Dérives télévisuelles

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La crise d'adolescence du tube cathodique. Une œuvre riche et complexe qui met en garde contre l'asservissement à la télévision, tous projecteurs tournés vers les mécanismes du secteur. Force est de reconnaître que bien peu de choses ont changé.

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Surprenante composition que ce Death Watch, entre la pertinente anticipation et le poème sépulcral. Dans un monde d'où la mort a été bannie, la télévision n'a plus les moyens de captiver. Elle s'invente alors une nouvelle émission de télé-réalité, qui suivra la mort provoquée d'une victime choisie par la production. La déchéance humaine, à défaut d'être physique, est devenue éthique. L'étonnante sobriété du traitement souligne la désolation des décors, et cette interrogation sur la fin - du personnage comme celle de la télévision - poursuit le spectateur bien au delà du générique. Un petit problème de rythme, mais un résultat intéressant.

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Difficile aujourd'hui d'évoquer Le Prix du Danger sans souffrir d'une allusion à son pâle avatar hollywoodien, Running Man. Pourtant, les deux films ont bien peu en commun. Yves Boisset construit un métrage bavard et nerveux, questionne les ambitions de ses personnages et brouille les frontières de la télé-réalité tout en faisant de l'émission titre un outil politique de régulation sociale tant qu'une machine financière aussi dangereuse que risible. Piccoli semble avoir tout appris de Jacques Martin et Lanvin déploie l'énergie du désespoir avec son habituelle désinvolture. Malgré quelques détails maladroits, l'ensemble est plutôt rafraîchissant et se laisse facilement qualifier de réussite.

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Pitch désormais classique : un prisonnier se voit offrir la liberté s'il parvient au bout d'un parcours meutrier sous l'oeil des caméras et d'un public d'idiots en manque de sang. Combat de gladiateurs modernes adapté d'un livre de S. King pour un résultat de moindre intérêt, et relativement creux lorsqu'il n'est pas caricatural.

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Assez sentimentale, la complainte de Peter Weir n'en est pas moins juste et peut se targuer de sa portée universelle, tout en déconstruisant la télé-réalité d'une main délicate. Les enjeux sont là, Carrey est exceptionnel et Glass magistral. Un rêve à la fois âcre et cotonneux.

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Dissertation brillante sur la nature et la place de l'information télévisée aujourd'hui. Quête du scoop et de la rapidité pour les journalistes, propagande d'état pour l'image de la police, ticket de sortie pour les preneurs d'otage, autant de possibles dont les frontières sont souvent floues. Malgré quelques points brouillons, une mise en scène efficace et parfois virtuose.

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Ici, la télévision est à l'image de la société, d'une imbécilité morbide. Pourtant, les émissions n'y sont pas si différentes des nôtres... Effet miroir amusant qui, au travers d'une moquerie forcée, peut jouer sur la paille et la poutre. Il manquerait juste un soupçon de subtilité.

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Retour des gladiateurs modernes, cette fois enfermés dans une masse de métal propulsée sur un circuit piégé. Largement influencé par le jeu vidéo, on n'en laisse pas pour autant la télévision de côté. D'une pompe à fric, elle va devenir un média incontrôlable et se retourner contre ses maîtres. Mise en scène furieuse et jacassante, aucune originalité.

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Télé-réalité qui tourne au massacre. Mise en scène efficace qui reprend les éléments du premier opus pour les transposer dans un contexte plus proche des spectateurs. Cependant, aucun jeu ne s'opère vraiment avec la télévision et elle est elle-même très vite oubliée pour un plongeon dans l'horreur pure. Peu original et très dispensable.

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Version américaine d'un Battle Royale dont les médias se seraient emparés pour en faire l'émission la plus attendue de l'année. Le pouvoir de l'image semble latent mais n'est que peu exploité, à l'instar du film lui-même, terne et plastifié par une dystopie trop propre et des acteurs visiblement sortis du même moule que Ken & Barbie.

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Point de départ d'une crise de nerfs toute en flegme, la télévision est aussi le cerveau malade de la population, qui a vendu le sien pour mettre des néons sous sa voiture ou passer sur American Idol. Croisade légitime contre cette masse dégénérée qui finit naturellement sur un plateau TV, c'est une version à demi justifiée de Chute Libre dont on regrettera surtout le politiquement correct. Défoulant et frustrant à la fois.

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La naissance d'un monstre, un chasseur d'images ambitieux et prêt à tout pour grandir. Remise en scène de meurtres, dissimulation de preuves, manipulation, la quête du scoop est la seule voie possible pour ce capitaliste formaté. Dan Gilroy avait les cartes en main pour faire de son personnage principal une figure de réalité dont l'inhumanité saurait faire mouche par la critique d'un développement personnel des plus américains. Malheureusement il n'en est rien, et Jake Gyllenhaal est mené à côté de son potentiel, suivant maladroitement les pas d'un Christian Bale dans American Psycho. L'intégration des vidéos diégétiques est tout aussi hasardeuse, et même sans aller jusqu'à la maîtrise de Caché (Haneke), on était en droit d'attendre plus qu'une timide réflexion à demi assumée.