Russel Banks s'était déjà penché sur le sort de John Brown, cet abolitionniste américain, fanatique religieux, fou à lier mais lucide quant au sort des esclaves bien des années avant la guerre de sécession. James McBride s'y intéresse à son tour et va enchaîner petite histoire, celle de l’Échalote, un jeune esclave métisse libéré par ce Don Quichotte de l'Ouest qu'il va alors suivre durant les dernières années de sa vie jusqu'à son ultime folie -prendre d'assaut l'arsenal fédéral d'Harpers Ferry pour armer les esclaves- et grande Histoire, celle d'Harriet Tubman et Frederick Douglass, celle d'un pays qui va bientôt se déchirer. Mais n'allez pas croire que tout est rose au nord et terrible au sud, que tous les opprimés voulaient se révolter ou que les facéties de l’Échalote occultent l'horreur et la violence, car James McBride nous propose un récit tout en nuances, drôle et terrible, naïf et pénétrant, humain.