Karine Lambert signe un ouvrage d'une grande finesse qui nous raconte le destin de deux personnages que la vie réunie alors que, d'emblée, rien ne semble les lier.
Marguerite et Marcel n'ont pas vécu les mêmes choses, n'ont pas eu la même vie, n'ont pas fait les mêmes rencontres, n'ont pas la même expérience de la vie. Néanmoins, un élément les rapproche, le veuvage. Aussi, par l’intermédiaire de ces figures, l'auteure interroge les sujets de l'amour, de l'âge des sentiments, de l’innocence, de la légèreté d'être, du droit d'exister et de vivre en tant d'individu aimé, aimant, physiquement et intellectuellement; et cela même à un âge certain. Elle questionne la culpabilité de prendre du plaisir avec un autre - refaire sa vie est-ce une tromperie ? Avec simplicité, elle narre une histoire d'amour et le besoin, vital, de tendresse et d'affection pour combler la solitude ou pour toucher et goûter jusqu'au bout au plaisir du bonheur malgré les rhumatismes et les problèmes d'articulations. Cependant, si l'écrivain insiste, au fil des pages, sur les soucis physiques qu’entraînent le vieillissement, le roman se termine, avec subtilité, sur ceux de l'esprit laissant, de fait, le lecteur sur une vive émotion, comme touché de plein fouet par cet étrange concept qu'est le temps.