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Teruo Ishii - Vus & Annotations

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1 film

créée il y a 2 mois · modifiée il y a environ 2 mois
Great Jailbreak

Great Jailbreak (1975)

Daidatsugoku

1 h 31 min. Sortie : 5 avril 1975 (Japon). Action, Policier

Film de Teruo Ishii

Annotation :

"Great Jailbreak" est d’abord une suite inconnue d’une série de films cultes au Japon : "Abashiri Prison". En effet, longtemps ignorée, l’œuvre est liée à cette série de films sans avoir le même titre. On retrouve les mêmes motifs de départ : la prison d’Abashiri, la neige, les standards américains et l’acteur principal Ken Takakura. Cet ultime volet se conclut avec panache, tout en se tenant comme un stand-alone.

En effet, Ishii instaure une dynamique tonique à son film, chargé continuellement d’action, de rebondissements, de confrontations et de règlements de comptes sanglants. Mais le film se détache de son origine matricielle, car le premier acte se déroulant en prison n’est que le postulat d’une quête de vengeance. Le personnage, qui est prisonnier à tort à cause d’une bande mafieuse dans cette prison isolée de la civilisation, fuit rapidement ce lieu et déclenche ce récit en trois actes. Le premier avec cette fuite de la prison et le survival au milieu des paysages à l’aridité glaciale, le deuxième avec une histoire d’amour catapultée dans une ville ouvrière où l’homme tente de passer incognito au milieu d’une ambiance paranoïaque, puis le dernier acte avec la vendetta baroque et graphique.

Ishii réalise un film étouffant et en alerte, gratifié d'une mise en scène énergique et d'un montage abrupt qui colle avec l’urgence du personnage, devant fuir, se cacher, se défendre et prendre des décisions spontanées. Ce dernier est un personnage à la dimension ambiguë faisant des choix discutables, mais qui suit un code de l’honneur et qui contient en lui une forme intériorisée de compassion, d'empathie et de générosité. Il contraste avec cet univers crapuleux, crade, pourri, vicieux et sans vergogne dont Ishii dévoile toute son ultraviolence jusqu’à une forme de complaisance grivoise. Chacun pense à sa propre survie et à ses propres intérêts, alors que le protagoniste se détache de ce mal pour retrouver une forme d’humanité à travers ses rencontres avec des marginaux ayant encore une once de moralité.

Cela permet d’obtenir des moments de poésie imperceptible au centre de ce nihilisme sombre qui plane sur l’œuvre entière. On pense à la romance illusoire avec cette danseuse malade ou à cet acolyte revenant et partant au gré du récit, créant une sorte de bromance plaisante. On notera les bémols d’écriture qui construisent peu les personnages secondaires et leur rapport avec le héros, mais dans l’ensemble, "Great Jailbreak" reste une série B intense et tenace

Simon

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