Sommes-nous en guerre ?

« « Qui s'en soucie ? (...). Ces fichues guerres se suivent et se ressemblent, et tout le monde sait de toute façon que les nouvelles sont fausses. » »

« Winston ne pouvait se remémorer avec précision une époque où son pays n'avait pas été en guerre. (...)
(...) la guerre n'avait jamais cessé, même si, au sens strict, ça n'avait pas toujours été la même guerre. »

« On n'aurait pas dû leur faire confiance. (...) On n'aurait jamais dû leur faire confiance (...). »

« (...) la conscience d'être en guerre, donc en danger, fait apparaître la cession de la totalité du pouvoir à une petite caste comme une condition naturelle et inévitable de la survie. »

« Peu importe que la guerre ait véritablement lieu, et, qu'elle soit victorieuse ou non. Tout ce qui importe est l'existence de l'état de guerre. »

« (...) ce n'est qu'en neutralisant les contradictions qu'on peut conserver le pouvoir indéfiniment. (...) Pour se prémunir à jamais de l'égalité humaine – pour que ceux d'en haut, comme on les a appelés, puissent conserver leurs positions indéfiniment – l'état psychologique dominant doit être celui d'une psychose administrée. »

« Chacune des (...) puissances qui se partagent aujourd'hui le monde ne peut de fait être conquise. (...) Les masses ne se soulèvent jamais d'elles-mêmes et ne se révoltent jamais uniquement parce qu'elles sont opprimées. En fait (...), elles ne s'aperçoivent guère de leur oppression. (...) des bouleversements importants peuvent survenir sans entraîner de conséquences politiques, car il n'existe aucun moyen de donner une forme articulée au mécontentement. Quant à la surproduction, elle est résolue par le procédé de la guerre permanente qui sert également à galvaniser le moral du public au niveau requis. (...) du point de vue de nos dirigeants actuels, les deux seuls véritables dangers seraient la constitution d'un nouveau groupe d'individus qualifiés, sous-employés et avides de pouvoir, ainsi que la montée du libéralisme et du scepticisme dans ses rangs. En d'autres termes, c'est un problème d'éducation. Il s'agit de façonner continuellement la conscience, à la fois du groupe dirigeant et de la couche plus large d'administrateurs qui lui est directement subordonnée. Quant à la conscience des masses, on peut se contenter de l'influencer négativement. »

« Ce que les masses pensent ou ne pensent pas (...) est regardé avec indifférence. Puisqu'elles n'ont pas d'intellect, la liberté intellectuelle leur est permise. »

« Quand la situation l'exige, [les ouvriers] peuvent être précipités dans des frénésies de terreur et de haine, tandis que, livrés à eux-mêmes, ils sont capables d'oublier jusqu'à l'existence de la guerre pendant de longues périodes. »

« Le progrès, dans notre monde, sera un progrès vers plus de souffrance. »

« On ne distinguera plus la beauté de la laideur. Il n'y aura ni curiosité ni joie de vivre. »

« Jamais plus tu ne seras capable de sentiments humains ordinaires. Tout sera mort à l'intérieur de toi. Tu ne seras jamais plus capable d'amour, d'amitié, de joie de vivre, de rire, de curiosité, de courage ou d'intégrité. Tu seras creux. »