Le problème de tous les "auteurs" de bouquins de gare, comme on disait à une époque où les gens lisaient encore de vrais livres au cours de leurs voyages en train ou en avion, c'est que, quelle que soit l'efficacité de leur formule, vient un temps où la vacuité de leurs livres devient plus forte que les mécanismes pavloviens que leur "écriture" déclenche. Coben, qui m'a tenu compagnie, et fort agréablement, durant des milliers de kilomètres, dans les airs comme sur terre, est aujourd'hui au bout du rouleau Un exemple ? Son "6 Ans Déjà", qui recycle pour la nième fois son éternelle énigme d'une disparition (de femme aimée, d'enfant, etc.) dont la résolution révèle un passé qui n'est pas celui que le héros croyait avoir vécu, et qui est l'un de ses livres les plus poussifs et les plus vains. Entre un personnage principal transparent, incarnant le good old American boy cher à Coben, et une "enquête" qui n'avance pas, qui se clôt de manière totalement incohérente sur des révélations inintéressantes au possible, parce que reflétant une histoire incohérente et peu crédible, il n'y a pas grand chose à sauver dans "6 Ans Déjà", d'autant que le happy end de rigueur s'avère un sommet de ridicule. On n'en voudra même pas à Coben pour ses habituels commentaires réactionnaires, anti européens ou tout simplement stupides, et on lui souhaitera de continuer à enfumer suffisamment de nouveaux lecteurs pour garantir sa retraite au soleil de Floride. La suite, ce sera sans nous... [Critique écrite en 2013]