Promise Falls, petite bourgade de 36.000 âmes, soumise au marasme économique ambiant. les magasines ferment, le journal local met la clé sous la porte, le parc d’attraction a fait faillite. C’est dans ces conditions que surviennent coup sur coup plusieurs évènements étranges et inexplicables: des agressions sur le campus universitaire, vingt-trois écureuils retrouvés pendus à la grille du parc, une jeune femme un peu simplette soutenant mordicus qu’un ange lui a apporté un bébé pour s’en occuper, une autre sauvagement assassinée dans sa cuisine… Quelque chose semble déraper en ville, l’inspecteur Barry Duckworth en est persuadé. Ce policier plutôt placide et un peu trop porté sur les donuts décide de mener l’enquête. Ou plutôt les enquêtes, indirectement aidé par un journaliste au chômage et père célibataire, David Harwood. Car ce dernier se retrouve malgré lui mêlé au drame: la jeune femme simplette est en effet sa cousine, et le bébé qu’elle a récupéré, le fils de la femme assassinée dans sa cuisine…
Que voilà un roman frustrant ! Disons-le de suite, ce n’est pas le style, j’aime beaucoup ce qu’écrit Linwood Barclay. Son style clair et vif est plaisant à lire, il n’y a pas d’ennui et les pages défilent sans même y prêter attention. À plusieurs reprises figurent des renvois aux précédents romans de l’auteur, comme si Barclay se constituait sa petite famille fictive, ce qui sur le fond peut être plaisant, et dans le cas de ce roman ne gène absolument pas l’intrigue.Il n’est donc pas besoin de lire les autres livres pour apprécier celui-ci. Ainsi, le journaliste David Harwood figure dans un autre roman, comme le détective Cal Weaver, Et l’inspecteur Barry Duckworth est au centre d’une trilogie qui se poursuit par Faux Amis et Vraie folie. Mais, c’est justement là que le bât blesse: à trop vouloir sans doute préparer la suite des évènements, Linwood Barclay les mêle à la seule véritable histoire que contient Fausses Promesses, à savoir cet assassinat et ce bébé arrivé on ne sait comment dans les bras de la jeune Marla Pickens. En parallèle, il développe l’ébauche d’une autre enquête, reliant les agressions au campus et la mort des écureuils, tournant autour du chiffre 23… Enquête qui ne finit pas et reste ne plan (sans doute pour la suite). De même, le journaliste David Harwood semble sur le point de débuter une idylle avec une femme séparée et mère d’un jeune garçon, mais cette idylle va être brutalement interrompue, sans que Barclay nous donne le plaisir de comprendre ce qu’il va advenir ensuite.
J’avais apprécié en son temps le style de l’auteur dans « Cette nuit-là », style que je retrouve avec plaisir dans «Fausses Promesses ». Si l’on se cantonne à cette seule enquête autour du bébé et de la femme assassinée, nous avons affaire à une histoire suffisamment machiavélique pour maintenir l’intérêt tout au long du récit. Néanmoins, les nombreux à-côtés donnent l’impression d’avoir visionné un épisode d’une série sans savoir s’il sera possible de visualiser la suite. Dans ce cas précis, cela voudra dire se précipiter sur les deux roman suivants pour espérer finir l’enquête sur ce nombre 23. Comme je le disais, un peu frustrant au final.