John Maynard Keynes est sans doute un des économistes les plus connus, pas seulement parmi tous les économistes du XXe siècle, mais sans doute parmi tous ceux qui ont existé. Tout d’abord il a donné son nom à une doctrine, une école de pensée, économique : le keynésianisme. Aujourd’hui encore nous avons ce que nous appelons des néo-keynésiens avec les plus connus comme Stiglitz ou Mundell.


Dans ce livre publié en 1931, juste après le krach boursier de 1929, mais pendant la crise économique qui toucha l’Angleterre, Keynes nous présente un livre dans lequel il élaborera sa théorie comme quoi l’Etat doit intervenir, car le marché semble incapable de se réguler tout seul.


On peut diviser son livre en trois parties, tout d’abord la première partie s’attarde sur les conséquences de la crise sur l’économie. Il s’intéresse à l’absence de reprise de l’activité économique, au chômage et à la commission économique de 1931 qui préconisait ce que nous appellerions une politique d’austérité budgétaire. En d’autres mots, la réduction des dépenses de l’Etat.


La deuxième partie s’attarde sur ce que Keynes préconisait dans les années 20 et ce qu’a fait la banque centrale d’Angleterre, la sortie du système d’étalon-or. Lors de la crise de 1929, la banque d’Angleterre dut en sortir puisqu’elle n’arrivait pas à garder un taux de change fixe avec le dollar.
Durant ces différents chapitres, Keynes se livre à une liste des multiples défauts dont fait preuve le système d’étalon-or. Cette sortie permis la dévaluation de la monnaie et à gagner selon Keynes un avantage pour le commerce. Il utilise aussi un chapitre à la fustigation du « laisser-faire » contre lequel il combat intellectuellement.


Pour lui le marché doit être régulé par l’Etat. C’est pour cela que l’on associe le keynésianisme à ce que l’on nomme « le choc de demande » c’est-à-dire que l’Etat va utiliser des fonds pour faire des commandes aux entreprises et relancer l’économie.


Dans la troisième et dernière partie, Keynes nous livre sa vision pour l’avenir. A son époque, on se rend compte que la productivité augmente d’année en année, notamment grâce à l’électrification massive. Il imagine une société où de plus en plus de classes sociales seront délestées de la nécessité de travailler. Il nous faudra néanmoins selon lui contrôler notre population, éviter les guerres et la discorde civiles et nous en remettre à la science.


C’est d’ailleurs assez particulier de voir pointer une once de positivisme chez quelqu’un qui a connu la Première Guerre mondiale et a vu ce que la technologie pouvait faire quand il s’agit de destruction. C’est un livre extrêmement intéressant qui nous présente la thèse de Keynes dans un contexte de grave crise économique et la fin d’un système d’étalon-or que l’on croyait prospère et bien établi.

Franc_cot
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le 15 févr. 2020

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