Le drame de l'Ulster
Bien plus sombre que son successeur (Ne me cherche pas demain), ce bouquin. Ce qui place sa noirceur à un niveau très élevé. Oui, je les lis à l'envers, une fois n'est pas coutume : j'ai commencé par...
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le 26 oct. 2023
Bien plus sombre que son successeur (Ne me cherche pas demain), ce bouquin. Ce qui place sa noirceur à un niveau très élevé. Oui, je les lis à l'envers, une fois n'est pas coutume : j'ai commencé par acquérir le troisième, sans y prendre garde. Et désireux de ne pas en rester là, je n'ai trouvé que le second : il me restera donc le premier de la série Sean Duffy dont je ne suis pas certain d'ailleurs qu'il ne soit pas épuisé. Très sombre, donc, car prenant place en Ulster au plus fort de la guerre d'indépendance irlandaise, à un moment (celui de la guerre des Malouines) où les perspectives de résolution politique du conflit étaient inexistantes.
McKinty nous présente donc une société minée par des actes violents quotidiens et de laquelle toute personne censée et disposant des ressources pour le faire cherche à s'extraire. Sauf que Sean Duffy, l'enquêteur issu de la communauté catholique de la police nord-irlandaise, n'est pas une personne sensée. On pourrait même dire qu'il a un don pour aller fourrer son nez dans les affaires de ceux qu'il ne vaut mieux pas déranger. Tout en prenant soin chaque matin de vérifier que sa voiture n'a pas été piégée. Ainsi, sur une toile de fond d'affrontements quotidiens entre indépendantistes et forces coloniales britanniques, il va mener une enquête sur meurtre qui, on s'en doute assez vite, finira de façon tragique pour la plupart de protagonistes.
Tant de noirceur serait difficile à supporter pour le lecteur s'il n'y avait pas le ton du bouquin. Il est écrit à la première personne (Duffy en est la narrateur) et sa gouaille comme ses punchlines permettent de sourire et de respirer un bon coup. Souvent. La beauté des paysages irlandais, fréquemment évoquée et décrite avec talent, apportent également une bouffée d'air frais au lecteur. Les références à la culture des années 80 (notamment musicale) sont fréquentes, bien senties et ne peuvent que plaire au boomer que je suis. Pour le reste, c'est la même recette que dans "Ne me cherche pas demain" : enquête criminelle aux relents d'espionnage narrée sur un rythme frénétique et sachant ménager le suspense. Du tout bon, en fait.
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le 26 oct. 2023
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