Un roman que j’ai pris grand plaisir à lire. C’est à la fois très simple et profond. Très japonais… d’après l’idée que je m’en fais, toute subjective.
Ce roman est celui d’un renouveau pour un jeune homme un peu perdu, qui a une grande souffrance intérieure qui l’empêche de se sentir heureux. Un drame familial l’accable : le suicide de son père. En partant faire un un travail abrutissant (creuser, maçonner) sur une île perdue, on comprend qu’il se fuit. Cet épuisement physique l’apaise. Mais en même temps, il espère retrouver quelqu’un à qui il compte poser une question et remettre un mystérieux paquet.
Ryosuke se fait des amis, venus de la ville comme lui, et des ennemis parmi les autochtones qui n’aiment pas voir leurs habitudes bouleversées. Il finira tout de même par gagner l’amitié de certains comme le facteur ou l’institutrice. La personne qu’il espérait tant croiser se révélera le sempaï dont il avait besoin, lui apprenant tant la traite des chèvres et les secrets du fromage que l’attitude nécessaire face à la vie.
Les descriptions de paysage nous plongent dans un monde à la fois rude et beau. C’est un peu mélancolique. J’ai trouvé l‘écriture très simple : elle « colle » au propos, qui est celui du dépouillement.
Enfin les chèvres sont des animaux fascinants, que l’on aurait envie de caresser tout au long de ses pages, et sont en quelques sortes les intermédiaires entre Ryosuke et la Nature, au sens animiste du terme.
J’aime ce genre d’ouvrages où le personnage est « ravivé » par sa quête, succès et échecs. La fin ouverte nous laisse imaginer et c’est très bien aussi. Un beau petit livre.