J'ai mis un moment avant de réussir à me plonger vraiment dans ce livre, l'écriture dense, très littéraire, et la multitude de références historiques, culturelles et religieuses m'ont paru au début assez inaccessibles.
Et puis je me suis accrochée et j'ai vraiment adoré le voyage intérieur du personnage principal (Galip) qui recherche sa femme (Ruya) et son beau-frère (Djêlal) dans une ville d'Istanbul, qui cherche -enfin?- à comprendre les liens qui les unissaient tous les trois. Durant sa quête, il va aussi chercher à comprendre Istanbul et la façon dont la société turque impacte les comportements de ses habitants.
A l'image des contes des Mille et Une Nuits, le texte alterne entre les chroniques écrites par Djêlal sur la vie turque et la quête de Galip dans une ville froide, boueuse, floue, à l'inverse de la vision occidentale qu'on peut en avoir.
On accompagne Galip dans ses investigations et peu à peu il va quitter la réalité pour se chercher lui-même et comprendre ce que sont devenus ses rêves d'enfant et sa vie.
Si les 350 premières pages mettent en scène la ville et les personnages, les 350 suivantes alternent effets de miroir entre les différentes histoires qui s'y croisent et la quête du personnage vers sa propre identité.
L'auteur nous conte l'histoire des poètes -les vrais et les faux- et nous démontre qu'il est impossible de comprendre un homme dans sa globalité tant l'identité peut être multiple.
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