Auteur ayant côtoyé le célèbre J.R.R. Tolkien, il est impossible pour un fan de Fantasy de faire l'impasse sur le travail de C.S. Lewis, membre tout comme le "Père de la Fantasy Moderne" du groupe Inklings mais également et surtout auteur de la saga Le Monde de Narnia dont le premier tome : Le Neveu du Magicien, nous conte comment Narnia fut créée.
Exemple d'excellence dans le genre de la Low Fantasy (notre monde réel relié à un monde parallèle, en gros), Le Neveu du Magicien, s'il s'agit du premier tome dans le sens de lecture, est en réalité le sixième tome dans l'ordre d'écriture. Une petite information amusante avant de commencer la critique a proprement parlée.
Ce tome nous fait découvrir les aventures de Digory et de Polly, des enfants londoniens plongés dans une extraordinaire aventure suite à une discussion avec l'oncle du petit Digory, possesseur de bagues magiques capables de voyager à travers les mondes.
Pas plus de spoil !
En fan de pacotille, j'ai découvert Le Monde de Narnia devant l'écran de cinéma. Telle a été ma surprise en découvrant des livres alors non adaptés sur grand écran, Le Neveu du Magicien pour premier exemple. Et l'élément qui frappe le plus à la lecture est la simplicité extrême, si je puis me permettre, de l'histoire voire de l'ambiance en général. Tout y est absolument bon enfant et ce, même devant le danger ou la panique. Concrètement, il est impossible de se sentir en danger ou de sentir les personnages en danger durant la lecture ; ce qui nous empêche pas de ressentir d'autres émotions ! Néanmoins, cela n'entache pas davantage l'histoire globale qui demeure plaisante et sympathique à découvrir, et de plus assez facile à lire contrairement à un Seigneur des Anneaux.
Alors, il est vrai que pour une personne possédant un minimum de connaissance biblique, il est tout à fait possible que ce premier tome (ce qui est peut-être le cas pour les autres également) nous fasse immédiatement penser à La Genèse de part de nombreux points. Mais si l'on prend un peu de recule, que l'on se replace un peu dans le contexte d'écriture et d'époque voire même que l'on fait totale abstraction des éléments extérieurs à la narration, les intertextes ne deviennent que de simples références.
Et même portée sur un christianisme peu voilé, l'histoire n'en demeure pas moins merveilleuse, le seul défaut de l’œuvre pouvant être celui des points de vue qui changent assez souvent au fil des chapitres ou les commentaires de l'auteur également assez fréquent.
Mention spéciale au chapitre sur la naissance de Narnia qui se révèle être un vrai délice.
Pour les personnages, on demeure sur une palette plutôt réduite dont les principales touches de couleur sont les deux enfants. D'aucun pourrait pointer du doigt certains clichés, non sans tort, mais le duo demeure attachant. Et de manière général, outre la grande antagoniste de ce roman, tous les personnages offrent quelque chose de chaleureux - même l'oncle Andrew, que l'on peut qualifier en de nombreux moments comme quelqu'un de lâche, égoïste...
Mention spéciale décerné à, bien évidemment, Aslan qui se trouve être le personnage, non pas le plus attachant de ce premier tome, mais le plus admirable dans son rôle de vieux sage à qui l'on vient quémander conseil.
Ainsi, voilà bien un livre ouvrant une série qui ne manquera pas d'être spectaculaire. Si l’atmosphère semble beaucoup plus légère que dans les films de Andrew Adamson (entre autre), Le Neveu du Magicien ne manque pas de nous émerveillé devant la beauté de ce monde nouveau, nous offrant quelques sourires et de bonnes idées agréables à imaginer. Un tome que je ne peux que recommander car un des piliers - mineurs peut-être mais pilier tout de même - du genre de la Fantasy dans la littérature.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !