« Nietzsche, I believe, had an abnormally low Eros »

Comment critiquer un livre qui vise à dévoiler la véritable identité d’une figure aussi subversive? La première question que je me suis posée était de déterminer si l’auteur arrive véritablement à nous montrer que Julius Evola était un initié soufi.

Alors la réponse est clairement non. Certains éléments nous laissent penser qu’il avait certaines connaissances sur l’islam: le fait qu’il soit appelé par Johan Van Leers (converti musulman SS allemand au Caire) « le deuxième romain » ; qu’il mentionne les qarmatiens ou qu’il cite le Coran pour parler de l’involution des Hommes.

Au delà de cet aspect, le livre est une bonne porte d’entrée pour comprendre qui était Julius Evola et la manière dont il était perçu par les gens (il faisait peur). Mis à part sa personnalité et sa figure, deux grands thèmes m’ont marqué dans ce livre:

1. L’Islam et les éloges qu’il en fait.

Il dit dans un premier temps que l’Islam dans sa forme la plus violente est vouée à réapparaître (je pense même qu’il donne l’exemple de la Turquie). Dans un second temps il exploite une citation de Nietzsche (du Gai savoir si ma mémoire est bonne) qui est trop souvent galvaudée et raccourcie et où il dit que l’ombre de Dieu devra toujours être combattue, malgré sa mort. Finalement, les prédictions et ses pensées sur l’Islam se voient pour la majorité confirmées, notamment sur les Ouighours, qui n’abjureront jamais leur vraie foi et s’opposeront toujours au régime chinois.

2. Sa critique de l’hédonisme et du comportement suspect de Nietzsche (aya Lou Salomé et la photo avec le fouet).

Les philosophes comme Netzsche ou Bentham sont aussi critiqués par Evola. Nietzsche est frontalement humilié avec des remarques sur sa sexualité et Bentham est critiqué pour avoir « introduit l’hédonisme dans la législation » et contribué à son institutionnalisation comme principe directeur dans la société, le tout sous l’égide d’un abandon de la spiritualité pour le « rationalisme dogmatique. »

Très bonne lecture.