Tout ce que l'on peut dire sur cette pensée d'un homme extrêmement cultivé c'est qu'elle est imprégnée de "désabusion", d'une certaine tristesse bien que la note finale soit un tout petit espoir sous la forme d'une fleur qui pousse malgré la fin de l'homme qui parait probable. Oui un homme seul ne peut rien, ni même un groupe humain tant il est vrai que nous sommes au service de la civilisation mais aussi de l'espèce. On ne sait pas vraiment vers quoi nous nous dirigeons car les solutions ou systèmes que nous mettons en place ne peuvent être complètement satisfaisants et font à leur tour émerger de nouveaux problèmes que les générations futures auront à gérer (si Poutine et tous les fous style Trump qui nous dirigent le veulent bien) puisque notre tour est passé. Fuir est une solution qui ne résout rien mais qui permet à l'échelle de l'individu de supporter l'angoisse de la condition humaine, d'accepter son sort, sa place dans la hiérarchie. L'angoisse existentielle prend racine dans l'incompréhension et le vide dans lesquels nous nous trouvons mais aussi dans le fait que nous n'arrivons pas à entendre, à comprendre. Nous agissons inconsciemment et provoquons, augmentons souvent le malheur, propageons les idées néfastes qui aboutissent à l'exploitation de l'homme par l'homme. La propriété privée, le système des dominances que nous cautionnons tous les jours en nous satisfaisant de gratifications sous forme de "marchandises", le dirigisme maintenu par la force devraient être combattus tout en pardonnant à ceux qui profitent le plus de ce fonctionnement...Doux rêve puisque même les luttes armées reconduisent à des gouvernances similaires ou pire (Stalinisme, Castrisme...). Comment pouvons nous laisser perdurer cette machination que nous avons érigée nous mêmes et qui nous brise, nous dévalue à notre insu ? L'imagination, qualité propre à l'homme pourra, peut être venir à son secours mais seulement quand le message aura été entendu, quand le pacte civilisationnel aura été revu pour plus d'égalité, quand les enfants ne seront plus élevés pour s'intégrer dans un système hiérarchique, certainement aussi quand l'argent aura moins de valeur à nos yeux. Cet argent qui a beaucoup trop de pouvoir et qui vit par lui même comme une chose infâme nous manipulant. Le contrat social cher à Rousseau n'est pas obsolète mais il a tendance à se dégrader, se déliter et à ce constat limpide et caustique fait par HL s'ajoute l'emploi des mots galvaudés que sont amour et foi. Des mots trompeurs forgés, utilisés par des dominants qui assoient leur système en les faisant mentir. Alors quoi ? Comment faire ? HL ne donne pas de solutions car il n'y en a pas, il déroule sa pensée éclairante et nous permet d'approcher ce message que tous devraient pouvoir entendre, comprendre...un jour...qui sait ? Difficile d'aimer les autres quand ils éveillent notre méfiance, quand ils nous jugent tous les jours, quand ils parlent comme des patrons ou des fonctionnaires étriqués, quand ils apparaissent à nos yeux comme des concurrents souhaitant profiter des objets ou des êtres qui nous entourent, quand il n'y a que compétition, tout simplement quand les paroles sont dénuées d'Humanité. La nature humaine perdue dans la Nature sera-t-elle capable de s'adapter pour que nous puissions garantir à tous une équité tout en préservant notre niche écologique ? Réussirons nous un jour à vivre en harmonie, à briser le cycle de la dominance ? La réponse est dans le futur et malheureusement elle ne prend racine ni dans le passé, ni dans le présent. C'est une construction nouvelle et nul ne peut dire la forme qu'elle aura.