Après une campagne de pub orchestré par la maison d'édition je m'attendais à une révélation : or, ça a fait plouf :
Pour me faire une meilleure idée de l'auteur, j'ai voulu encore essayer. Bien mal m'en a pris. Cet opus est affligeant à bien des égards. Il y a d'abord cette histoire d'attentats « terroristes » qui font pschitt. J'ai pensé un moment qu'il manquait une partie au livre. Il y a une campagne présidentielle avec les mêmes partis que ceux de 2021 et les mêmes tendances. Il y a un ministre de l'économie super intelligent qui a des problèmes de couple. Mais il y a surtout Paul Raison avec ses tracas quotidiens et sa famille que la maladie du père fera se retrouver dans le Beaujolais. le tout décrit assez platement et avec des passages qui ressemblent à des extraits d'encyclopédie en ligne ou de Wikipédia qui semble ne plus quitter l'auteur entre deux verres de rouge et des antidépressif. Mais le scribe mesure tout à l'échelle Houellebecq: la performance charnelle et sa fréquence.
(statistiques Insee?)
Il y a bien sûr les femmes. Dans l'ordre d'apparition. Prudence, asexuée ; Evangeline, une « chaude » ; Cécile, vierge au mariage et prieuse ; Indy, elle a droit à tous les qualificatifs… notamment les mots commençant par c et par p ; la médecin chef, une bourgeoise qui […] à l'évocation de Bernard Kouchner ; Véronique, une médiocre pas capable d'aimer ; Madeleine, une pauvre sans commentaires ; la mère de Prudence, franchement pénible ; la copine de sa mère, grande et maigre, très laide. Finalement, il y a uniquement trois femmes qui ont droit à tous les égards tout au long de l'ouvrage : Maryse (elle est bien roulée ; alors, bien entendu) ; Raksaneh (celle-là est bien moulée dans son body ; le lexique Houellebecqien est très étendu) et Carrie Anne-Moss (elle, Paul ne l'a pas rencontrée… alors on ne sait pas si le jugement est définitif, Matix ou Matrix). On a d'ailleurs droit à l'apprentissage de Paul avec Magalie, Sirielle et Sandrine avec leurs spécialités à chacune. Il faut admettre toutefois que Paul reconnaît, dans un moment d'égarement sans doute, que « les femmes sont courageuses ».
Ceci explique que les analyses de la vie de couple se limitent aux performances (ou manque de performances) charnelles car, en réalité, il n'y a plus que ça qui compte. La dernière partie du livre est d'ailleurs pathétique à cet égard. Si seulement les scènes de corps à corps étaient décrites avec talent ; mais là aussi, il faudra repasser. On est dans la mécanique pure.
Houellebecq, c'est aussi un défilé de marques, des plus populaires aux plus élitistes. Une bonne quarantaine dans ce livre. Il y a bien sûr des médicaments et de l'alcool, beaucoup d'alcool. Un Tennessee whiskey se taille la part du lion. Malheureusement les éditeurs ont oublié de corriger une faute d'orthographe à son nom. Il y a d'autres fautes mais le monde de l'édition n'est plus ce qu'il était. Une disgression très lourde qui donne mal au crane. Perso, j'ai avalé deux Doliprane 1000, pour me remettre. Anéantir m'a anéantie... le cerveau.
Dans les remerciements, Houellebecq demande à ce qu'on le pardonne pour certaines erreurs dans le texte mais demande tout à la fois aux auteurs de mieux se documenter avant d'écrire. Il est vrai qu'avec une meilleure documentation, on n'aurait pas placé une pleine lune le 30 décembre 2026 ou le 27 février 2027 ! Sauf une autre réforme judiciaire d'ici à 2026, les tribunaux de grande instance n'auront pas réapparu et Villié-Morgon ne dépendra pas des juridictions de Mâcon. Non, les notaires ne prêtent pas serment dans un habit bizarre. le modèle de la voiture russe du père de Paul n'existait pas en 1977, mais ce n'est qu'un détail. Une relecture de ces longues pages aurait évité de placer en juin une scène en Bretagne quelques jours avant les élections en mai. Donc, erreurs à foison et coquilles. Mais que fait la maison d'édition? Ils n'ont plus de correcteur??? A lire pour les fadas du Monsieur.
Heureusement qu'en France on a encore d'autre écrivains.