Elle est enfermée dans le coffre d’une voiture à côté d’un homme. Elle sait qu’elle va mourir.
Bea et Florin sont appelés suite à la découverte de deux cadavres. Il semblerait que l’homme ait tué la femme avant de se suicider. Sauf que certains éléments gênent Bea.
Je ne sais pour quelle raison j’ai mis du temps à me plonger en temps réel dans ce roman. Pourtant, j’étais plus que ravie de lire à nouveau cet auteur. Mais le début et les 100 premières pages ne m’ont pas fait plus d’effet que ça. Il me tardait que cela se mette réellement en route. Malgré les meurtres, les questionnements de Bea, la sauce ne prenait pas. Pourtant, entre 5 et Tout un poème, du temps s’est écoulé à mon niveau. Tout un poème peut être considéré comme une suite à 5 puisque l’action se passe quelques mois seulement après la grosse enquête de Bea. En tous les cas, passées ces pages qui ne sont pas d’un ennui total, l’auteur réussit un véritable tour de force. Nous plonger dans l’enquête avec tous ces personnages et nous dévoiler, strictement à la fin, le pourquoi du comment. D’ailleurs, je me suis demandée quel est le véritable but poursuivi mais en lisant les confessions des uns et des autres, j’en comprends toute l’ampleur.
Le groupe de poésie sur Facebook, la quête inlassable de victimes de bourreaux, en tous les cas, le sujet est bien trouvé. Même avec des groupes fermés sur le Net, les échanges ne sont pas toujours ce qu’ils sont. Il faut lire entre les lignes pour tenter de comprendre, sauf si certains messages s’adressent à des personnes spécifiques qui ne sont pas toujours connectées en temps voulu. Il peut y avoir de belles choses sur les réseaux sociaux, certes, mais les dangers du Net sont bel et bien là et ce n’est pas parce que l’on se cache derrière un écran que tout est tranquille. Il faut également tirer la part du vrai et du faux, de personnes qui sont mal et qui tentent des appels à l’aide. Ursula Poznanski nous invite donc à faire attention. A l’heure du Net, du smartphone, il est très facile de montrer, en temps réel, ce qui se passe, comme un cadavre… J’espère ne pas avoir à vivre une telle situation. De toutes façons, je n’ai pas l’envie d’être un voyeur et je préfère laisser la police faire son travail.
Au niveau des personnages, nous retrouvons Bea et Florin, son supérieur. Bea semble mieux s’entendre avec son ex-mari, mais la situation est difficile car elle est un flic qui peut être appelée n’importe quand. On sent une tension entre Bea et Florin, qui lui est en couple. Plus que de l’amitié. Les gestes tendres les mettent mal l’un et l’autre. Personne ne franchit le pas pour le moment. Malgré la hiérarchie, ils sont très proches et puis il y a également les rumeurs qui pourraient être vite montées en épingle si le rapprochement était trop flagrant. Ils vivent difficilement cette situation. Se décantera-t-elle un jour ou l’autre ? L’auteur entretiendra le suspense jusqu’au bout.
Bea a de nombreuses intuitions mais elle sait qu’elle doit faire attention car ce n’est pas sûr que cela fonctionne réellement. Se baser sur des faits, sur des preuves mais elle arrive à faire le boulot proprement dit et sur ses heures libres avancer sur ses intuitions. C’est un travail de longue haleine. Nous retrouvons également des personnages rencontrés précédemment, notamment Hoffmann, le grand chef mais lui doit faire face à une situation familiale compliquée donc il lâche un peu l’animosité ressentie envers Bea, malgré quelques piques.
L’auteur nous offre quelques passages en italique où j’ai dû revenir dessus car ils m’ont fait me poser des questions. Peu d’indices laissés quoique… Il y a également de nombreux passages de conversations et puis ces nombreux poèmes partagés pour lesquels il peut y avoir des sens cachés. Cela a été la partie la plus dure pour moi.