entre conte de fée et thriller, JCO nous emmène aux portes de la folie avec son héroïne, femme battante, première présidente d'une université de l'Ivy league. Son armure se lézarde lorsque atteinte de burn-out elle se retrouve sur les lieux de son enfance, elle, la mudgirl, abandonnée par sa mère dans un marais, - elle ou sa soeur ? Elle sera placée dans une famille d'accueil, puis adoptée par un couple de quakers qui lui offrent leur amour mais la privent pour la seconde fois de son identité en la renommant du prénom de leur bébé décédé.
Un roman foisonnant, une écriture très riche, très fouillée, JCO n'épargne aucun détail au lecteur, on est avec l'héroïne dans ses délires, et on ne sait plus parfois, comme elle, où est la réalité.
On est petite fille avec les têtes de chapitre "Mudgirl, ci, Mudgirl, ça" comme les historiettes de notre enfance et comme elles, elles contiennent une face noire.
C'est aussi un livre engagé, une femme qui ne peut plus faire le grand écart entre ses convictions et les donateurs de l'université engagés, eux, avec le gouvernement dans la guerre d'Irak après le 11 septembre.
C'est l'histoire d'une femme seule, qui ne peut s'abandonner, au risque de voir le masque craqueler, comme la boue qui sèche.