Pourquoi cinq personnages refusent d'évacuer le quartier du Chiado à Lisbonne ravagé par un épouvantable incendie ? Cette question est le moteur du roman, les éléments de réponse soulèvent et alimentent les sujets du livre. Bien évidemment, les réponses ne sont pas à chercher d'un point de vue réaliste et pragmatique mais dans la psychologie et l'histoire des personnages. La formule l"Éternel et le périssable" citée dans le roman fait écho au réalisme camusien. Je ne peux m'empêcher de l'associer à l'oeuvre de Dali "La persistance de la mémoire" qui, dans mon esprit, est la couverture du livre. Les problèmes commencent quand l'éternel périt. On peut aisément transposer ce principe à l'histoire de chaque personnage. Comment on réagit dans ce cas ? Le roman suggère qu'il est important d'accepter sa condition, ou plutôt, d'accepter sa non-acceptation de sa condition par le biais de n'importe quelle manière que ce soit même si ça doit passer par la folie. Dans le cas contraire, il est impossible de vivre dans note société.
C'est un des romans qui m'a le plus marqué post-lecture. Pendant et juste après la lecture, j'avais pas conscience que ce livre m'avait autant marqué, les points soulevés me reviennent souvent en tête.
On peut quand même reprocher au livre son rythme inégal, il est scindé en deux de manière trop simpliste entre le moment du questionnement très mystérieux, avec peu de choses à se mettre sous la dent et le moment des réponses avec une quantité d'éléments qui nous viennent trop rapidement peut être. J'imagine que c'est un procédé volontaire.