Voilà, c' était tout pour moi !
Plu sérieusement, nous avons là un hommage évident à la Bretagne, et en particuliers à Belle-Ile. Ce qu'il y a de merveilleux dans le style de Mauffret, c'est qu'il sait faire briller cette région. Il utilise des mots rares, qui deviennent par ce biais poétiques, qui évoquent immédiatement des images et qui, au final, disent bien plus de choses que ses phrases. Même les prénoms d'ailleurs: Pépé la Boulange, ça pose immédiatement la vie du bonhomme ! Gaelle, on comprend tout de suite qui elle est. Ce livre est une véritable leçon de littérature tout court sur ce plan là. Dans la littérature jeunesse, il est très instructif. Il communique comme il se doit les leçons de la vie, apportés de la meilleure des manières (c'est-à-dire la transmission sur une terre natale et pure). Et puis, le périple en lui-même... Il faut vraiment qu'un type triste cherche à tout prix des attentats terroristes dans toutes les histoires pour bouder le plaisir simple et insouciant de voir les rencontres défiler en apportant leur lot de lumière. La vie, c'est ça aussi, et c'est ça qui font les sourires. D'ailleurs, même lorsque cela se répète, Mauffret n'ennuie jamais, et le nombre de pages n'est ni peu ni trop.
Mais je mets 8, à cause des personnages. Là, Mauffret tombe dans le piège de la caricature, des personnalités trop étriqués. Le petit garçon principal finissait carrément par m'irriter par ses commentaires frôlant la béatitude. Je ne dis pas que c'est désagréable à chaque fois (la future belle-mamie), mais lorsque cela donne des mauvaises idées comme la mère du personnage principal, qui est ultra-tolérante, ultra-compétente en tout et qui sait mieux ce que cachait son beau-père que les propres enfants de ses derniers, il y a clairement exagération !
C'est un bouquin que je conseille absolument à tous les enfants, un des rares vrais plaisirs littéraires auxquelles m'a convié l'école. Du temps où on n'avait pas beaucoup de pain sur la planche.
OK je sors...