enterrant pour de bon un groupe mythique...

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