Face Mort – Stéphane Marchand – Fleuve Noir
Quand on entend parler d’intelligence artificielle, on pense d’abord à la Silicon Valley, à ces mastodontes US qui aspirent de la DATA, de la donnée pour donner à manger à leurs ogres IA afin qu’ils crachent des analyses et des ciblages marketing pour vendre le dernier téléphone ou repérer le futur électeur d’un magnat immobilier si vous voyez à qui je fais allusion. Mais l’IA ne sert pas qu’à vendre des articles de wish sur une quelconque MarketPlace, elle est développée pour d’autres usages comme la reconnaissance faciale et le croisement, et cela dans le but d’assurer la sûreté de l’Etat. C’est ce versant que traite le livre de Stéphane Marchand intitulé Face mort et paru chez Fleuve Noir.
Georges Kabla est un polytechnicien, « mozart » de la DATA. Il a un profil très intéressant pour la DGSE qui le ferre pour travailler sur Face Mort, un tout nouveau logiciel de reconnaissance faciale. En phase de rodage entre ses mains, Face mort déclenche une alerte au visionnage d’une vidéo. Sur un autre continent, le capitaine Barelli mène un raid pour éliminer des djihadistes. Elle est loin d’imaginer que cet assaut est le début d’une course contre la montre pour sauver l’Etat français. Et Face Mort et Kabla vont avoir leur rôle…
Qu’il est périlleux, voire présomptueux de résumer un tel roman ! Stéphane Marchand nous embarque dans une histoire qui oscille entre thriller géopolitique, roman d’espionnage et récit technologique. Il parvient à aborder tous ces champs à travers une histoire palpitante et quelque peu glaçante tant elle semble pouvoir coller à la réalité. L’Homme a souvent fait usage de la Science pour nuire à l’Homme. L’Histoire fourmille d’exemples plus horribles les uns que les autres de créateurs voulant prendre l’ascendant sur ses ennemis potentiels par des armes. Ce roman n’est pas non plus que du cyberpunk ou un roman pour les technos et c’est là tout l’art de Stéphane Marchand qui sait distiller la précision de faits scientifiques dans un thriller rythmé et prenant. Il crée aussi un personnage fort et attachant, Maxime Barelli. Cette capitaine de terrain est un petit diamant brut qu’il a commencé à façonner ici et qui mériterait avoir la vie prolongée dans une autre aventure. Avec les 50 derniers pages qui font monter votre palpitant dans la zone rouge, Face Mort est une très bon roman que vous aurez beaucoup de mal à lâcher et beaucoup de tristesse à finir.