Elen síla lúmenn' omentielvo
Je note très rapidement et de façon très enthousiaste la parution de cette somme, la première en Français. Vincent Ferré est un nom connu parmi les quelques geeks et nerds qui s'intéressent aux études tolkienniennes (cf. le "Tolkien trente ans après" dont il dirigeait déjà la parution en 2004). Il nous revient en directeur de ce Dictionnaire où l'on retrouve les noms d'universitaires déjà connus pour leurs travaux sur le sujet, ou de l'érudition extra-académique qu'on peut rencontrer, avec parfois un fort beau niveau d'exigence intellectuelle et une connaissance minutieuse de l'oeuvre, notamment sur Internet. En tout plus de trente contributeurs ont participé à l'élaboration, sur plus de 650 pages, des quelques 340 notices de ce beau volume.
Les entrées, pour ce que j'ai déjà pu en voir, couvrent une typologie large. Ce qu'on y trouve va des éléments propres de la subcréation tolkiennienne (nom de lieux et de personnages, époques de l'histoire, etc.) aux différentes oeuvres du corpus et des notices biographiques en passant par les oeuvres dérivées, cinématographiques essentiellement, les influences auxquelles puise le légendaire, les différents types de lectures possibles de l'oeuvre, des entrées interprétatives plus générales (liberté, mal, monstres), etc.
Au total, une quantité d'informations qui s'annonce passionnantes pour ce que j'ai commencé à en parcourir, quoique possiblement inégale, mais, pour le moment en tout cas, jamais décevante.
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Juste un bémol : on peut regretter que ce dictionnaire, encyclopédique, ne propose pas pour chaque entrée, quand cela est possible, le terme anglais original. C'est d'autant plus genant pour certains des choix onomastique catastrophiques dans l'oeuvre traduite (je pense à Shelob > Arachne) : cela aurait au moins permis de les faire figurer dans l'index... Mais il y a nettement un part-pris pour le Français, sans doute afin de rendre l'ouvrage (un peu) plus accessible qu'aux seuls fans anglophones.
Note a posteriori : l'ouvrage souffre de graves problèmes de forme en particulier dans les références bibliographiques - sigles non respectés (qu'on ne trouve pas dans la table des sigles parce que l'abréviation fait référence au titre anglais là où le parti-pris était d'utiliser les titres français) mais surtout références aux Lettres via la pagination de l'édition française de Bourgois, alors que bien évidemment toute la tradition de la critique anglaise est d'utiliser le numéro de la lettre, de façon à rendre la citation indépendante de l'édition. Ce dernier choix, particulièrement aberrant (il rend impossible la consultation de la référence proposée quand on a une édition anglaise des Lettres), me fait diminuer ma note d'un point.
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