A partir des éléments de son quotidien et de sa biographie, Eula Biss s’interroge et nous interroge ce qui fait notre façon d’être au monde, et ce qui nous inscrit dans une vision globale du fonctionnement de notre société. Rétrospective individuelle, mais aussi historique et l’on apprend beaucoup de la genèse du capitalisme, de l’évolution des classes sociales, mais aussi de tout ce que nous construisons mentalement pour justifier les privilèges dont nous bénéficions.
Pas de discours militant qui pointe du doigt les désignés responsables, mais une réflexion honnête et sincère autour du problème. On n’y trouvera pas non plus d’une perspective centrée sur l’effondrement inévitable. Il s’agit plus d’un arrêt sur image, d’un état des lieux.
Le texte soutient également des valeurs féministes, en mettant en évidence un état de fait, héritage d’un monde patriarcal.L’autrice aborde également le sujet de l’art et de la valeur attribué aux œuvres, qui n’a rien à voir avec le talent mais repose sur la loi du marché !
Ecrit dans une langue simple et accessible, cet essai est très intéressant et se lit comme un bon roman, tout en offrant une belle occasion de faire le point sur une question centrale de notre condition d’humain grégaire.