Il y a des romans qui ont une place particulière dans mon coeur; non pas que ce sont des chef d’œuvres absolus, mais il dégagent une telle joie que je ne peut que les aimer.
1969 est de ceux ci.
Ryu Murakami est le romancier du sexe, de la drogue et du glauque un type qui met des uppercuts avec du papier, une écriture raffinée et féminine et qui vous fait remettre en question la bonté du genre humain. Ici, rien de ceci, juste le récit fidèle de l'adolescence innocente de l'auteur.
Si Murakami a commencé sa carrière en décrivant ses années universitaires (mais pas d'études), c'est un homme d'age mûr qui nous décrit avec une tendresse inhabituelle ses années de lycée. Enfin, est ce réellement sa vie. Je sais pas et on s'en fout.
Premier point... Ryu, c'est le pote idéal. Créatif, loyal, drôle, potache et sensible. Evidemment, Ryu est aussi le mec qui tentera vainement de gratter quelques accords, ou à défaut de guitare, tentera de monter un film amateur dans le but d'trer en contact avec la gente féminine. Evidemment, il y a certains thèmes qu'on ne peut éviter. Il n'en reste pas moins que le narrateur est un personnage agréable, un ami de papier avec lequel on entre tout de suite en empathie, auquel on s'attache sans trop de problèmes. Ses peines et espoirs sont nos peines et espoirs, et pour cause, nous les avons tous partagé à un moment donné. Si le style de Murakami n'est pas à son pinacle, il s'est adouci, pour coller à l'ambiance solaie du récit. C'est fluide, ça coule parfaitement, on peut sentir les reflets du soleil d'été japonais nous arriver directement dans la figure.
Et surtout, Ryu, le romancier, est drôle. Infiniment drôle. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, pour un auteur aussi dur que le natif de Nagasaki. Il a tout de même réussi à m'arracher nombre sourires dans le froid lors d'un incident de train me forçant à rester 3 heures debout dans le froid et dans une masse conséquente d’individus désorientés, ce qui n'est pas un mince exploit. Ryu en plus de parfaitement maitriser la création d'ambiances glauques qui collent à ses autres romans, démontre un talent pour le contage d'anectotes croustillantes, toujours présentées avec un sourire un coin.
Rien que pour ceci, merci.