Karim Miské est né d’un père mauritanien, diplomate, musulman et d’une mère française, assistante sociale, professeure, athée et féministe. Dans ce livre court et percutant, l’auteur nous explique tout le questionnement qui a accompagné sa vie : celui d’être. De la honte ressentie et envahissante jusqu’à la passion salvatrice pour la littérature, l’auteur nous raconte toutes les étapes qui lui ont permis d’être et surtout de comprendre, de se comprendre.
Ce livre n’est pas un témoignage ni une façon de vivre et d’être accepté quand on arabe, musulman, athée, blanc,… Avec beaucoup de finesse et de sincérité, Karim Miské met en scène des moments de sa vie personnelle et professionnelle qui l’ont touché et l’ont poussé à se demander qui il était et surtout à qui, à quoi il appartenait. Nous nous retrouvons donc sur un chemin semé d’embûches, la première étant de faire plaisir ou de faciliter les choses. Or être n’est pas facile. Car tout au long des pages, il s’agit de cela : qui est-on et que peut-on être dans cette société ? Ce livre permet de voir à quel point notre société réduit, minimise et simplifie par peur. L’écriture de Karim Miské prouve tout à fait le contraire. Le sujet pourrait être barbant. Son livre est passionnant. Ses mots interpellent. La mise en page sort des sentiers battus. Se rechercher ce n’est pas faire comme tout le monde, ce n’est pas s’enfermer, c’est choisir qui on est, qui on a besoin d’être, c’est s’appartenir.