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D'entrée de jeu, en citant le livre d'entretiens Truffaut/Hitchcock, Melville prévient : un bon cinéaste ne dévoile jamais ses secrets de fabrication, et joue un rôle face à son interlocuteur. Rui Nogueira, fin observateur, va en tirer profit : Melville, arrogant, imbu de lui-même, est une mine d'informations et de ragots mais aussi un cinéphile très averti et une grande gueule constante. En découle un livre passionnant, où Melville distille de ci de là de petites astuces tout en revisitant sa filmographie sans détour, reconnaissant parfois ses torts, souvent ceux des autres. Bien sûr, Melville doit déformer la réalité, mais qu'importe : il parle de cinéma et rien que de cinéma, celui qu'il aime, celui qu'il fait, celui qu'on lui doit. Aimant sans doute s'écouter, ses réponses sont longues et argumentées, pensées incontestablement dans le but de magnifier son intellect et son talent. Pari réussi car "Le cinéma selon Jean-Pierre Melville" est captivant et se lit d'une traite pour qui aime le plus ricain des cinéastes français.
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le 4 mai 2013

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