Littérature de téléfilm France 3

Ma mère insiste pour que je lise des livres qu'elle a aimé. Parfois elle adore des trucs et c'est du Laurent Gounelle (et je hurle de désespoir) parfois elle se demande pourquoi elle lit un livre et c'est du Nicolas Rey (et je trouve ça "pas mal.")

Comme la bibliothèque était fermée pendant les vacances, j'ai donc lu Et puis Paulette... un livre de Barbara Constantine qui raconte comment des personnes âgées en arrive à faire de la colocation entre eux dans la cambrousse. Et comment ça fonctionne bien au point qu'ils en finissent par ramener des petits jeunes en leur proposant de faire des travaux dans la maison.

Et c'est gentil. Voilà, c'est le mot. Gentil. Les personnages arrivent à faire une colocation à 5 ou 7 sans que ça ne soit contraignant, tout le monde s'entend bien, tout le monde travaille ensemble et le nombre de coïncidence qui tombe bien est hallucinante : C'est un peu du "ho bah tiens, ça tombe bien que tu ai une maison à me proposer j'allais être expulsé." Quiconque ayant connu des tentatives de vie collective en grand nombre sais que ça tiens vraiment du miracle, voire de l'utopie.

C'est écrit sans style. Des suites de phrases souvent courtes. Des dialogues peu compliqué qui vont droit au but. Peu de description. Un alignement d'action du style "il a fait ça, puis il a fait ça, puis ça." Du coup, ça se lit bien mais on a toujours l'impression que tout est un peu faux. Les personnages n'ont pas vraiment de profondeur, ils se contentent d'être là et on une psychologie assez sommaire : l'un est un reveur, l'autre un bricoleur, l'autre une planteuse. Et bim, ça fait des personnages Et les péripéties s'enchainent sans faire de vagues. Ils ont un âne qui aime qu'on lui dise bonne nuit avant d'aller dormir... voilà.

On dirait la retranscription en roman d'un téléfilm gentillet des années 90 sur France 2 et France 3 où tout le monde finit par bien s'entendre. Notamment lorsqu'on y trouve des jeunes qui disent "c'est ouf" et qui portent des prénoms comme Muriel ou Suzanne. (Le livre date de 2012.)

Bref, si vous êtes peu exigeant ou si vous êtes ma mère, vous pouvez aimer.

PS : Dans un but, louable mais un peu raté, de faire du transmédia, le livre nous indique à la fin, le nom d'un site internet, www.solidarvioc.com, tenu par les personnages du romans. Le livre est de 2012, on est en 2017 et il n'existe plus, ce qui augmente l'impression de "machin de vieux qui ont voulus tenter maladroitement de faire un truc de jeunes et l'ont foirés."