Qui est Kurtz? Un génie, un visionnaire, un fou, une idée?
Certainement, Kurtz est le protagoniste invisible de cette histoire de Conrad. Il est présent depuis le début du récit du capitaine Marlow, qui, à la première personne, raconte à ses compagnons son étrange voyage dans le Congo sauvage. Marlow, comme tout le monde, est fasciné et attiré par cet mystérieux personnage auquel il doit rencontrer au cœur de la jungle.
Qu'est-il arrivé à Kurtz?
Apparemment, un séjour prolongé dans un lieu inhospitalier, loin de la civilisation à laquelle on est habitué, peut briser le caractère le plus fort et bouleverser l'homme le plus sensé. Ainsi, la descente progressive de l'âme aux enfers à cause de la solitude, du désespoir, de l'abandon, mais aussi, de l'arrogance et de la vanité, ont rendu Kurtz fou.
Ce récit me rappelle un roman de Stefan Zweig que j'ai lu il y a quelques mois: "Amok". Son histoire, toutes proportions gardées, présente de nombreuses similitudes avec le livre de Conrad. Tout d’abord, le protagoniste raconte son histoire sur le pont d’un navire. Il est aussi un homme mystérieux, un médecin européen, qui vient de vivre une expérience troublante lors de son séjour dans la jungle profonde de la Malaisie. Accompagné seulement de ses livres et de ses domestiques indigènes, il souffre d'une sorte de délire, une maladie tropicale qui consiste en une explosion de rage folle, à cause de la solitude, de l’abandon, du désespoir…, tout comme Kurtz. De plus, les deux récits datent de la même période: le début du vingtième siècle.
« Le cœur des ténèbres » est une œuvre un peu étrange, mais intéressante. Cependant, concernant ces questions, je préfère le livre de Zweig, qui contient une intrigue plus captivante.