Henri le Vert

Résumé : Henri le vert, ainsi surnommé à cause des vêtements taillés dans le drap d'uniforme de son père, figure par bien des aspects Gottfried Keller lui-même. Roman autobiographique dissimulé ou Bildungsroman, roman de formation, avec une légère tonalité pédagogique ou encore Künstlerroman, roman formateur de l'artiste : peu importe. Henri le vert, tel qu'il nous apparaît aujourd'hui dans la merveilleuse traduction de Jean-Paul Zimmermann, est et reste le grand roman réaliste du XIXe siècle allemand. Une sorte de monument, grand œuvre de Gottfried Keller, qu'il convient de placer au plus haut rang de la littérature européenne de son époque. En fait, une attention plus profonde place le livre à la jonction du romantisme et du réalisme. Et c'est à quoi sans doute, est dû ce charme qui lui est propre. Qualités inhérentes à toute l'œuvre de Keller : bon sens inébranlable, humour discret et sans dérision, positivisme délicat et vigoureux à la fois. Toutes qualités très bourgeoises, mais aussi très artistes, selon les critères du temps, avec ce mélange d'idéalisme tempéré de lucidité, de lyrisme qui n'entrave jamais le regard de l'analyste. On suit Henri le vert dans son enfance, ses écoles, son adolescence, sa formation d'artiste, ses amours, son retour au pays. L'itinéraire d'un homme avec ses pulsions, ses débats intérieurs et ses hésitations. Et, partout, toujours ce tranquille optimisme, cette passion de la nature et la résonnance des problèmes du siècle. Henri le vert ou le parfait témoignage d'un art, d'une vision du monde et d'une époque.