Avec son dernier roman, Valérie Cohen s’attaque à un sujet longtemps resté tabou : le plaisir féminin. Loin des désolants « Mommy porn » à la mode en ce moment, elle l’aborde avec délicatesse à travers quatre personnages de femme, proches de ses lectrices.
Anna, devenue grand-mère, prend conscience que son mariage l’étouffe depuis toujours et qu’elle n’a jamais vraiment connu de désir pour ce mari maladroit et sarcastique qu’elle sert plus qu’elle n’aime depuis trente ans.
Julie rêve de bras d’homme forts et tendres, protecteurs, depuis que celui qu’elle pensait être l’homme de sa vie l’a abandonnée avec quatre enfants en bas âge.
Lucia a traversé l’océan pour mettre de la distance entre l’homme qu’elle aimait d’une passion dévorante et sa nouvelle vie. "Il était de ces hommes qui vous attachent à eux et décident de la longueur de la laisse."
Enfin, Noémie rêve de retrouver les émotions qui la bouleversaient tant au début de son remariage.
Rien de glauque, de lourd ou d’impudique dans ce roman. Au contraire. Valérie Cohen nous parle avec tendresse de ses personnages. J’ai presque envie de dire de ses amies. Sans jugement, elle retrace le parcours de chacune et ce qui les a amenées à se retrouver aux quatre réunions de Patrice Denis, architecte du désir, comme il aime se faire appeler. Entre gêne, regrets, frustrations, envies, espoir, chacune se dévoile tour à tour de manière parfois piquante et des liens se nouent inévitablement entre ces quatre femmes.
Beaucoup d’émotions traversent ce roman plein d’humour et pas seulement chez les personnages. On ne peut s’empêcher de se reconnaitre parfois dans certaines situations ou de reconnaitre des amies intimes.
Valérie Cohen nous donne à réfléchir avec ce roman distrayant et bien documenté. Le plaisir est-il le ciment du couple ? Peut-on vivre harmonieusement en couple même si désir et plaisir s’absentent du lit conjugal ? Etre une femme épanouie dans la vie est-ce conditionné à une vie de couple épanouissante ? Autant de questions que l’on s’est inévitablement posées déjà une fois et qu’il serait peut-être bon d’aborder en couple, un jour.