Je dois admettre que j’ai été plutôt déçu par l’ensemble du livre. La mise en place laissait présager quelque chose d’intéressant, mais ça ne se concrétise jamais au final. Les personnages ont du potentiel, mais là aussi, rien n’en ressort vraiment : les rôles secondaires sont attachants et bien développés, apportant le bon support aux différents personnages principaux.
Le problème c’est que ceux-ci ne se développe jusqu’au bout. Axandre et Alexandre n’évoluent pour ainsi dire pratiquement pas, la première se contentant de traverser le roman au rythme de son alcoolisme et de sa dépression, le second de son obsession. Quant aux autres (Nicolas et Ines), ils alternent entre disgressions malvenues et longues, cassant le rythme et nous faisant sortir du contexte de l’intrigue. Intrigue qui aura du mal à décoller. La succession des points de vue garde une certaine fluidité globale, en dehors des disgressions dans certaines scènes, mais l’ensemble a du mal à fonctionner.
Griller le retournement de situation final vers la moitié du livre n’aide bien sûr pas, puisque du coup l’enquête piétine encore plus que lors de la première moitié. Le roman se lit bien, grâce au style assez fluide d’Alick tout en créant une ambiance réaliste et captivante, tout en créant une atmosphère parfois crasse, poisseuse, oppressante. Toutefois, l’intrigue donne l’impression de faire du sur-place, jusqu’à sa dernière partie où les différents éléments se mets en place. D’autant plus que les rares avances relèvent pratiquement du deus ex machina, faisant perdre en crédibilité et participant à griller le final.
À cela, on ajoute les quelques coquilles qui se baladent encore ici et là, et surtout un énorme problème de relecture, pas uniquement pour résoudre les faiblesses de l’intrigue qui fonctionne quand même, mais surtout pour corriger tous les anachronismes qu’on peut repérer ici et là. Notamment l’importance donnée aux réseaux sociaux, qui n’avaient pas une telle importance encore à l’époque de l’intrigue, du moins pas sous cette forme et pas en France.
Miroir est donc un livre avec du potentiel, de bonnes idées, mais qui a du mal à les mettre en place et les exploiter à leur plein potentiel. Du coup, un petit sentiment de déception en ressort, car c’était possible de faire bien mieux.