Futur proche.
Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l’observateur d’interférer avec l’objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l’histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d’État.
Avec ses 112 pages, L’homme qui mit fin à l’Histoire est plus une novella qu’un roman, construite sur le modèle du documentaire télévisuel, ce qui en rend la lecture plutôt fluide. Mieux vaut cependant être prévenu : il ne s’agit certainement pas d’une expérience agréable, tant le sujet est difficile. De nombreux événements historiques asiatiques sont méconnus en Occident, et beaucoup de lecteurs découvriront ici la terrible Unité 731, une installation militaire japonaise dans la province chinoise de Mandchourie occupée à partir de 1931. Dans cette unité, l’armée japonaise a mené de nombreuses expériences sur des êtres humains. Les tortures subies par les prisonniers et les populations locales dépassent l’entendement. Elles sont décrites à profusion, avec beaucoup de détails, dans cette novella qui s’apparente finalement à une plongée en enfer.
On y trouvera aussi des réflexions sur le devoir de mémoire, sur le travail de l’historien, sur le statut des documents historiques, sur l’importance d’établir la vérité, sur le négationnisme, etc… qui ne sont pas sans intérêt.
Le Japon n’a reconnu l’existence de l’Unité 731 qu’en 2002.