Mais qui sont donc ces French women ?
Si la plupart des conseils dispensés dans ce livre tombent sous le sens (manger frais, de saison, des fruits en quantité, du fait-maison, privilégier les escaliers aux ascenseurs, réserver une place de choix à la marche à pied dans ses trajets quotidiens, boire de l'eau, encore, encore et encore...), il est parfois bon de se rappeler certaines choses, comme l'importance du rituel de la table entre autre.
Ceux pour qui faire la cuisine est une corvée (comme moi) retrouveront peut-être grâce à ce livre l'envie de se mettre aux fourneaux dans la perspective d'un vrai moment de plaisir à partager à table. Les recettes proposées semblent suffisamment simples d'exécution pour ne pas rebuter dès la lecture des ingrédients, ce qui en soi est de bon augure.
En réalité, le seul vrai problème que j'ai avec ce livre réside dans l'usage répété des formules « French women do this... » « French women know that... » « French families are... » Je suis française et pourtant, dans plus de la moitié des cas, j'ignorais ce que j'étais censé savoir de part ma seule identité de citoyenne française (si l'on en croit Mirelle Guiliano.)
Ce que l'auteur semble oublier (ou occulter), c'est le fait qu'une portion de plus en plus large de la population française n'est plus élevée à la soupe de poireaux et à la tarte aux myrtilles. Héritière d'une tradition culinaire autrichienne (par ma mère,) mes souvenirs de gastronome en herbe sont plutôt parfumés à la cannelle qu'aux herbes de Provence. (Et je suis loin d'être la seule dans ce cas.)
Seulement pour les américains (auxquels ce livre est destiné), il n'existe qu'une seule femme française : celle qui s'y connait autant en nœuds de foulard qu'en vins et fromages. Il est bien dommage que Madame Guiliano ait fait le choix de cultiver ce cliché plutôt que d'évoquer l'existence d'une gastronomie française aussi « métissée » que sa population. (Mais dans ce cas-là, il lui aurait sans doute fallu intituler le livre « 100% pure French women don't get fat, » ce qui aurait été pour le moins politiquement incorrect.)