De la littérature russe...
...et de la vraie.
Alors ça va de soi, au début, on s'empêtre un peu dans les personnages ; en viendra-t-on à bout ? Saurons-nous nous en faire des intimes ? C'est qu'ils sont nombreux et complexes ,et les liens qui les unissent plus encore !
Mais de fil en aiguille, nous voilà plongés dans leur univers, les patronymes s'inscrivent dans notre esprit, évoquent des silhouettes qui se font vite de plus en plus claires, de plus en plus précises, les caractères émergent de l'ombre, et soudain, nous voilà sous leur emprise.
Que de richesse, que de complexité en chacun des personnages ! Aucun ne peut être définit comme principal ; c'est à toute une société que nous avons à faire, les personnages sont liés, interdépendants, et c'est en cela qu'ils font vivre le roman. Point n'est besoin d'une intrigue, d'un élément déclencheur qui marquerait le commencement d'une droite nous guidant droit à la clôture de l'enquête et du récit. Non, la narration peut prendre son temps, aller, venir, divaguer, s'arrêter pour repartir. Car les personnages, dans les détails qui les composent ; leurs pensées, réflexions, leurs espoirs, leurs actes, suffisent à nourrir le roman, et nous, lecteurs.
Je ne pourrais exprimer tout le plaisir que j'ai pris à partager les digressions philosophiques de Lev ; je ne pourrais dire le serrement de mon coeur, les papillons dans mon estomac, l'explosion multicolore de joie qui a retenti en moi lorsque Kitty a répondu positivement à sa demande !
Oui c'est là tout l'art de la littérature russe : vous rendre attachant tout personnage, quel qu'il soit, de sorte que ses préoccupations deviennent les vôtres. Tous recèlent d'authenticité ; tous sont comme animés par une flamme qui font d'eux des êtres à part entière, des êtres vivants.