Ayant apprécié la première partie du livre, je suis resté perplexe à la fin de ce "roman"
- cette autofiction ou roman non fictionnel, ce livre dit d' "écriture blanche" dans la lignée d'Annie Ernaux - , comme un plat sucré salé mal dosé.
L'étude sociologique du livre est intéressante malgré l'aspect répétitif des humiliations vécues par l'auteur/protagoniste, on aimerait parfois prendre un peu plus de recul, vis à vis des situations vécues, en ressortir un quelque chose, une pensée dite "critique", une auto-analyse comme l'a magistralement fait Didier Eribon avec "Retour à Reims".
C'est d'autant plus difficile, qu'ayant lu "Retour à Reims", je relisais la même histoire aux abords du XXI ème siècle, sans rien de bien nouveau, de contemporain.
La reproduction sociale, l'effet mimétique du groupe, la pauvreté et ses "Hontes" sociales, le manque d'amour que cela peut engendrer par la suite, tout cela existe et est bien décrit mais d'autres situations qui semblent romancées, crée un trouble dans l'acceptation de cette autofiction.
Bien des questions se posent à cette lecture, parfois Edouard Louis répond avec ses connaissances d'aujourd'hui, sa position de "dominant", de traître" à sa classe sociale, mais bien souvent, il enchaîne les descriptions et me laisse sur un sentiment d'inachevé.
Bref, ce fut une lecture digne d'intérêt mais, parfois fort frustrante.