[Pour le Prix SensCritique du Premier Bouquin Stock]


Dans le plus pur canon de la littérature américaine, nous voici partis dans les Etat-Unis en 1920. Roscoe Martin chef de famille et fermier bien malgré lui tente de sauver l'exploitation agricole dont il a hérité par mariage. Électricien de formation, il va connecter la ferme au courant pour en moderniser la production. Si Roscoe trouve un nouveau souffle à sa vie grâce à ce projet d'électrification, il l'effectue hors du cadre légal et ce nouvel élan l'enverra directement en prison.


Cet événement dont Roscoe n'a pas évalué les répercussions précipitera la famille Martin dans une déchéance qui affleurait. Ces déchirures mal enfouies font éclater au grand jour tous les problèmes que le couple a tu depuis leur installation à la ferme.


La construction du roman fait alterner avec brio l'univers carcéral auquel est confronté le héros avec le présent de la famille avant l'incarcération et au moment de sa sortie. Ce mélange des lieux fonctionne en offrant une lucarne sur la prison pour blancs du début du XXème siècle aux Etats-Unis, qui si elle est plus enviable que le sort réservé aux noirs reste un environnement qui transforme les hommes et pas de la bonne façon. Ce que doit faire le héros afin de sortir de façon anticipée et comment il doit s'arranger avec ce qu'il est et sa morale en tentant de passer le moins de temps possible à l’infirmerie.


La galerie de personnage que ce soit en prison ou à l'extérieur manque de subtilité et le roman frôle parfois la caricature. Le personnage du fils qui intervient de façon ponctuelle manque de corps alors que l'auteur lui offre une place centrale dans la trame principale du roman. Les rapports du couple sont en revanche plus finement traités qu'il n'y paraît au début, où comment les non-dits se transforment en terribles rancœurs. Le héros Roscoe trouve un traitement à sa mesure entre le sentiment d'injustice qu'il ressent pour sa condamnation et sa culpabilité d'avoir précipité sa famille vers la chute le tout mâtiné de son désir de liberté refoulé.


Pour correspondre au modèle du roman américain classique l'auteur ponctue son roman de réflexions sur l'état de l'Amérique rurale ou sur le traitement réservé aux noirs sans que cela n’en alourdisse la lecture ni ne lui donne un ton moralisateur.


Sans faiblesse, sans lourdeur, à la construction rythmé, "Un jour comme un autre" est un roman d'un classicisme assumé, qui pèche par conséquent par son manque d'originalité et c’est fatal pour un premier roman, l’impression de l’avoir déjà lu ...

Nanash
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le 1 oct. 2016

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