Je ne connaissais absolument pas Michèle Lesbre, et « Tableau noir » est donc le premier ouvrage que je découvre de l’auteur.
Il s’agit en fait d’un récit globalement autobiographique d’une institutrice, devenue après directrice d’école élémentaire, par quelques morceaux choisis, de sa propre éducation et de quelques exemples marquants.
Ces récits, plus ou moins romancés, sont toujours intéressants, indépendamment de leur qualité littéraire, en ce qu’ils constituent des témoignages de vie, et surtout la mémoire d’un métier. Ici ou la, on a quelques belles pages sur l’enseignement, la découverte, le goût de la transmission. Ces quelques pages sont cependant rapidement gâtées par quelques autres, qui jugent en passant, sur le monde, les écrans, les politiques, le ministère. On sent l’envie de donner un coup de canif, mais le projet échoue. On sent ainsi, en fait, plutôt l’évolution d’un monde sans que l’auteur ne l’accompagne (et on peut le regretter, mais ici ce n’est pas parfaitement bien fait). Cette impression est parfois d’autant plus dommageable que l’on trouve, ici et là, quelques positions dogmatiques (pourquoi pas) mais qui ne sont pas étayées ou par des raisons qui ne me semble pas justifiées.
En quelques mots, c’est donc un ouvrage que j’ai trouvé globalement décevant, bien que ne sachant pas forcément à quoi m’attendre. Très court, il peut cependant valoir le coup d’œil pour quelques belles pages et pour qui sera plus sensible que moi à l’histoire déployée et aux prises de positions.
Enfin, pour être totalement honnête, on peut également reconnaitre à l'ouvrage de citer et donner un nouvel exemple à la LQR, la langue de la Vème République prophétisée par Eric Hazan. Me refaire penser à cet ouvrage, qui m'avait marqué, est peut-être déjà suffisant pour donner envie de jeter un oeil sur ce bouquin.