Se servir de charges explosives pour semer le chaos et faire régner un climat de peur au plus grand nombre, le funeste scénario a été maintes fois employé par les organisations terroristes afin d'atteindre leur but. Ce n'est pas nouveau et le macabre procédé a été utilisé sur les cinq continents pour combler les terribles desseins intégristes, totalitaires, criminels ou les trois requis. Le plus dramatique, c'est que la plupart du temps, ces explosions tuent à l'aveugle sans distinction d'âge, de sexe ou d'origine. mais il semble en être autrement avec Serial bomber, le dernier livre de Robert Pobi, traduit en français et paru aux Arènes dans la collection equinox.
L'emblématique musée Guggenheim de New York est privatisé ce soir. 700 convives, le gratin de la grosse Pomme. En un instant, une déflagration les réduit toutes et tous à néant. Comment faire pour suivre une piste quand il y en a potentiellement des centaines? Pour le FBI, il faut faire appel à Lucas Page, un astrophysicien qui dispose d'un don une capacité d'intégration de données et d'analyse hors du commun. Mobilisé par Kehoe, il prête son soutien, collabore avec la lieutenante Whitaker mais les explosions se succèdent. Comment sortir de cette spirale mortifère?
Après City of windows, Robert Pobi nous avait gratifiés d'un étonnant et brillant thriller avec déjà Lucas Page en personnage principal. On le retrouve ici sollicité pour une autre enquête autour d'un poseur de bombes plutôt qu'un sniper. Le lecteur de Pobi aura plaisir de retrouver l'astrophysicien né sous une bonne étoile tant il arrive à sortir vivant de situations où habituellement on en sort les deux pieds devant. Malheureusement, sans être raté, Serial bomber n'a pas la superbe de "city of windows". Il s'appuie sur la même recette au niveau du rythme, du style et des personnages. mais l'intrigue est un peu plus convenue et il manque la dose d'affect portée par Lucas Page sur cette affaire et qui participait à son envie d'en découdre, de venger son ami abattu par un sniper. Certes, ce n'est pas un échec, le roman se lit facilement, cela reste efficace mais les lecteurs de city of windows ne pourront s'empêcher d'une de comparer les oeuvres et de deux de ressentir une légère déception. Serial bomber se situe entre le pétard mouillé et la bombe littéraire. Vivement le troisième Pobi!