Résumé La saison des feux de Celeste Ng
Shaker Heights est un quartier très riche qui existe depuis 1912. Il possède de nombreuses règles à lesquelles personne ne déroge.
Isabelle Richardson a mis le feu à la maison de ses parents. Sa mère, qui dormait, à eu juste le temps de se réveiller. Elle se rappelle le départ de sa locataire, Mia, qui était accompagnée de sa fille.
C’est donc le moment de revenir sur tout ce qui est arrivé depuis que Mia et Pearl ont emménagé.
Avis La saison des feux de Celeste Ng
Comment écrire une chronique d’un roman, aussi intense, aussi passionnant, sans trop en dévoiler ? Il est, en tous les cas, servi par une belle palette de personnages femmes. Toutes sont importantes dans ce roman, même si certaines ont juste un petit rôle. Des femmes, des jeunes filles passées au crible sans toutefois que l’auteur penche pour l’une ou pour l’autre. On en apprendra au fur et à mesure sur chacune d’entre elles. D’ailleurs, personnellement, aucune ne m’a rebuté. Chacune a son vécu, chacune a son propre caractère, chacune a sa propre expérience. Bon, mal, ce n’est pas à nous de juger. Certaines décisions ont été prises et elles doivent être assumées. Malgré tout, comme dans toute société, on se mêle de la vie des uns et des autres, on prend parti pour l’un ou pour l’autre et cela attise les colères, les ressentiments, même si, après coup, on s’interroge.
N’y aurait-il pas un fond de jalousie de la part d’Elena ? On ne s’élève pas contre cette société, cette ville parfaite même si on a envie de découvrir le reste du monde. Cette société fait le bien pour se donner bonne conscience, même si pour elle c’est naturel. Mais on attend tout de même un juste retour des choses.
Elena a toujours cherché des signes de maladie chez sa fille Isabelle. L’inquiétude a fait la place à la colère. Comme on sait que les enfants ressentent tout, Izzie lui en fait voir de toutes les couleurs. En définitive, Mia lui ouvrira les yeux. Elena prendra donc la décision qui s’impose pour sa fille, qui lui ressemble tant.
A cause de ses idéaux, de son passé, Mia, sans le savoir, va provoquer une immense colère chez cette société extrêmement policée. La colère monte inexorablement. Elle est attisée comme le feu.
L’auteur développe tous les soucis rencontrés lorsqu’une grossesse ne peut pas être menée à terme, le problème de ne pas avoir d’enfants, le parcours du combattant pour adopter ou la mère porteuse. Elle développe également le choix de l’avortement, surtout lorsque l’on est jeune, le fait de ne pas se confier et d’avoir cette épée de Damoclès au-dessus de la tête et de vivre avec cet acte le restant de nos jours.
Mia est dégourdie, elle a appris toute seule. Elle a subvenu à ses besoins, elle a reproduit ce qu’elle avait appris pour s’en sortir et économiser tant et plus. Même si cela ne correspondait pas à ses parents qui avaient dû vivre de restrictions, elle a voulu réaliser ses rêves et vivre de son art. Mais ses parents, par leur comportement, lui feront prendre une décision difficile. Pearl, sa fille, quant à elle, cherche réellement à se poser. Elle est adolescente, elle a besoin d’amies, de relations amoureuses. Intelligente, elle aura l’un et l’autre. Mais les relations humaines ne sont pas si faciles que ça. Pearl a confiance en sa mère pour prendre les décisions. Cette expérience leur permettra de se rapprocher encore plus. Mia sera obligée, petit à petit, au cours de sa vie, de se confier à sa fille sur ce qui la concerne et sur ce qu’elle veut bien entendre.
Ce roman n’est pas une chronique, au vitriol, d’une société. Ce roman, pas vraiment un coup de coeur, mais presque, démontre qu’une rencontre peut avoir le pouvoir de tout changer. Elle peut provoquer de la fascination dans un cas comme dans l’autre. Elle permet, également, de connaître différents modes de vie, des personnalités aux caractères différents. Elle peut permettre, après coup, de s’interroger sur soi, son avenir et reprendre, si on le souhaite, des décisions qui correspondent à son moi profond.
Je remercie Babelio pour cette sélection Masse Critique, les Editions Sonatine lesquelles avec le roman ont envoyé un carnet. Je comprends d’autant plus, avec cette lecture, pourquoi ils vont suivre cet auteur. D’ailleurs, je vais m’empresser d’acheter son premier roman.