Tromperie sur la marchandise...
Lorsque j'ai lu Illusionis Circus, plutôt emballé par l'auteur et le résumé de 4ème de couverture, je ne pensais pas enchainer autant les déceptions. La lecture de ce roman (dont on sent la jeunesse de la plume) m'a donc laissé un goût amer.
Mais tâchons de mettre de côté le ressenti pour s'en tenir au récit lui-même. Illusionis Circus est un récit plein de promesses. Le héros est torturé, gothique, au profil très proche de l'auteur et à la sexualité plus qu'ambiguë. Son entourage le plus proche est composé d'un couple au comportement presque caricatural. On imagine un récit centré donc sur les seules péripéties de ce jeune sorcier qui se cherche (sexuellement entre autres, au niveau de ses souvenirs en particulier).
Puis viennent les détails troublants, faisant basculer l'histoire d'une sorte de bit-lit masculine à une novellisation d'un manga de type Magical Girl (Sailor Moon, les héros/héroïnes opérant à des transformations physiques et vestimentaires pour obtenir leurs pouvoirs). La trame se complexifie un peu, de nouveaux personnages font leur apparition, de nouveaux postulats sont posés. Quelques chapitres plus loin, la situation est modifiée à nouveau, les personnages principaux subissent les événements et leurs conséquences.
Ces changements à répétition et ces faux-départs ont un effet anxiogène, l'auteur ne laissant le temps ni aux lecteurs, ni à ses héros de s'habituer aux changements opérés. Alors que l'on pense aller dans une certaine direction, une nouvelle péripétie présente un virage à plus de 90° par rapport à ce qu'il était éventuellement possible d'anticiper. Au lieu d'être entrainé dans l'histoire, guidé par une main rassurante, le lecteur est malmené, chahuté.
Au-delà de cette narration quelque peu chaotique, c'est le mélange des styles qui peut perturber. Githique, surnaturel, manga, science-fiction etc. La liste est longue. Et il serait difficile d'opérer une comparaison avec quoi que ce soit. Sur la première partie, ce serait un peu comme si les Power Rangers rencontraient Hélène et les Garçons. Et dans la suivante, c'est Bayonneta qui fait connaissance avec Harry Potter.
Le travail sur les personnages est inégal au possible qui plus est. Une fois le groupe de héros clairement défini, on se serait attendu à plus d'équité dans le gestion des personnages et dans le temps qui leur est alloué. Au final, l'un des membres du groupe finit par devenir anecdotique voire inutile, son rôle se limitant à celui de pince-sans-rire à l'humour noir et douteux.
On pourra aussi reprocher le travail d'édition, bancal, qui a laissé dans la première version nombre de fautes de français. J'ajouterai également l'inexistence de délimitation des paragraphes et scènes, à part un saut de ligne un peu plus accentué.
Pour conclure, Illusionis Circus plaira aux plus jeunes, entre 13 et 18 ans, sous réserve d'une certaine connaissance et ouverture d'esprit en ce qui concerne la sexualité. Mais même le public cible n'y trouvera pas nécessairement du plaisir, que ce soit à cause de la narration parfois chaotique, du melting-pot trop violent des styles abordés ou de l'édition du livre en lui-même.