Il y a ceux (sans doute majoritaires) pour qui ce livre est d'abord une histoire d'amour dans le contexte de la Turquie des années 70-80. Comme ce n'est pas mon propre centre d'intérêt, j'ai trouvé les 758 premières pages trop longues à mon goût. Même si j'ai apprécié la description du manque de l'autre qui me donne envie de relire "Les deux Anglaises et le Continent" de H-P Roché.
Mais les 50 dernières pages, celles du chapitre 81 qui donne son nom au roman et des 2 suivants, sont beaucoup plus originales et j'aurais peut-être dû commencer par elles. Elles traitent de la mémoire, des musées, des collectionneurs, voire du syndrome de Diogène. Je retrouve le côté délicieusement maniaque d'un auteur comme Georges Perec.
Si je devais être lapidaire, je dirais donc que ça commence comme du Marc Lévy, et que ça finit comme du Perec. Mais même dans les pages à la Lévy, celle où les hommes débattent de la composition exacte de l'équipe de Fenerbahce de 1959 démontre que Nick Hornby n'est jamais très loin.