Place des Pyramides, à Paris, le narrateur est renversé par une automobiliste dont il apprendra qu'elle se prénomme Jacqueline. Après un séjour en clinique, il n'a de cesse de retrouver Jacqueline pour faire plus ample connaissance... parce qu'il lui semble l'avoir connue... parce qu'elle est entourée d'un mystère qu'il doit élucider... mais les indices qu'il possède s'avèrent faux. Il se lance dans une enquête désordonnée dans les rues de Paris, à la recherche de la Fiat vert d'eau qui l'a renversé et se retrouve confronté aux souvenirs de son père qui lui donnait des rendez-vous au quatre coins de la ville. Mais que cherche-t-il en réalité ? Ne serait-il pas à la recherche de sa propre identité ?
Le temps est aboli dans ce récit confus et embrouillé, sans suite chronologique. L'auteur-narrateur nous entraîne, pour retrouver Jacqueline, dans une quête sur son passé comme un amnésique dont le moindre indice évoque un vague souvenir qu'il faut creuser péniblement pour reconstituer une bribe de vie. On saute d'une époque à l'autre au fil des paragraphes. La confusion est à son comble lorsqu'on apprend que l'accident et l'enquête qui suit ne se situent pas dans le présent, comme tout le laisse supposer, mais dans le passé lointain d'un homme mûr... Un livre attachant et troublant, pour bon lecteur inconditionnel de Modiano.