la Liste Sardou

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1965
c'est la toute première chanson de Sardou (co-écrite avec ses amis Michel Fugain et Patrice Laffont) qui venait de signer chez Barclay, il semble qu'il l'a reniée plus ou moins considérant qu'elle n'est pas terrible, il a peut-être tort car avec le recul, cette chanson possède une rythmique agréable, des paroles pas si bêtes et c'est déja une charge contre le mouvement hippie... cette chanson figurant sur son tout 1er 45t à 4 titres (un EP) lui vaudra un passage à la télé devant un jury qui ne l'estime pas capable de percer dans le domaine de la chanson, ce qui fait que le Madras passera injustement inaperçu

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1967
le premier titre à succès de Sardou alors qu'il était chez Barclay, écrit en 1967 et qui resortit en 1970 sur l'album J'habite en France.
Sardou choisit le thème de l'enfance dans un ton assez douloureux puisqu'il est question d'un père qui explique à son fils le délitement de son amour envers sa mère

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1968
premier gros hit de Sardou, et aussi première polémique autour d'une chanson qui rend hommage aux GI's venus se sacrifier sur les plages de Normandie durant la guerre ("Si les Ricains n'étaient pas là, vous seriez tous en Germanie, à parler de je ne sais quoi, à saluer je ne sais qui")...
La chanson fit scandale au moment où il était mal vu d'être pro-Américain, et où De Gaulle fermait les bases américaines en France et claquait la porte de l'OTAN, elle fut interdite à la radio et à la télé

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1969
la chanson fait écho aux Ricains (reconnaissance envers l'Amérique et les lieux de mémoire), Sardou invective à travers la lettre du père d'un GI's mort en Normandie, la plus haute personnalité de l'Etat ("Monsieur le président de France, je vous écris du Michigan, pour vous dire que tout près d'Avranches, une croix blanche porte mon nom, rappelez-le de temps en temps").
Le titre est réenregistré en 1972 avec une nouvelle orchestration

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1970
c'est le premier grand succès de Sardou qui fait l'apologie des fêtes populaires de villages avec un certain humour et sur un air de musette, en insistant sur les ivrognes qui gravitent près du bar ("Mais là-bas, près du comptoir en bois, nous on danse pas. On est là pour boire un coup et j'dirais même un bon coup, et pour se reboire un coup, et pas payer nos verres...")
il parait que la chanson fut imposée à Sardou par Barclay, sa première maison de disques, il la considèrait comme une chanson pour flonflons et la détestait

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1970
l'une des premières chansons de Sardou, sur l'amour, thème éternel, elle deviendra un hit, mais à l'époque, le public ne comprit pas à travers les paroles qu'elle vantait l'amour charnel et l'orgasme, c'était donc déjà d'une grande audace ("Souffrir encore plus et se rendre dans un cri")

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1970
à la suite des Bals populaires, c'est un autre hit qui vante les spécificités made in France telles que l'amour, les femmes, le bon vin, les chansons à boire, la fête et Paris... sur un ton goguenard et humoristique ("Y'en a qui pensent que le champagne sort des gargouilles de Notre-Dame, et qu'entre deux alka-seltzer, on s'balade la culotte en l'air").
Considérée par ses détracteurs comme un véritable manifeste nationaliste, cette chanson vaudra à Sardou d'être taxé de chauvin et de cocardier

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1970
une jolie chanson mélancolique sur l'amour éternel, où Sardou s'interroge sur la longévité du couple, sur une très jolie mélodie de Jacques Revaux, la chanson est peu connue c'est dommage, elle a sans doute souffert d'être en face B de J'habite en France

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1970
Sardou est encore dans sa phase pro-américaine avec ce titre très méconnu qui figure sur l'album J'habite en France

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1971
une des premières chansons de Sardou, réenregistrée pour l'album J'habite en France, qui prouve qu'à ses débuts, il chantait surtout l'amour

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1971
gros succès qui évoque le service militaire dans une veine comique et sur un air de rengaine ("Je suis arrivé un beau matin du mois de mai, avec à la main les beignets qu'ma mère m'avait fait"). En se moquant d'un sergent efféminé, "la préférée du capitaine des dragons", Sardou fut pour la première fois accusé d'homophobie... c'est la première chanson de Sardou que j'ai sans doute aimée pour sa verve, et premier 45 t acheté, je n'ai entendu J'habite en France qu'après

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1971
face B du Rire du sergent (avec cette pochette, ça en jetait à l'époque), c'est une évocation du mariage de façon très cynique, ça relaie le futur succès Bonsoir Clara

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1972
probablement sa chanson la plus forte et la plus chargée au niveau texte, plus longue que la norme de l'époque où les chansons ne dépassaient guère les 3 mn, mais contrairement à l'idée reçue où Sardou était censé y prôner des idées révolutionnaires, si on écoute bien les paroles, on s'aperçoit que c'est une chanson contre la Révolution française, contre la Terreur et contre Robespierre, "cet impuissant fou d'ambition". Sardou réécrit l'Histoire en l'arrangeant mais réussit un coup de maître avec cette chanson aux changements de rythme audacieux.
C'est la chanson qui me fit apprécier aussitôt le bonhomme

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1972
la chanson figure sur l'album Danton, elle est sortie en face B d'une obscure chanson (Avec l'amour) qui ne figure même pas sur l'album, mais elle récolte un énorme succès, avec une bonne rythmique pour faire l'apologie du célibat ("Mais tu n'm'empêcheras pas d'penser, et je n'suis pas célibataire, qu'une fois qu'la fougue t'auras passée, ta femme ne s'ra pas passagère")

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1972
une belle chanson d'album très méconnue, sortie sur l'album Danton, non parue en face B, le ton est mélancolique et nostalgique pour aborder la vie d'artiste et les débuts de Sardou vers le vedettariat alors qu'il rêvait d'être acteur et non chanteur

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1972
cette chanson a fait taxer Sardou de sexiste car il évoquait la paternité avec désinvolture, "sans être marié", d'un air de dire fais-moi un gosse et puis casse-toi ("si tu m'en donnes un, tu pourras retourner avec tes copains")

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1972
face B de Un enfant, c'est une bonne chanson où Sardou déballe la vie nocturne de façon ironique, où l'on fait signer des contrats avec de vaines promesses ("très jolies promesses signées sur l'édredon")

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1972
Ma chanson préférée de Sardou, la seule dont je connaissais (et connais encore) les paroles par coeur, un texte superbe
Sardou opte pour le thème de l'enseignement en dénonçant le comportement abusif de certains professeurs. A travers l'internat, sont évoqués aussi l'éveil à la sensualité ("J'avais posé les yeux sur la croupe incendiaire de ma professeur de droit, elle avait mis le feu en moi"), et aussi la masturbation, ce qui était plutôt osé en 1972 : "Pauvre de moi, monsieur le surveillant des classes secondaires passait ses nuits à espionner (..) comment les jeunes étaient couchés, bien sur le dos les bras croisés, sur la couverture de laine, des fois qu'on aurait des idées..."
Dans la conclusion, Sardou explique que toutes ces privations sont la cause des inhibitions sexuelles à l'âge adulte, fallait oser !

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1972
une chanson de rupture, au ton triste et amer, elle figurait en face B du Surveillant général, et fut un peu éclipsée par le gros succès de cette dernière

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1972
j'aime bien ce genre de chanson d'album, pas connue mais qui aborde de façon humoristique la vieillesse et ses tracas ("Parce que j'aurai mon mal d'amis, perdus dans des photos jaunies, mon mal d'ennui et de silence, de carnaval et de jouissance")

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1973
j'aimais bien cette chanson à l'époque, mais maintenant, elle a tendance à m'agacer...
Sardou évoque l'ennui d'un type en proie à des fantasmes brutaux ("l'envie d'éclater une banque, de me crucifier le caissier"), mais quand il dit "J'ai envie de violer des femmes, de les forcer à m'admirer", il est clair qu'il se heurte aux féministes qui protestent vivement... on peut dresser un parallèle avec le Chanteur (1979) quand Balavoine dit : "et partout dans la rue, j'veux qu'on parle de moi, que les filles soient nues, qu'elles se jettent sur moi"... il serait inconcevable de sortir de telles chansons de nos jours dans notre époque metoo et wokiste, alors qu'à l'époque, la chanson de Sardou annonçait le malaise urbain et fut un gros succès, elle fut de nouveau mal comprise, car "violer des femmes" était une sorte de métaphore, mais là encore on voit la haine injuste anti-Sardou alors que Balavoine lui, c'est passé comme une lettre à la poste

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1973
Sardou rêvait d'un opéra-rock sur Napoléon, finalement c'est Serge Lama qui plus tard s'en chargera... il s'agit d'un hommage aux batailles napoléoniennes et à la figure de Napoléon, c'est encore une chanson longue (4.03 mn) après Danton et avant les Lacs du Connemara... sur la pochette du 45 t, on ignorait quel était le recto du verso et la face A de la face B, les 2 titres la Marche en avant et les Villes de solitude étant inscrits en gros et en petit sur chaque côté

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1973
l'un des plus gros succès de Sardou, et même des années 70, c'est son 4ème tube le plus vendu (plus d'1 million de 45t) après les Lacs de Connemara, En chantant et Dix ans plus tôt, il est resté en tête du hit-parade pendant 10 semaines en 1973... je l'ai trop entendue, la chanson finit par m'agacer un peu, alors qu'en 73, je l'aimais bien

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1973
Sardou s'en prend au célibat des prêtres, c'est un véritable plaidoyer qui fustige leur condition, une prise de position qui a fait le jeu des anti-Sardou à l'époque sur un sujet délicat. En tout cas, c'était une excellente face B de la Maladie d'amour

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1973
une chanson tendre et mélancolique où Sardou évoque la vieillesse heureuse d'un couple qui a résisté au temps et qui "vient de marier le dernier", en aspirant encore à l'amour
en face B, on trouvait Zombi Dupont que je détestais

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1973
face B des Vieux mariés, je n'ai jamais trop aimé cette chanson, elle semble être une sorte de pamphlet ironique sur la civilisation et la vie sauvage, mais la musique au ton variétoche très années 70 décrébilise un peu le fond du sujet... je l'ai aussi sans doute trop entendue quand j'étais ado

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1973
hommage mêlé d'admiration à Johnny avec qui il était très ami à l'époque, ça s'est gâté bien plus tard en 2010 pour une connerie, si bien qu'au décès de Johnny en 2017, ils ne s'étaient pas réconciliés

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1974
encore une chanson sexiste où Sardou a envie d'aimer une enfant croisée dans "un gala de quelque part" et qu'il oubliera "un peu plus tard"... Sardou l'a pudiquement reniée en déclarant : "Qu'est-ce que j'étais con à l'époque, con et prétentieux, c'est d'un machisme affreux".
Ce titre est sorti uniquement en 45 t

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1974
face B de Je veux l'épouser pour un soir, la chanson évoque des univers antiques et oubliés à travers un être qui a vécu trop longtemps, on peut l'interpréter comme une allégorie sur le temps qui passe

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1974
c'est l'hommage d'un homme à sa mère qui découvre qu'avant d'être une mère, elle a été une femme (c'est peut-être autobiographique). A cette époque, employer le mot "seins" était assez audacieux ("cette femme aux seins lourds")