Ce petit livre se compose de huit nouvelles plus ou moins courtes, qui prennent place dans un univers steampunk. Paru en 2016 cet ouvrage nous vient de Belgique.
Il y a de bonnes idées dans ce livre, et de bonnes références, et on sent que l’auteur maîtrise le genre. On croise différents protagonistes, qui se retrouvent parfois mêlés à plusieurs récits, et les huit nouvelles forment ensemble un tout assez cohérent vis à vis de son côté histoire alternative.
Le steampunk se traduit ici essentiellement par des automates, dont l’existence n’est rendue possible que par une paire de substances magiques. On est donc plus dans un steampunk magique que dans un univers qui prétendrait être uniquement grâce à une science alternative, mais cela n’est en rien gênant, et c’est assez commun pour le genre.
Le fond fonctionne donc globalement assez bien. Par les thèmes et le ton il peut être difficile de considérer les différentes histoires comme un tout, malgré le fait qu’elles forment effectivement un récit complet, et c’est un premier point qui me gène un peu. Je ne parle pas vraiment d’incohérence mais plutôt d’inconsistance. Je dirais donc qu’il y a une certaine légèreté : les difficultés, les incohérences sont notées, traitées, mais pas en profondeur, on se contente d’une petite explication peu convaincante.
Et il en est de même pour les difficultés rencontrées parfois par les protagonistes, que ce soit dans leur apparition, ou leur résolution. Tout est comme si l’auteur avait construit une bonne intrigue, mais incohérentes avec les personnages, et qu’elle décidait de glisser ces incohérences sous le tapis au lieu de retravailler son texte pour justifier les évènements. On se retrouve avec une galerie de personnages avec une personnalité bien effacée, qui agissent comme on l’attend d’eux, tout en faisant la remarque qu’ils sont bien gentils de faire ainsi. C’est une très bonne chose de reconnaître les problèmes, ce serait mieux de les résoudre, et pas par un « bon ok, si vous insistez ».
J’ai tendance à préférer des textes plus long, avec plus de développement, peut être est-ce du au format ? Mais le livre aurait pu facilement être deux fois plus gros sans que ce soit trop. On reste un peu sur notre faim, pas parce que c’est trop bon et qu’on en veut plus, mais parce que les sujets sont traités un peu vite, les mystères résolus en une phrase, les évènements important parfois amenés de façon bien maladroite. L’antagoniste monstrueux d’une histoire va commencer à étrangler l’héroïne, mais tout à coup survient le fiancé de celle-ci pour la sauver, il massacre le vilain, pour constater que sa fiancée est morte … Quoi ? Ça prend du temps d’étrangler quelqu’un, c’est loin d’être une méthode rapide pour tuer quelqu’un et là on passe à peine dessus. Il serre ses mains sur la gorge de la jeune femme et hop elle est morte, circulez il y a rien à voir. Je comprends bien la nécessité de la mort pour ce récit, et de ne pas vouloir s’étendre sadiquement sur la mort de la pauvre femme, mais c’est un peu court !
En dehors de ça, les récits m’ont fait tiquer plusieurs fois par leur manque de réalisme sur certains sujets. Les inventeurs qui créent une machine de toute pièce et n’ont aucune idée de la façon dont elle fonctionne par exemple. La façon très naïve dont l’Histoire est abordée … Si les thèmes n’étaient pas parfois si sombres, je me croirais en présence de littérature enfantine en fait.
Il y a de vrais bonnes idées donc, et une narration globale qui n’est pas dépourvue d’intérêt, mais l’impression que j’en dégage est qu’il manque au moins une relecture et une réécriture. Sans doute que quelqu’un qui ne maîtrise pas les codes de ce genre d’histoires pourra se laisser séduire et surprendre mais pour ma part j’attends quelque chose de bien plus solide.
Critique tirée de mon blog.